Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a expliqué jeudi, les facteurs de la nouvelle flambée des cours de pétrole qui tournent actuellement autour des 135 dollars sur les marchés pétroliers mondiaux. Outre la croissance soutenue de la demande des grands consommateurs et des pays émergents et la dévaluation continue du dollar, le recul de la production du brut dans les pays gros producteurs non-Opep tels que la Russie, la Norvège et le Mexique, a également contribué à la hausse des cours, a affirmé le ministre à la presse en marge des travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN). M. Khelil a également expliqué que la consommation des produits pétroliers aux Etats-Unis devra, à terme, augmenter davantage en raison des promesses électorales faites par les candidats à la présidentielle de novembre 2008 de baisser les taxes sur les carburants au profit des consommateurs américains. En outre, la hausse des cours du brut est due aussi aux nouvelles donnes que connaît désormais le marché pétrolier à travers, notamment la décision prise par l'Arabie Saoudite de ne plus procéder à l'exploration de nouveaux gisements pétroliers à partir de 2009, a-t-il ajouté. Interrogé sur la réunion du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG) prévue en octobre prochain à Moscou, M. Khelil a indiqué que le groupe de travail installé a formulé des propositions dont la teneur porte uniquement sur le renforcement de ce forum par un secrétariat général et des groupes de travail. Il ne s'agira pas, selon M. Khelil, “de créer un type d'organisation lourde. Ce sera une organisation légère dotée d'un secrétariat général et d'un président”. De son côté, le secrétaire général de l'Opep, Abdala El-Badri, a affirmé jeudi à Quito que le marché pétrolier était devenu “complètement fou” et estimé que la responsabilité de la hausse des prix du pétrole incombait aux spéculateurs et à la récession économique aux Etats-Unis. Le “prix du baril était à 130 dollars et aujourd'hui il est à 135 dollars, le marché est vraiment devenu complètement fou”, a déclaré le responsable de l'Opep au cours d'une conférence à Quito sur les prix du marché. “L'instabilité n'a rien à voir avec la demande mondiale. L'instabilité a d'autres causes”, a-t-il dit, expliquant que “c'est la récession de l'économie américaine et la dépréciation du dollar” qui affectent les prix du pétrole. “Ce sont aussi les spéculateurs qui contribuent vraiment à cette hausse des prix” du pétrole, a-t-il ajouté. Les prix du pétrole resteront élevés à moins d'une récession économique mondiale, a prédit jeudi l'ancien ministre de l'Energie, M. Nordine Aït Laoussine. “Les prix du pétrole resteront élevés à moins d'une récession économique mondiale”, a affirmé M. Aït Laoussine, lors d'un débat organisé par le quotidien El Watan sur le thème “marché pétrolier mondial, nouveaux enjeux, défis émergents”. Toutefois, a-t-il ajouté, “un renversement de la situation est toujours possible à court terme” mais “un effondrement durable des prix est à exclure”. Selon lui, les spéculateurs sont convaincus que l'Opep interviendrait pour stopper les prix du pétrole au-dessus des 70 dollars en cas d'un fléchissement considérable des cours. Citant des prévisions d'analystes, l'expert s'attend à un prix moyen de 100 dollars le baril pour l'année en cours et 2009. Evoquant les causes de cette augmentation, M. Aït Laoussine a considéré que la spéculation reste le principal facteur qui tire les prix vers la hausse en précisant que les fondamentaux du marché (offre-demande) n'arrivent plus à ajuster le marché. “Les marchés financiers exercent désormais une influence croissante sur les prix”, a-t-il encore affirmé, en s'alignant sur la position de l'Opep. À noter que les cours du pétrole évoluaient en hausse hier matin, au-dessus de 132 dollars le baril. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 132,28 dollars en hausse de 1,77 dollar, sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres R. E.