En décrochant son quatrième Ballon d'or lundi, Cristiano Ronaldo est devenu l'unique dauphin au palmarès de Lionel Messi et ses cinq couronnes. L'attaquant portugais du Real Madrid se place au-dessus de Platini, Cruyff et van Basten. Cette année 2016 aura donc encore consolidé l'ère Messi-Ronaldo, édifiante par son ampleur dans le cadre du Ballon d'Or. C'était il y a seulement neuf ans. Fin 2007, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo n'avaient encore jamais apposé leur nom au palmarès du Ballon d'Or. Quinze ans plus tôt, en 1992, Marco Van Basten avait rejoint Michel Platini et Johan Cruyff avec trois couronnements. Personne n'était jamais allé plus haut. En moins d'une décennie, de 2008 à 2016, Lionel Messi puis Cristiano Ronaldo se sont hissés au-dessus de la mêlée, au-dessus de ce légendaire trio, conférant à cette période son aspect exceptionnel. Lionel Messi, depuis l'an dernier, totalise cinq Ballons d'Or. L'Argentin a pulvérisé tous les records imaginables. Le record absolu, donc, avec ses cinq sacres. Il est aussi devenu le premier à être élu quatre années de suite (2009-2012), dépassant le triplé de Platini dans les années 80. Plus fou peut-être encore, en se classant à la deuxième place ce lundi soir, la Pulga barcelonaise a signé son 10e podium consécutif. 10 ans, 10 podiums. Cinq fois premier, quatre fois deuxième, une fois troisième. Une longévité ahurissante au plus haut niveau. Messi, 10 podiums en 10 ans Cristiano Ronaldo vient à son tour d'écrire une page d'histoire avec son quatrième Ballon d'Or personnel. Car si le Portugais reste derrière Messi, il plane désormais au-dessus de tous les autres. Lundi soir, il a, d'un coup d'un seul, dépassé Platini, Cruyff et van Basten. Il s'agit de son neuvième podium. Là encore, il lui manque une toute petite unité pour être l'égal de Messi. Il n'y a qu'en 2010 que la star lusitianienne a échoué à monter sur la boite, trustée alors par le trio catalan Messi-Xavi-Iniesta. CR7, lui, n'avait terminé qu'au sixième rang. Mais cette pérennité du duo vedette du XXIe siècle est sans commune mesure avec tout ce que nous avons connu depuis la création du Ballon d'Or voilà six décennies. Pour preuve, derrière les dix et neuf podiums de Messi et Ronaldo, personne ne compte plus de cinq présences dans le Top 3. Messi, à lui seul, c'est autant de podiums que Franz Beckenbauer réunis. CR7, avec ses neuf podiums, pèse plus lourd dans ce domaine que, par exemple, Cruyff et Ronaldo. Au Ballon d'Or aussi, l'inséparable tandem Messi-Ronaldo n'en finit plus d'affoler les compteurs. Dans un an, si l'un ou l'autre se voit encore désigné meilleur joueur de l'année, la décennie Ronaldo-Messi sera bouclée pour de bon. Il n'y aurait alors eu que deux lauréats en dix éditions. Sur dix années glissantes, de 1956 à 2007, soit du début du palmarès à l'avènement de l'ère Messi-Ronaldo, il n'y en avait jamais eu moins de six. C'est dire l'aspect unique de l'époque, placée sous le joug de ces deux attaquants hors-normes. Griezmann est troisième Antoine Griezmann est troisième du classement du Ballon d'Or 2016 derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Une place qui récompense une année pleine et le fait, déjà, rentrer parmi les grands joueurs de son époque. Pour deux poignées de centimètres, l'évidence aurait épousé le profil d'Antoine Griezmann plutôt que celui de Cristiano Ronaldo. Si le penalty du Français en finale de la Ligue des champions n'avait pas heurté la barre et si cette fichue frappe d'André-Pierre Gignac dans les prolongations de la finale de l'Euro n'avait pas heurté le poteau de Rui Patricio, alors Antoine Griezmann aurait sans doute inscrit son nom au palmarès du Ballon d'Or ce lundi. Mais le Français n'a rien gagné cette saison et doit se contenter de la troisième place derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. "C'est une grande fierté, une immense joie et un peu de déception, mais on est content d'être dans les trois premiers", a réagi Griezmann sur l'antenne de la chaîne L'Equipe. Ce n'est pas une surprise mais se glisser derrière les deux géants est déjà un exploit en soi. Surtout pour une première nomination à la plus prestigieuse des récompenses individuelles. "C'est les deux monstres, les deux légendes, être juste derrière eux c'est une fierté, une joie", a continué le Madrilène. "Je dois continuer comme ça, à marquer, à prendre du plaisir sur le terrain, en donner aux supporters, aux gens qui regardent nos matches". Mahrez, premier Algérien classé, est "très touché" Riyad Mahrez s'est confié à France Football après la révélation du classement final qui l'a vu terminer à la 7e place, une première pour un joueur algérien. "Je suis très touché", a-t-il notamment déclaré. "Je suis très touché, pour tout footballeur, finir dans les dix premiers du Ballon d'Or c'est un rêve", s'est réjoui Riyad Mahrez, 7e et premier Algérien classé dans l'histoire du trophée, selon des propos publiés mardi sur le site de France Football, créateur du prix. "Je termine à une superbe place derrière des grands joueurs. Cela m'inspire surtout de l'humilité. C'est le sens de mon parcours depuis le début de ma carrière", expose celui qui a crevé l'écran en étant champion de Premier League la saison passée avec Leicester. "Quand j'étais au Havre, j'ai toujours été sûr de moi. Je savais que j'y arriverais. Mais de là à me retrouver 7e au Ballon d'Or... C'est quelque chose de fort, d'incroyable...", ajoute-t-il. Mahrez et Aubameyang méritaient d'être plus haut" Il n'y a que deux joueurs d'Afrique à avoir recueilli des votes, Mahrez et le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (Dortmund), qui termine 11e. "Je pense que Mahrez et Aubameyang méritaient d'être plus haut. C'est bien d'être dans ceux qui comptent. Après, c'est mon ressenti mais c'est normal, j'ai le coeur africain", a commenté Hervé Renard, actuel sélectionneur du Maroc et qui fut champion d'Afrique à deux reprises, à la tête de la Côte d'Ivoire (2015) et de la Zambie (2012).