Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, continue de plaider pour la hausse des taxes sur le mazout. Invité de la rubrique “Fatour Essabah” du quotidien El Khabar, M. Khelil a affirmé que son département continuera de faire des propositions pour limiter la consommation du diesel, à travers, notamment, la hausse des taxes sur ce carburant. Le ministre de l'Energie et des Mines, avait en effet, proposé de fixer des taxes sur le mazout, lors de l'élaboration de la loi de finances 2008, mais ce projet a été rejeté par les députés. Pour M. Khelil, seul le Parlement et habilité à étudier ses propositions, ajoutant qu'il était confiant quant à la capacité de l'institution parlementaire à trouver une solution à cette situation. Reprenant le même argumentaire que celui qui a prévalu lors de la présentation du projet devant les parlementaires, le ministre a indiqué que la consommation du mazout a augmenté de 8% durant l'année écoulée, obligeant ainsi l'Etat à importer pour 200 millions de dollars de cette matière. Parallèlement, les prix n'ont pas évolué. Une situation qui impose un réajustement des prix, à travers justement une hausse sur la taxe spécifique au diesel. Plus explicite, M. Khelil a indiqué que l'Etat ne peut plus continuer à payer à la place du consommateur qui est tenu de payer sa part, d'autant que, selon lui, la facture d'importation est appelée à augmenter dans les années à venir avec l'augmentation de la consommation interne de diesel. La capacité de production actuelle ne couvre pas la demande interne. Cette situation s'aggravera dans les deux où trois années à venir, ce qui poussera le gouvernement à importer plus, induisant ainsi une hausse considérable de la facture d'importation. Dans ce contexte, M. Khelil a souligné que la raffinerie de Tiaret dont l'investissement s'élève à 5 milliards de dollars, ne couvrira pas la demande en nette progression. Sa production journalière atteint 300 000 barils dont 100 000 seulement sont destinés à la production de mazout, ce qui ne représente que 30%. Par ailleurs, le ministre a expliqué que son département a initié, depuis plusieurs années, une politique visant à favoriser la substitution des produits pétroliers par des produits gaziers. Cette politique vise à encourager la consommation de GPL et le GNC ainsi que l'essence sans plomb. L'utilisation de ces produits gaziers, en substitution aux produits pétroliers s'est imposée comme option pour plusieurs raisons dont l'importance des réserves du pays en gaz, un réseau de transport et de distribution dense, et une utilisation directe sans besoin de transformation. C'est ainsi que dans le cadre de la politique énergétique du ministère de l'Energie et des Mines, Le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a procédé, samedi à Alger, à l'installation de la Commission nationale de développement du gaz naturel carburant. Pour rappel, la promotion de l'utilisation de ce carburant a été entamée en 1998 avec une opération pilote de Sonelgaz, qui s'était traduite par la réalisation de deux stations de compression (Hussein Dey et Gué de Constantine), la mise en circulation de 10 autobus roulant au GNC en plus de 85 véhicules de Sonelgaz convertis au gaz depuis 2002. Yacine B. Les propos du ministre sous-entendent donc que le rejet par le Parlement de l'augmentation du prix du gasoil, constitue l'un des ratages de la loi de finances 2008.