Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes de la province d'Al-Hoceima (nord du Maroc), et d'autres provinces marocaines, pour dénoncer l'assassinat en octobre dernier d'un vendeur de poisson écrasé dans une benne à ordure. La manifestation a été organisée à l'occasion du 40ème jour de la mort de Mouhcine Fikri en hommage à sa mémoire et réclamer justice, rapportent lundi des médias locaux. Mouhcine Fikri, un marchand de poisson d'une trentaine d'années, est décédé le 28 octobre dernier à Al-Hoceima happé par une benne à ordures alors qu'il tentait de s'opposer à la destruction de sa marchandise. "Liberté!", "Justice", "Le peuple veut les assassins du martyr Mouhcine", ont notamment scandé les manifestants, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. "Des commerces ont été fermés par solidarité. Des taxis se sont mobilisés gracieusement pour transporter les manifestants et des jeunes se sont portés volontaires pour organiser la circulation", selon la même source, indiquant que "des chaînes humaines ont été mises en place pour garder les biens publics et privés. Venus de plusieurs villages et villes de la province d'Al-Hoceima, mais aussi d'autres provinces marocaines, les manifestants se sont rassemblés dans un premier temps à la place Mohamed VI. Après un géant rassemblement, la foule a sillonné plusieurs rues de la ville tout en marquant des sit-in devant les sièges de la préfecture de police, la cour d'appel, le quartier provincial de la gendarmerie royale avant de retourner à la place Mohamed VI pour clôturer la protestation. "Des slogans anti-Makhzen, anti-Etat n'ont pas manqué à ce rendez-vous", soulignent des médias. Samedi, "des gens sont venus par milliers de toute la région. Beaucoup ont été amenés gratuitement par les taxis, le port était également en grève par solidarité", a déclaré un responsable local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Faycal Haoussar. "La marche s'est déroulée sans incident, avec de nombreux habitants, des militants des droits de l'homme. On attend toujours les résultats de l'enquête", a souligné M. Haoussar.