Les cours du brut continuaient à grimper vendredi dans les échanges électroniques en Asie grâce au redressement des marchés boursiers, mais les craintes sur l'état de l'économie et la vigueur de la demande persistent, selon les courtiers. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février prenait 44 cents à 89,85 dollars le baril. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 34 cents à 89,41 dollars. L'ensemble des bourses asiatiques poursuivaient leur redressement vendredi, dans le sillage de Wall Street et de l'Europe, continuant à rattraper le terrain perdu lors de la déconfiture du début de la semaine. "Tout le monde s'interroge encore sur la santé de l'économie américaine. Oui, il y a eu un rebond, mais l'orientation fondamentale du marché est encore à la baisse", a commenté Tony Nunan, analyste chez Mitsubishi Corp. Mercredi, le baril de brut avait clôturé à New York à 86,99 dollars, son niveau le plus bas depuis plusieurs semaines. Cette hausse, enregistrée hier, intervient après l'annonce d'un accord aux Etats-Unis sur un plan de relance pour soutenir l'économie du premier consommateur mondial de brut. En effet, La Maison-Blanche et le Congrès à majorité démocrate se sont entendus jeudi sur un plan de relance d'un montant total de 150 milliards de dollars destiné à prévenir une récession de la première économie mondiale. Combinée à la remontée de Wall Street, puis des Bourses asiatiques, cette annonce a compensé l'effet légèrement baissier des statistiques hebdomadaires des stocks pétroliers aux Etats-Unis, marqués par une hausse de 2,3 millions de barils des réserves de brut, soit légèrement plus qu'attendu. Les stocks d'essence ont augmenté encore plus fortement, de 5 millions de barils à 220,3 millions, alors que le marché anticipait une augmentation de seulement 1,4 million de barils. La reconstitution pour la deuxième séance consécutive des stocks américains de brut, pourtant signe d'une offre plus grande pour le marché du premier consommateur mondial d'or noir, n'a pas suffi à couper l'élan retrouvé du marché. "Le marché de l'énergie va continuer à chercher des signes de bonne santé de l'économie américaine, en suivant notamment le marché boursier et cela va se ressentir sur les prix", a ajouté Nunan. Malgré les hausses récentes, les prix du pétrole sont encore très loin des sommets atteints à 100,09 dollars le baril en janvier à new York. Autre élément renforçant les cours du brut, une semaine avant sa prochaine réunion à Vienne, les marchés s'attendaient en priorité à ce que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne change pas son niveau de production, selon les analystes. Selon un rapport mensuel du cabinet Centre for Global Energy Studies (CGES) publié lundi, l'Opep pourrait même être tentée de réduire son offre.