Dans le dossier agricole pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), le soutien à l'exportation constitue encore un blocus dans les négociations. C'est du moins ce qu'a révélé samedi soir, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, lors de son passage au Forum de l'ENTV. En effet, en guise de réponse à une question sur l'impact de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sur le secteur agricole, Saïd Barkat a souligné que les subventions versées par les pouvoirs publics pour le développement du secteur agricole n'excèdent pas les 7% alors qu'en Europe, elles sont de l'ordre de plus de 40%. En revanche,"le soutien à l'exportation pose problème", dira Barkat. Selon lui, l'OMC a accordé un délai à l'Algérie, pour se mettre en conformité mais sans donner plus de précisions. Sur un autre volet, le ministre de l'Agriculture a tenté, tout au long de l'émission télévisée, de convaincre que l'Algérie produit suffisamment, du moins pour ce qui est des fruits et légumes et produits maraîchers, et que la hausse des prix ne reflète pas forcément une pénurie mais plutôt une absence de régulation sur le marché national. L'absence de marchés de gros, entre autres, y est pour beaucoup, selon Saïd Barkat. Par ailleurs, dans son intervention sur les performances réalisées dans le cadre du Plan national de développement de l'agriculture (PNDA) mis en œuvre en 2000, le ministre a expliqué que le rendement agricole est revu à la hausse pratiquement dans toutes les filières. La production agricole de manière générale a augmenté de plus de 40%. Le ministre a attribué ce résultat bien entendu au PNDA. La moyenne annuelle de la production céréalière, à titre d'exemple, est passée de 21 millions de quintaux dans les années 90 à 31 millions de quintaux durant la période 2000-2006, la production de la pomme de terre ayant pratiquement doublé durant ces sept dernières années, sans prendre en considération, dira t-il, "le bond conjoncturel" de 2007, lorsque le volume de la production a connu une hausse considérable, passant de 12 millions de quintaux en 2000 à 45 millions de quintaux en 2007. Barkat a saisi l'occasion pour annoncer une bonne récolte du tubercule pour la saison actuelle. " Dans 15 jours, les étals seront servis en pomme de terre de saison " a t-il dit. D'autre part , le ministre de l'Agriculture estime qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste quant au détournement des subventions soulignant que le financement se fait de façon à réduire au maximum les pratiques frauduleuses. Dans ce contexte, l'invité du Forum de l'ENTV a déploré le fait que les banques hésitent encore à financer des investissements agricoles alors qu'on compte quelque 160 000 exploitations bancables. Pour Saïd Barkat, l'agriculture a plus que jamais besoin d'une banque spécialisée dans le domaine. S'agissant de la production laitière, Saïd Barkat a indiqué que celle-ci a enregistré une hausse de près de 700 millions de litres durant la période 2000-2006, tout en reconnaissant que la problématique de l'organisation des opérations de collecte demeure posée. Le programme d'importation de vaches laitières est toujours maintenu, ajoutera t-il . La production laitière actuelle est évaluée à 2,8 milliards de litres par an pour des besoins estimés à 3,4 milliards de litres/an. Un manque à gagner qui ne représente pas grand chose à vrai dire mais qui nécessite tout de même de relancer " la bataille du lait ".