Rendez-vous n C'est hier, dimanche, que s'est ouverte la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification et l'impératif international de politiques de soutien, organisée par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement au Palais des nations, à Alger. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné que la désertification «sera l'un des problèmes mondiaux du XXIe siècle». «Elle menacera la sécurité alimentaire de nombreux peuples, notamment les plus pauvres et aggravera le fléau de l'immigration», dira-t-il non sans déplorer l'absence d'une «action concertée à l'échelle mondiale» pour y faire face. Pourtant, «désertification et pauvreté s'alimentent l'une l'autre ; la pauvreté engendre la dégradation des terres, la désertification est, à son tour, un facteur d'aggravation de la pauvreté», poursuivra-t-il tout en signalant que les zones arides «représentent 41 % de la surface du globe, dont 20 % sont dégradées, et elles concernent une population de 2 milliards, dont 50 % vivent dans un dénuement aggravé et insupportable». Parlant du cas de notre pays, le chef de l'Etat fera remarquer que l'Algérie a été confrontée, dès son indépendance, «à une situation inquiétante de dégradation des sols, induite par la déforestation à grande échelle par les forces militaires coloniales». Pour y faire face,«nous avons mis en place, dès les années 1960, les premiers chantiers populaires et surtout le projet de grande envergure qu'est le barrage vert, concernant une superficie de 3 millions d'hectares, mais qui n'a enregistré que des résultats partiels», ajoutera-t-il. Pour le Président de la République, «la lutte contre la désertification constitue, aujourd'hui, à l'échelle mondiale un défi environnemental et politique majeur». Dans ce sens, il a réitéré son appel pour l'adoption d'une Charte mondiale des déserts et de lutte contre la désertification. Pour sa part, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, a tenu à remercier les participants à la conférence qui constitue un prolongement des actions menées dans le cadre de la lutte contre la désertification. Le recteur de l'Université des Nations unies, Hans Van Jenkel, a, quant à lui, mis l'accent dans son intervention sur la nécessité de lutter contre l'avancée du désert en ce sens qu'elle constitue une source de dénuement et de pauvreté. «C'est un challenge pour le monde entier», indiquera-t-il à ce propos. Et d'avertir citant des experts : «50 millions de personnes seront menacées par la désertification dans les dix prochaines années.» Il y a lieu de signaler que plusieurs communications, ayant trait aux politiques de lutte contre la désertification, seront présentées lors de cette rencontre qui prendra fin demain mardi.