Selon des chiffres officiels, les réserves de change de l'Algérie ont baissé de plus de 60 milliards de dollars entre fin décembre 2013 et fin 2016, l'encours des réserves de change de l'Algérie étant évalué à 114,1 milliards de dollars à la fin 2016 contre 194 mds usd à fin 2013. Les autorités algériennes annoncent une baisse des réserves de change traduisant une dépense sans précédent, puisée dans ces réserves. En annonçant ces données alarmantes, le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Loukal a indiqué hier qu'entre fin décembre 2015 et fin décembre 2016, le matelas de devises de l'Algérie a ainsi baissé de 30 milliards de dollars. Bien évidement , l'Algérie reste très dépendante des hydrocarbures (97% des recettes en devises), et importe l'essentiel de ses besoins en produits et services, dont la facture a augmenté plus de 400% entre 2002 et 2012, toujours selon des données officielles. Pour rappel, les réserves du change de l'Algérie s'étaient établies à 121,9 milliards usd à fin septembre 2016 et à 129 milliards usd à fin juin de la même année. Après de successives et considé- rables hausses, les réserves de change de l'Algérie ont commenc é à connaître un fléchissement depuis 2014 sous l'effet combiné de la baisse des cours pétroliers et des exportations des hydrocarbures ainsi qu'une hausse fulgurante des importations. L'élan que prenait le niveau du matelas de devises fut freiné dès le début 2014 lorsque le niveau des réserves s'approchait des 195 milliards usd à fin mars 2014 mais amorça, par la suite, une tendance baissière en s'établissant à 193,27 mds usd à fin juin 2014, avant de descendre encore à 185,27 mds usd à fin septembre de la même année. Auparavant, et particulièrement depuis 2006, les réserves de change montaient à hauteur, parfois, de 20 milliards usds annuellement en s'établissant à 77,8 mds usd en décembre 2006, à 110,2 mds usd à fin 2007, à 143,1 mds usd à fin 2008, à 147,2 mds usd à fin 2009, à 162,2 mds usd à fin 2010, à 182,2 mds usd à fin 2011, à 190,6 mds usd à fin 2012 et à 194 mds usd à fin 2013. Mais l'envolée des importations et la forte chute des cours pétroliers ont fortement contribué dans l'amenuisement des flux alimentant les réserves de change du pays. Après avoir fluctué entre 101,45 et 115,79 dollars au cours de l'année 2013, le baril de Brent a viré depuis l'été 2014 en dégringolant jusqu'à moins du seuil critique de 30 dollars début 2016 avant de stabiliser autour de 55 dollars actuellement. Selon Abdrahmane Mebtoul, docteur en économie, qui était, l'invité de la rédaction de la radio Chaîne 3, l'Algérie n'a pas inté- rêt à exploiter jusqu'à épuisement, ses réserves de change. "Les réserves de change tiennent la valeur de la monnaie. S'ils seront de 10 milliards de dollars, la Banque d'Algérie sera obligée de dévaluer d'avantage le dinar", explique M. Mebtoul qui se dit favorable à un "endettement ciblé" pour le secteur productif qui servira à dynamiser le tissu productif.