Le géant américain des médias et du divertissement Disney a terminé un nouvel exercice record sur des résultats trimestriels décevants jeudi, mais il s'est voulu rassurant sur les perspectives de croissance de son bouquet télévisé star, ESPN. La santé des chaînes câblées du groupe, à commencer par ESPN, est depuis plusieurs trimestres le principal centre d'intérêt des investisseurs dans le contexte de la concurrence croissante représentée par la vidéo en ligne. Disney a soufflé le chaud et le froid à cet égard jeudi: il a fait état d'une baisse du chiffre d'affaires (-3%) et des bénéfices (-8%) de sa branche de télévision sur le trimestre achevé début octobre, et notamment d'un nouveau déclin des abonnés d'ESPN. Mais le PDG Bob Iger a affirmé que les causes de ce déclin étaient en train de s'estomper et que le groupe avait désormais "une position plus optimiste sur l'avenir de la base d'abonnés d'ESPN". Il s'est en particulier dit persuadé que de nouveaux entrants sur le marché de la distribution télévisée, avec des offres via internet moins chères et adaptées à un visionnage sur appareil mobile, allaient aider à conserver ou retrouver la faveur des jeunes "Millennials", un public prisé des annonceurs publicitaires mais davantage susceptible de privilégier la vidéo en ligne à la télévision traditionnelle. Disney a fait des progrès important pour distribuer ses contenus "le plus largement possible", en concluant des accords pour intégrer ESPN aux offres de bouquets allégés de télévision en direct en ligne, préparés par Hulu et AT&T/DirecTV, a-t-il souligné. "Nous sommes persuadés que ces nouveaux services vont en fin de compte attirer plus de Millennials dans l'univers de la télévision payante, et nous sommes actuellement en négociations avec d'autres distributeurs pour davantage étendre notre présence sur ces nouvelles plateformes", a-t-il ajouté. Acquisitions Bob Iger a aussi noté "des opportunités vraiment intéressantes" pour que le groupe apporte lui-même ses contenus directement aux consommateurs. "Nous examinons et explorons divers moyens d'accomplir cela." Il a rappelé que c'était justement l'objectif de sa prise de participation annoncée cet été dans BAM Tech, qui va lui permettre de lancer l'an prochain une offre de vidéo en ligne sous la marque ESPN, mais a refusé de dire s'il y aurait d'autres acquisitions du même type. Les médias américains ont spéculé en particulier ces derniers mois sur un potentiel intérêt de Disney pour Netflix ou Twitter. Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l'action Disney rebondissait de 2,71% à 97,53 dollars vers 01H00 GMT suite aux commentaires optimistes sur ESPN, qui ont atténué la déception initiale des investisseurs après la publication des résultats. Dans l'ensemble, Disney a enregistré sur son exercice décalé clos début octobre un bénéfice net record en hausse de 12% à 9,39 milliards de dollars et un chiffre d'affaires progressant de 6% à 55,63 milliards. Il a toutefois accusé un recul imprévu de son chiffre d'affaires au dernier trimestre (-3% à 13,42 milliards de dollars). Le bénéfice net reste pour sa part en hausse de 10% à 1,77 milliard de dollars, mais le résultat par action, qui sert de référence à Wall Street, a atteint seulement 1,10 dollar contre 1,16 attendu en moyenne par les analystes. Le groupe a mis la déception entre autres sur le fait que ses comptes enregistraient une semaine d'activité en moins ce trimestre comparé à son exercice précédent, ce qui a pesé sur les résultats financiers de la plupart de ses divisions. A côté des reculs accusés dans sa branche de télévision, Disney affiche des revenus en hausse de respectivement 1% et 2% dans ses parcs d'attractions et ses studios de cinéma. Mais le bénéfice d'exploitation trimestriel est en baisse dans les deux divisions, de respectivement 5% et 28%. Les dirigeants du groupe ont par ailleurs prévenu que la croissance serait "modeste" sur l'exercice qui vient de débuter. Mais ce sera "une anomalie dans notre trajectoire de croissance", avec le retour à une progression plus forte l'année suivante grâce notamment à la sortie prévue en salles de toute une série de blockbusters, a promis Bob Iger.