Wall Street baissait vendredi à la mi-séance, les très nombreux résultats d'entreprises du jour s'étant révélés plutôt médiocres: le Dow Jones perdait 0,15% et le Nasdaq 1,20% face à des chiffres particulièrement décevants dans les technologies. L'indice vedette Dow Jones Industrial Average baissait de 26,71 points à 17.955,81 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 59,53 points à 4.886,36 points. L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, reculait de 6,23 points, soit 0,30%, à 2.085,25 points. Le repli des indices "est manifestement lié aux résultats d'entreprises", a mis en avant Peter Cardillo, économiste en chef de First Standard Financial, soulignant que le Nasdaq était le plus affecté après des chiffres décevants d'Alphabet, maison-mère du groupe internet Google, et de Microsoft. Comme la veille, la séance est particulièrement chargée en résultats et les investisseurs semblent les accueillir prudemment, d'autant que Wall Street, qui a massivement rebondi depuis deux mois, est désormais revenue proche de niveaux historiquement élevés. Ce contexte prudent est, de plus, alimenté par "une baisse inattendue d'un indice d'activité" sur le secteur industriel américain ce mois-ci, au plus bas depuis 2009, a ajouté M. Cardillo. Les déclins du Dow Jones et du S&P 500 restent néanmoins limités et ils semblent en mesure d'enregistrer une nouvelle hausse hebdomadaire, face à des résultats trimestriels d'entreprises pour le moment peu enthousiasmants par eux-mêmes, mais au-dessus d'attentes très pessimistes. "C'est franchement surprenant que les choses n'aillent pas plus mal" à Wall Street, a écrit Patrick O'Hare, de Briefing, remarquant lui aussi plusieurs résultats décevants vendredi. "Est-ce que le marché va vite reprendre pied et rebondir malgré ces déceptions, ou est-ce qu'il va se laisser aller à une baisse qui serait logique, que ces déceptions soient là ou pas ?" "On peut soupçonner de nombreux investisseurs de se demander la même chose et de se contenter d'attendre", a-t-il conclu. McDonald's résiste Parmi les résultats du Dow Jones, le conglomérat General Electric (GE), qui a fortement réduit ses pertes au premier trimestre mais n'a pas levé les doutes sur sa croissance future, reculait de 1,99% à 30,37 dollars. L'émetteur de cartes bancaires Visa, qui a abaissé ses prévisions annuelles de ventes malgré des résultats trimestriels meilleurs que prévu, baissait de 3,48% à 77,98 dollars. Le groupe informatique Microsoft, qui a publié des chiffres trimestriels décevants même s'il a revendiqué un élan de ses services dématérialisés en ligne ("cloud"), chutait de 6,77% à 52,01 dollars. Le constructeur d'engins et de matériel de chantier Caterpillar cédait 1,28% à 77,65 dollars après avoir annoncé une baisse trimestrielle de ses résultats et abaissé ses prévisions pour 2016 en raison de la crise dans le secteur minier et du pétrole. Le géant du fast-food McDonald's gagnait en revanche 0,41% à 126,30 dollars après un bond de son bénéfice net trimestriel, signe que son plan de relance commence à porter ses fruits. Hors de l'indice vedette, Alphabet perdait 5,38% à 718,30 dollars face à une croissance un peu moins forte qu'espéré de ses bénéfices trimestriels. Le groupe industriel Honeywell cédait 1,51% à 113,19 dollars, bien qu'il ait amélioré son bénéfice net trimestriel et très légèrement relevé ses prévisions pour l'année. Le spécialiste des services pétroliers Schlumberger, qui a fait mieux que prévu au premier trimestre mais s'est montré pessimiste pour le reste de l'année, abandonnait 0,45% à 79,91 dollars. Le groupe de produits de grande consommation Kimberly-Clark, dont les ventes trimestrielles ont nettement reculé même si le bénéfice net a dépassé les attentes, perdait 4,02% à 126,46 dollars. Le groupe de transport aérien American Airlines reculait de 4,97% à 38,02 dollars après avoir dépassé les attentes au dernier trimestre, notamment grâce à la baisse des cours du carburant. Le marché obligataire reculait très légèrement, le rendement des bons du Trésor à dix ans montant à 1,876% contre 1,867% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,697% contre 2,691% comme la veille.
La Suisse en hausse hebdomadaire La Bourse suisse a accusé des pertes lors de la dernière séance de la semaine, après avoir connu le même sort la veille. Le Swiss Market Index (SMI) a néanmoins défendu la marque des 8100 points et présente une progression hebdomadaire de 1,8%. Le SMI a perdu 0,62% à 8109,44 points, avec un plus haut journalier à 8135,70 points et un plancher à 8096,18 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a cédé 0,49% à 1246,32 points. De son côté, le Swiss Performance Index (SPI) a égaré 0,52% à 8682,00 points. Sur les 30 valeurs vedette, 21 ont clôturé dans le rouge, 8 dans le vert et SGS s'est révélé stable. Après une série de séances fastes, un mouvement de prises de bénéfices explique la tendance actuelle, selon des courtiers. La deuxième moitié de séance s'est montrée animée particulièrement aux Etats-Unis, avec la publication de chiffres trimestriels d'entreprises comme Caterpillar, Mc Donald's ou General Electric. Les nouvelles macroéconomiques sont également parvenues de l'autre côté de l'Atlantique, avec l'inflation canadienne. Les prix à la consommation ont progressé de 1,3% sur un an en mars. Les indices de Wall Street se paraient de rouge.
Actelion lanterne rouge Actelion (-2,8%) a conservé jusqu'au bout l'ultime place du classement. La veille, le titre avait décollé de 3,3% après les résultats du premier partiel. Barclays a réduit sa recommandation à "underweight" de "equalweight". Au niveau actuel, il y a d'autres titres de la branche plus avantageux. Depuis le début de l'année, l'action Actelion a gagné plus de 10%. Les titres du luxe Swatch (-1,7%) et Richemont (-2,1%) ont également accusé des pertes marquées, comme la veille. Les mauvaises nouvelles se sont accumulées en deux jours pour ces deux valeurs, entre chute des exportations horlogères jeudi et méforme du concurrent français Kering vendredi. Le poids lourd Nestlé (-1,4%) a pesé fortement sur l'indice de référence. Ses comparses Novartis (-1%) et Roche (-0,5%) présentent un meilleur bilan pour cette séance.
Credit Suisse à la peine Aux bancaires, Credit Suisse (-0,5%) endossait toujours le rôle de vilain petit canard, alors qu'UBS (+0,8%) et Julius Bär (+0,1%) figurent parmi les rares titres à engranger des bénéfices. Dans cette catégorie, Sika (+1,4%) a dominé le classement. Le conglomérat français Saint-Gobain, qui cherche toujours à prendre contrôle du groupe zougois, devra introduire des mesures de chômage partiel dans une de ses filiales spécialisées dans les systèmes de canalisation. Les cycliques Lonza (+0,7%), Aryzta (-0,3%), LafargeHolcim (-1,2%) ont bouclé la semaine en ordre dispersé. Sur le marché élargi, Leonteq a dévissé de 7,6%, dans la foulée des 12% évaporés la veille après un avertissement flou sur les résultats. CFT (-2,8%), Plazza (-1,2%) et Accu (-1,9%) n'ont pas convaincu les investisseurs après la publication de leurs chiffres trimestriels ou annuels. Temenos (+0,8%) a profité d'un relèvement de l'objectif de cours de Goldman Sachs et Credit Suisse. Le développeur de logiciels bancaires avait été chahuté après son premier partiel 2016.