Le conseil national consultatif chargé de la promotion de la PME a tiré la sonnette d'alarme par rapport à la mise à niveau des entreprises algériennes afin de faire face à la concurrence imposée par l'accord d'association avec l'Union européenne, en attendant les effets de l'adhésion à l'OMC, laquelle n'est toujours pas acquise. Selon les responsables de cette institution, il y a absence d'une stratégie nationale de développement des PME. Ils suggèrent même la mise en place d'un observatoire chargé de ces entreprises. Le constat fait par le président de ce conseil, M. Zaim Bensaci, dresse une situation d'échec des différents programmes du premier plan de mise à niveau des PME achevé en décembre 2007, notamment celui de Meda. A ce titre, il a souligné que le nombre des PME donné, qui ont bénéficié de ses programmes, reste insuffisant. Il a également critiqué la stratégie de ces programmes de mise à niveau qui, selon ce responsable, est basée sur la globalité sur un ordre général alors qu'il fallait les engager par filière. Dans ce cadre, M. Bensaci a expliqué que cette mise à niveau n'était pas spécialisée et encore elle a concerné les entreprises en bonne situation financière. Il a également rappelé que lors des assises sur la nouvelle stratégie industrielle, l'atelier chargé de dresser un constat de la situation des PME, dont il était membre avait suggéré dans ses recommandations, que la mise à niveau touche les PME en difficultés financières, notamment les chefs d'entreprise et les ressources humaines en général. A ce titre, un dossier a été soumis au ministère des PME qui le soumettra, pour sa part, au chef du gouvernement. En outre, M. Bensaci a émis des réserves quant à la gestion des programmes de mise à niveau des PME algériennes par des experts étrangers. Pour lui, il faut que ce soit pris en charge par des experts algériens, d'autant que ces derniers sont mieux informés sur les contraintes que rencontrent les PME, notamment l'accès au foncier, l'accès au crédit bancaire, la contrefaçon et l'informel. Il a aussi ajouté que la PME doit être au centre des préoccupations du gouvernement. Le conseil national consultatif, chargé de la promotion de la PME, suggère également que 1 à 2% de PIB soit consacré au développement des PME. Pour M. Bensaci le problème n'est pas dans la perte des droits de douanes et le démantèlement tarifaire en conséquence de l'accord avec l'UE mais le problème est dans l'accès au marché de concurrence. Dans le cadre d'une rencontre-débat avec les professionnels et les spécialistes de la question consacrée à la PME et son insertion dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne et dans les programmes de développement tenu, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, le vice-président de l'association des exportateurs algériens, M. Ali Bai Nasri, a affirmé que l'Algérie a payé très cher en matière de déficit fiscal de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne qui est, selon ce responsable, de 600 millions de dollars annuellement avec des importations algériennes qui ont atteint 27 milliards de dollars en 2007. Dans ce sens, il a tiré la sonnette d'alarme en soulignant que d'ici 2017 où la zone de libre-échange avec l'UE sera opérationnelle, l'Algérie perdra 3 milliards de dollars. Par ailleurs, il a souligné que la balance des services en Algérie est en déficit ce qui fait que la problématique "est très lourde" avec l'importation de 4 millions de dollars des produits alimentaires, sans oublier l'importation des produits industriels, et n'exporte qu'un milliard 300 dollars des produits dérivés des hydrocarbures. Tout en soulignant qu'il y a des PME qui exportent 80% du chiffre global des exportations algériennes des produits de sidérurgie et des mines. M. Nasri a salué l'annonce du ministre de l'Energie concernant la décision de Sonatrach qui va valoriser les hydrocarbures, ce qui sera bénéfique pour les PME.