Le professeur Chamseddine Chitour, expert en énergie a commenté sur l'efficacité énergétique qui est devenue une exigence, affirmant que c'est une question d'écocitoyenneté, indiquant que le citoyen est responsable de l'environnement dans lequel il vit. M. Chitour a précisé à nos confrères du quotidien El Moudjahid que "l'efficacité énergétique est un élément de la transition énergétique qui peut faire gagner au pays 20% d'énergie". Il est grand temps d'expliquer aux gens que l'énergie a un coût, celui qui consomme plus, paiera plus. De son côté, Abdelmadjid Attar, expert international en énergie et ancien P-DG de Sonatrach, dit que "toute réduction du volume consommé en pétrole ou en gaz permettra, soit une exportation de ces deux matières, ou leur préservation pour les générations futures". Les enjeux que doit servir cette dynamique d'efficacité énergétique sont nombreux. Il s'agit, entre autres, du défi environnemental consistant à enrayer le réchauffement climatique, du défi politique cerné autour de l'impératif de lever le risque de dépendance énergétique et également du défi économique à même de limiter l'impact du prix de l'énergie sur les coûts de production et d'exploitation des entreprises. Toutefois, le spécialiste estime que le pays a accusé un retard pour se mettre sur le chemin de l'efficacité énergétique.
Une économie de plus de 15 millions de TEP d'ici 2030 Après avoir inclus l'efficacité énergétique, dans la loi de finances pour 2017, le gouvernement a adopté un nouveau programme national à l'horizon 2030. Une diversité d'actions et de projets devrait favoriser l'émergence, à terme, d'un marché durable de l'efficacité énergétique en Algérie. Pour les responsables du Centre de recherches en énergies renouvelables, "cette intégration permet d'améliorer le cadre de vie du citoyen, mais constitue, également, une réponse appropriée au défi de conservation de l'énergie avec ses implications bénéfiques sur l'économie nationale, en termes de création d'emplois et de richesse, en plus de la préservation de l'environnement". Le programme en question se focalise sur les secteurs de la consommation qui ont un impact significatif sur la demande d'énergie. Il s'agit principalement du bâtiment, du transport et de l'industrie. S'imposent dès lors des mesures liées respectivement à la mise en place d'une industrie locale des isolants thermiques des constructions, à la promotion des carburants les plus disponibles et les moins polluants qui peut se traduire par une économie, d'ici 2030, de plus de 15 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole), et à cette capacité d'amener les industriels à plus de sobriété dans leurs consommations. C'est dire toute l'importance que revêt ce programme d'économies d'énergie qui implique la concrétisation d'un certain nombre de mesures, notamment l'implication des parties concernées, dont l'industrie publique et privée, et l'adaptation du cadre juridique régissant l'efficacité énergétique. Pour d'autres experts, la recherche de l'efficacité énergétique désigne les efforts déployés pour réduire la consommation d'énergie d'un système (bâtiment, usine, véhicule... ) à service rendu égal. Elle se mesure par le rapport de l'énergie utile, celle utilisée pour les besoins réels du service, à l'énergie totale consommée par le système. Il s'agit donc d'assurer l'optimisation de la consommation d'énergie, en réduisant au maximum les pertes.