Le président des Etats-Unis Donald Trump a assuré samedi aux employés de la CIA qu'il était "à 1.000%" derrière eux, tentant d'apaiser la polémique née de ses propos très critiques à l'encontre de l'agence de renseignement avant sa prise de fonction. "Je suis complètement avec vous (...) Je vous aime, je vous respecte", a-t-il déclaré lors d'une visite au siège de la célèbre agence près de Washington, au cours de laquelle il a prononcé une violente diatribe contre les médias. "Personne n'est aussi attaché à la communauté du renseignement et à la CIA que Donald Trump", a-t-il ajouté, parlant de lui-même à la troisième personne. "Nous sommes sur la même longueur d'onde, nous allons faire des choses fantastiques", a-t-il encore dit au lendemain de sa prestation de serment, évoquant en particulier la lutte contre le groupe Etat islamique. "Nous n'avons pas utilisé les réelles capacités dont nous disposons. Nous devons nous débarrasser de l'EI, nous n'avons pas le choix", a-t-il martelé.
Les êtres humains les plus malhonnêtes Evoquant sa "guerre" en cours contre les médias, le 45e président des Etats-Unis a affirmé que les journalistes faisaient partie "des êtres humains les plus malhonnêtes de la terre". Mike Pompeo, choisi par M. Trump pour diriger la prestigieuse agence, n'a pas encore été confirmé par le Congrès. Agé de 52 ans, ce parlementaire républicain "faucon", adversaire farouche de l'Iran des mollahs, fut un opposant déterminé et mordant de l'administration Obama. Le chef sortant de l'agence, John Brennan, a conseillé il y a une semaine au nouveau président de "se discipliner", au nom de la sécurité des Etats-Unis. "Trump doit comprendre que les enjeux dépassent sa personne, il s'agit des Etats-Unis et de la sécurité nationale. Il va avoir l'occasion de passer à l'action, en contraste avec le fait de parler et tweeter", a-t-il notamment affirmé. Au lendemain de sa prestation de serment, le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump s'en est pris samedi avec véhémence aux médias, accusés d'avoir menti sur l'estimation du nombre de personnes ayant assisté à sa prestation de serment. "Honnêtement, cela avait l'air d'un million et demi de personnes, cela allait jusqu'au Washington Monument", a-t-il affirmé, contre toute évidence, à l'occasion d'une visite au siège de le CIA. "Je regarde cette chaîne de télévision, et ils montraient des pelouses vides et parlaient de 250.000 personnes", a-t-il encore dit. "C'est un mensonge", a-t-il poursuivi. La police américaine ne fournit en principe pas de chiffres lors des manifestations mais les images aériennes diffusées vendredi par les télévisions américaines montraient une foule qui n'allait pas jusqu'au Washington Monument et était clairement inférieure à un million et demi. Cette foule était aussi notoirement plus faible que celle qui s'était rassemblée au même endroit lors des deux prestations de serment de Barack Obama, en 2009 et en 2013.
Des tentatives "honteuses" Lors d'une déclaration peu après depuis la salle de presse de la Maison Blanche, Sean Spicer, porte-parole de M. Trump s'en est pris avec force aux journalistes, dénonçant des tentatives "honteuses" de minimiser selon lui le succès populaire de la prestation de serment du nouveau président. "Ce fut la plus grande foule jamais vue lors d'une investiture, point barre", a-t-il affirmé, sans fournir d'éléments concrets pour appuyer ses dires. "Nous allons demander à la presse de rendre des comptes", a-t-il encore lancé, élevant la voix. "Les Américains méritent mieux et tant qu'il sera le messager d'un mouvement, Donald Trump s'adressera directement à eux", a-t-il ajouté, refusant de répondre à la moindre question des journalistes présents.
Pena Nieto et May au menu des rencontres Prenant ses fonctions vendredi, le président des Etats-Unis Donald Trump recevra son homologue mexicain Enrique Pe?a Nieto dans 8 jours à la Maison Blanche, a annoncé samedi son porte-parole Sean Spicer. Durant sa campagne, le magnat de l'immobilier s'est engagé à construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, financé par Mexico, à renvoyer les immigrés illégaux -dont beaucoup sont mexicains- et à renégocier les accords commerciaux liant les deux pays pour défendre les emplois américains. Evoquant une conversation téléphonique entre M. Trump et M. Pena Nieto, qu'il a par erreur qualifié de "Premier ministre", M. Spicer a précisé qu'ils avaient convenu d'une rencontre le 31 janvier qui serait centrée sur "les échanges commerciaux, l'immigration et la sécurité". Selon le compte-rendu de cet échange téléphonique par la présidence mexicaine, les deux hommes sont tombés d'accord pour promouvoir un "nouveau dialogue" bilatéral. M. Pena Nieto "a exprimé la volonté du Mexique de travailler (...) avec une approche faite de respect et de souveraineté", selon la même source. La Maison Blanche a fait savoir, en rendant publiques vendredi les premières orientations du programme du nouveau président Donald Trump, que les Etats-Unis quitteraient l'Accord nord-américain de libre-échange (Alena) qui les lie au Mexique et au Canada s'ils n'arrivaient pas à le renégocier. D'autre part, le président des Etats-Unis recevra la Première ministre britannique Theresa May vendredi à la Maison Blanche, a annoncé samedi Sean Spicer. "Le président recevra son premier dirigeant étranger" lorsque Mme May "viendra à Washington vendredi", a déclaré depuis la salle de presse de la Maison Blanche, le porte-parole de Donald Trump. Dans un entretien au Financial Times publié vendredi, Mme May s'est déclarée confiante en l'avenir des relations entre Londres et Washington. "Des conversations que nous avons déjà eues, je retire la conviction que nous sommes tous deux déterminés à faire progresser la relation spéciale entre nos deux pays et à travailler pour la prospérité et la sécurité de nos peuples des deux côtés de l'Atlantique", a-t-elle dit. "Je me réjouis de discuter de ces questions et d'autres sujets lorsque nous nous rencontrerons à Washington", a-t-elle ajouté, se disant convaincu que le nouveau président, qui a qualifié l'Otan d'"obsolète", reconnaitrait "l'importance" de l'Alliance atlantique. Quelques jours avant sa prestation de serment, Donald Trump a prédit que le Brexit serait "un succès" et annoncé qu'il voulait conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni.