Adopter le projet de charte des déserts du monde par les Nations unies est le principal objectif tracé par l'Algérie, a-t-on appris, hier, auprès du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. En effet, notre pays, dans sa lutte contre la désertification, a saisi toutes les occasions offertes durant cette année, désignée “Année internationale des déserts et de la désertification” afin de mobiliser le maximum de pays autour de ce projet. Dans une déclaration accordée à l'APS, en marge des travaux de la conférence internationale sur la lutte contre la désertification, un responsable du ministère a affirmé que "concernant le projet de charte, conçu il y a trois ans, la moitié a déjà été discutée et enrichie" et ce, lors de la conférence des ministres de l'Environnement, du Tourisme et de la Culture tenue à Dubaï en avril 2005. En outre, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Chérif Rahmani, avait annoncé dans son intervention dimanche au cours de la conférence que "30 pays ont déjà adopté cette charte". A cet occasion, le ministre a été désigné porte-parole honoraire pour l'Année internationale des déserts. Par ailleurs, ce projet de charte contient plusieurs principes. La préservation de l'héritage culturel et humain des déserts est parmi ses principaux fondements, ajoutant à cette base toute action de préservation des écosystèmes hyper arides et de développement durable des zones arides constituées par les déserts du monde. A cet effet, ce projet considère les déserts du monde comme milieux naturels aux caractéristiques écosystémiques particulièrement fragiles qui nécessitent des actions spécifiques pour leur protection, préservation et gestion dans le cadre du développement durable. Dans ce cadre, cette charte est mise en œuvre afin de plaider pour la protection des écosystèmes des déserts et appelle à ce que les paysages prestigieux et exceptionnels soient identifiés et classés patrimoine commun de l'humanité pour, ainsi, mettre en valeur leur beauté, leur richesse d'histoire, ainsi que leur valeur culturelle. Ces nombreuse démarches ne peuvent êtres réalisables sans que le monde entier prend conscience de la vulnérabilité écologique de ces milieux. A cet effet, il est important de considérer ces lieux comme un héritage mondial. Cette protection implique, également, la nécessité de respecter les cultures, les connaissances et les traditions des peuples des déserts et ce, comme la charte l'indique, en les reconnaissant au même titre que tous les sites historiques. En outre, pour la réalisation des objectifs de cette charte ainsi que pour leur durabilité, les Etat doivent impérativement impliquer les populations des déserts dans l'élaboration de stratégies socio-économiques et éducatives orientées vers les besoins spécifiques des populations nomades et sédentaires des déserts et intégrées dans les réseaux nationaux et mondiaux promoteurs d'innovation et d'informations instructives. Il est également indiqué que "la coopération régionale et internationale et les engagements établis des Etats pour lutter contre la dégradation de l'écosystème désertique mondial doivent être renforcés par l'adoption d'instruments conventionnels et juridiques" ; ainsi, toute activité humaine ou dépôts de produits et déchets polluants risquant de causer des dégâts irréversibles aux écosystèmes des déserts doivent être proscrits. L'autre point très important consiste en la valorisation des techniques de lutte contre l'érosion des sols. Cette dernière doit être faite au titre d'une adaptation aux effets potentiels du changement climatique sur les évolutions de la pluviométrie et sur les cycles hydrologique afin d'anticiper les conséquences du changement climatique. Il est, également, à retenir que "les ressources floristiques ne devraient pas être utilisées au-delà de leur capacité naturelle de régénération et que l'extension du couvert végétal à travers la promotion de la régénération naturelle ou de reforestation doit être considérées comme un système intégré pour soutenir la biodiversité", signale la charte. Dans ce contexte, une valorisation significative sera consacrée au savoir-faire local en matière d'utilisation de la flore à des fins médicinales, artisanales, alimentaires ou industrielles, dans un cadre de recherches appliquées et de promotion socio-économique. Pour sa part, la culture botanique spécifique aux milieux désertiques, sera renforcée par des jardins d'essais publics. Cette démarche, signale la charte, sera suivie par des inventaires consacrés aux modes de vie des animaux désertiques qui eux doivent faire l'objet d'un suivi permanent. Concernant les ressources en eau, la charte indique que ces dernières doivent être préservées et gérées de manière rationnelle et durable. L'exploitation des ressources en eau superficielles et souterraines doit être strictement réglementée, conformément aux normes et coutumes locales, notamment la préservation et le développement des systèmes traditionnels d'irrigation et d'embrèvement du cheptel. il est prévu, dans ce cadre, la mise en place d'une politique socioéconomique durable bénéficiant du savoir humain et de moyens financiers suffisants, et l'amélioration de la qualité de vie des populations. Enfin, pour le tourisme dans le désert, la charte propose le respect de l'environnement et de l'héritage culturel et archéologique. Synthèse Idir Ait Meziane