Après sa victoire dans l'élections présidentielle américaine, il paraît que Donald Trump n'est pas le bienvenu à la Maison Blanche-au moins pour le moment- pour certains américains, c'est ce que prouve la réalité. Vendredi, aux Etats-Unis, et pour la deuxième journée de suite, des manifestants ont défilé dans les rues de nombre de villes américaines pour protester contre la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle. Des violences ont éclaté lors de certains de ces rassemblements. A Portland, dans l'Oregon, la manifestation a dégénéré en fin de soirée lorsque des jeunes ont jeté des projectiles sur les policiers, brisé des vitrines et endommagé des voitures et du mobilier public. La police, qui a qualifié la manifestation d'"émeute", a riposté en tirant des grenades lacrymogènes. Des actes de vandalisme ont aussi été rapportés à Oakland, une des villes de Californie où se tenaient des rassemblements, avec Los Angeles et San Francisco. Une "marche contre la haine" a eu lieu à Denver, dans le Colorado, en écho aux manifestations dans l'ensemble pacifiques et disciplinées qui s'étaient déroulées plus tôt dans la journée sur la côte Est, à New York, Philadelphie, Baltimore et Washington. Les rassemblements de ce jeudi ont été, dans leur ensemble, moins importants que ceux de mercredi. La foule est restée surtout composée d'adolescents et de jeunes adultes. Quelques-uns brandissaient le drapeau mexicain alors que Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration sa priorité et proposé la construction d'un mur le long de la frontière avec le Mexique. La police avait mis en place dans la journée des barrières de sécurité devant le nouvel hôtel de Donald Trump à Washington, et une rangée de plots de béton maintenait les passants à distance de la Trump Tower à New York. Dans la capitale du pays, une centaine de personnes ont manifesté non loin de la Maison blanche, où Donald Trump et Barack Obama se sont entretenus pendant une heure et demie pour préparer la transition. Après une campagne particulièrement acrimonieuse, au cours de laquelle Donald Trump a fustigé des pans entiers de la population, dont les musulmans et les immigrés, le président élu a adopté un ton conciliant depuis sa victoire, lançant un appel à l'unité du pays. Il a toutefois condamné les manifestants dans un tweet: "Je viens de connaître une élection présidentielle très ouverte et réussie. Maintenant, des protestataires professionnels, incités par les médias, manifestent. Très injuste." Auparavant, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, partisan de Donald Trump, avait parlé des contestataires comme d'un "tas d'enfants gâtés et de pleurnichards". A San Francisco, plus d'un millier d'étudiants ont fait l'école buissonnière jeudi matin pour aller défiler dans le quartier financier en agitant des drapeaux arc-en-ciel représentant les communautés LGBT, mais aussi des drapeaux mexicains et des pancartes hostiles à M. Trump. Plusieurs centaines d'étudiants de l'Université de l'Etat du Texas, à San Marcos, se sont rassemblés sur le campus. Des appels à manifester ont été lancés pour le week-end, mais aussi pour le 20 janvier, jour de l'investiture du nouveau président. Dans la journée, une association de défense des droits civiques des musulmans américains a dit suivre de près des rapports d'incidents visant des musulmans aux Etats-Unis depuis la victoire du candidat républicain Donald Trump. Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a appelé le président élu, qui au cours de sa campagne a un temps prôné "une fermeture totale et complète de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis", a dénoncer ces agressions.