La Bourse suisse a clôturé en nette baisse jeudi, malgré une tentative de remontée en milieu d'après-midi dans la foulée d'indications américaines meilleures que prévu. Les poids lourds ont toutefois maintenu leur travail de sape, dans une ambiance incitant par ailleurs les détenteurs de capitaux à la retenue. L'augmentation inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis en fin de séance a sonné le glas des espoirs de voir le SMI accrocher l'équilibre. La décision de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir en l'état sa politique monétaire accommodante, largement anticipée, semblait être restée sans effet sur les places financières. Son président Mario Draghi a prévenu qu'il faudra encore du temps avant que l'institution de Francfort ne songe à abandonner son approche non conventionnelle. Le Swiss Market Index (SMI) a abandonné 0,47% à 8273,08 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,07% à 1319,55 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,37% à 9046,53 points. Sur les trente principales valeurs de la place zurichoise, perdants et gagnants s'équilibraient. Ce sont donc bien les poids lourds qui ont fait pencher la balance du mauvais côté. Les mastodontes pharmaceutiques Roche (-1,1%) et surtout Novartis (-1,5%) ont miné le terrain. Morgan Stanley a quelque peu rehaussé l'objectif de cours pour ce dernier, mais demeure méfiant sur le titre, avant la présentation des revenus du laboratoire rhénan en 2016. Galenica (-1,0%) et Actelion (-0,9%) n'ont pas redoré le blason des acteurs de la santé. Le groupe pharmaceutique et exploitant de pharmacies bernois est parvenu à combler les attentes du marché avec ses revenus l'an dernier. Certains moteurs de ventes pressentis peinent toutefois à concrétiser leurs promesses, relèvent des analystes. La direction ne s'est en outre pas montrée loquace sur l'avancement de son projet de scission en deux entités cotées. La multinationale agroalimentaire Nestlé (-0,8%) a également perdu des plumes, sans indications particulières. LafargeHolcim (-0,2%) a subi un léger coup de mou en fin de séance, sur des échos de presse concernant l'ouverture en France d'une enquête sur les activités de Lafarge en Syrie préalablement à la fusion des deux géants du béton. Swiss Life et Adecco (+1,4% chacun) se sont adjugés la victoire d'étape, après avoir tous deux vu leurs objectifs de cours relevés, par UBS pour l'assureur et par Goldman Sachs et JPMorgan pour le spécialiste du placement de personnel. UBS (+1,3%) a terminé au pied du podium, juste devant les valeurs du luxe Swatch (+1,1%) et Richemont (+0,9%), à la peine la veille. Credit Suisse s'est offert 0,9%. Les bancaires profitaient d'une perspective de relèvement prochain des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), après un discours de sa présidente Janet Yellen mercredi soir. Sur le marché élargi Arbonia (-2,8%) n'a su remplir les attentes du marché en termes de ventes en 2016. La nouvelle filiale de l'équipementier du bâtiment Looser (-1,7%) a pour sa part essuyé un recul de son chiffre d'affaires l'an dernier. La direction assure que l'intégration suit son cours. La Liechtensteinische Landesbank (LLB) s'est offert 5,0% après avoir fait miroiter un bond de 20% de son bénéfice annuel, à 104 mio CHF. Le producteur de compléments alimentaires Evolva a décollé de 17%. Son patron a insisté en entretien avec AWP sur la qualité de son incubateur de nouveautés, indépendamment de son moteur de ventes pressenti le Stevia et pour lequel les analystes émettent des doutes ces derniers jours.
Wall Street recule La Bourse de New York a fini en léger repli jeudi, les investisseurs étant finalement échaudés par l'absence de détails donnés par le président élu Donald Trump en matière de politique économique lors de sa première conférence, organisée mercredi, depuis son succès électoral. Dow Jones a perdu 0,32%, soit 63,28 points, à 19.891,00, qui repasse ainsi sous la barre des 19.900 points alors qu'il avait frôlé les 20.000 points vendredi dernier. Le S&P-500, plus large, a perdu 4,88 points, soit 0,21%, à 2.270,44. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 16,16 points (-0,29%) à 5.547,49, ce dernier interrompant une série de quatre records de clôture de suite. Mercredi, les trois principaux indices de Wall Street avaient terminé en légère hausse après la conférence de presse de Donald Trump, laquelle a été dominée par l'affaire des documents prétendument compromettants que la Russie détiendrait à son sujet. Mais ce rendez-vous avec les médias, qui a duré plus longtemps que la plupart ne le prévoyaient, n'a rien apporté de neuf, de l'avis des analystes. Or, les promesses de baisse des impôts, d'ouverture de chantiers de grands travaux et de dérégulation de l'homme d'affaires ont dopé les valeurs américaines depuis sa victoire du 8 novembre. Après avoir bondi de 13,4% en 2016, et ce essentiellement à la faveur de "l'effet Trump", le Dow Jones fait du surplace depuis le début de l'année, n'affichant qu'une hausse de 0,66% sur les huit premières séances de 2017. "La dynamique a baissé d'un cran, du moins à court terme. Il y a une forte probabilité d'une plus grande volatilité si le programme (annoncé par Donald Trump) n'est pas mis en oeuvre ou si son exécution prend plus de temps que prévu", a déclaré Jeff Zipper, directeur général chez Private Client Reserve.
Résultats attendus Les acteurs de marché ont également marqué une pause avant le début de la saison des résultats du quatrième trimestre, qui sera lancée vendredi par les poids lourds de la banque que sont Bank of America, JP Morgan Chase et Wells Fargo. Ce jeudi, l'indice S&P regroupant les valeurs financières a reculé de 0,74%, accusant la plus forte baisse sectorielle du jour. Le compartiment des télécoms a de son côté affiché la meilleure performance de la séance avec un gain de 0,63%, devant l'indice immobilier (+0,40%). Le titre Merck (+0,94%) a été la deuxième plus forte hausse du Dow Jones, derrière l'action McDonald's (+1,01%), poursuivant sur sa lancée de la veille (+2,85%). Le laboratoire continue de bénéficier de l'avance qu'il semble avoir pris face à ses concurrents dans la course au développement de traitements du cancer du poumon associant l'immunothérapie et d'autres médicaments.