Le produit intérieur brut (PIB) nominal va passer de 126,4 milliards de dollars en 2007 à 143,1 milliards de dollars pour l'année en cours, soit un PIB par habitant qui passera de 3 713,6 $ US en 2007 à 4 136,2 $ US, en 2008. Ces chiffres publiés par la Banque mondiale (BM), dans l'édition 2008 des Perspectives économiques globales, intitulée "Diffusion des technologies dans les pays en développement" démontre que la croissance de l'économie algérienne restera étroitement liée aux revenus des hydrocarbures. Des revenus qui se sont légèrement accrus, l'année dernière, pour atteindre 54 milliards de dollars, ce qui a entraîné une légère hausse de l'excédent du compte courant algérien pour le porter à 29 milliards de dollars, soit 23 % du PIB. Selon les mêmes prévisions, le PIB va progresser de 4%, pour redescendre à 3,8% en 2009. Le rapport note également que la chute de la production d'hydrocarbures a freiné la croissance en Algérie, dont le PIB n'a progressé que de 1,8% en 2006 et de 3,4% en 2007. Le taux d'augmentation de la production de pétrole et de gaz a diminué de 2,6% en 2006 mais le taux d'expansion des activités hors hydrocarbures a été solide (6 %) en 2007. Quant aux investissements de capital fixe, les prévisions indiquent que ce taux va atteindre 27,8% du PIB, avec un taux d'investissement total de 36,7% du PIB (35% du PIB en 2007). Cela se traduit par l'initiative lancée par les pouvoirs publics consistant à lancer plusieurs projets d'infrastructures pour moderniser le pays. Ces projets devraient donner lieu à des dépenses de plus de 22 milliards de dollars au cours des années à venir dans les domaines du logement, des transports et de l'agriculture. Ces activités auront pour effet de stimuler la croissance de l'emploi dans le secteur du bâtiment et les secteurs connexes et de maintenir les dépenses des ménages à un niveau élevé. Outre l'économie algérienne, le communiqué aborde les perspectives économiques dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Cependant, le PIB de la région Mena a progressé à un rythme légèrement plus lent en 2007 (4,9 %) comparé aux autres régions, mais ce taux devrait remonter à 5,4 % en 2008 à la faveur de la hausse des prix du pétrole. Les pays exportateurs de pétrole ont affiché un taux de croissance de 4,5% pour l'année, contre 4,0% en 2006, suite à l'expansion du PIB en Algérie et en République islamique d'Iran. Par ailleurs, l'édition 2008 des Perspectives économiques globales parle des disparités entre les pays en développement et les pays à revenu élevé. Le rapport signale que les pays en développement doivent améliorer leurs capacités d'absorption et d'utilisation des technologies. "Les avancées technologiques ont été de 40 à 60 % plus rapides dans les pays en développement que dans les pays riches entre le début des années 90 et les années qui ont suivi l'an 2000", a déclaré Andrew Burns, économiste principal à la Banque mondial et principal auteur du rapport. "Les pays en développement ont néanmoins beaucoup de chemin à parcourir, du fait que le niveau de technologie qu'ils utilisent n'est que le quart de celui qu'emploient les pays à revenu élevé". En effet, l'avancée rapide des technologies dans les pays en développement a contribué à accroître les revenus et à ramener la proportion d'individus vivant dans la pauvreté absolue de 29 % en 1990 à 18 % en 2004. En dépit de ces progrès, l'écart technologique entre pays riches et pays pauvres demeure énorme, et la capacité d'absorption des technologies nouvelles reste faible dans les économies en développement. Cependant, les économies en développement amortissent l'impact du ralentissement de l'activité dans les pays riches en 2008. M. Uri Dadush, directeur du groupe d'étude sur les perspectives de développement et du département du commerce international de la Banque mondiale, indique, également, que "globalement, la croissance des pays en développement ne devrait que modérément se ralentir au cours des deux prochaines années. Une décélération beaucoup plus marquée de l'activité aux Etats-Unis constitue, toutefois, un risque réel qui pourrait assombrir les perspectives à moyen terme des pays en développement". Hamza Benhalima