Comme chaque année, la commission des droits de l'homme élabore un rapport sur la situation des droits de l'homme en Algérie, qui est remis au président de la République M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme, qui était hier l'invité du forum de la Chaîne III "En toute franchise", s'est exprimé sur ce le contenu de ce document et les solutions qu'il propose. Ledit document relève, selon M. Ksentini que "les droits de l'homme se sont améliorés, il y a un progrès substantiel qui a été effectué ces dernières années et dont il faut tenir compte et qui est accompagné d'un certain nombre de mesures concrètes sur lesquelles nous nous sommes basés pour donner des appréciations". Le président de la commission a argumenté ses propos en évoquant la réforme de la justice, la qualité de la justice ayant connu des améliorations. Dans ce même sillage, il a évoqué la réconciliation nationale qui a eu pour effet de ramener la paix civile. Une initiative qui a atteint ses objectifs. Cependant, M. Ksentini a relevé une tension importante, qui est perçue en ce qui concerne les droits sociaux, liée à la cherté de la vie, l'affaiblissement du pouvoirs d'achat, le problème de logement, du chômage. Or cette tension est palpable, "l'ampleur de la tâche est important ; donc c'est présomptueux de dire qu'au bout d'une année ou deux les problèmes seront résolus". Cela dit, "ces problèmes sont pris en charges par les pouvoirs publics". Pour ce qui est de la cherté de la vie, la commission a demandé à ce que le problème soit examiné sérieusement. Evoquant le problème des harraga, M. Ksentini a soutenu que "la situation de la jeunesse est aussi inquiétante à cause de l'absence de débouchés", expliquant que le constat de la CNCPPDH a pour objectif "d'inciter" les responsables à "aller vite dans les solutions mises en œuvre pour résorber ces problèmes" et d'ajouter qu'"il y a de quoi être alarmés, on ne peut être insensibles à ce phénomène". Lors de son passage à la radio, M. Ksentini est revenu sur la question d'existence de centres secrets de détention et de pratique de la torture, réaffirmant qu'"il n'y a pas en Algérie des centres de détention secrets et de pratique de la torture", et d'ajouter : "Ceci est inexact, c'est une affirmation qui a été donnée par une ONG étrangère, d'une manière extrêmement légère" ; "Je déments catégoriquement", a-t-il dit. Par ailleurs, "l'exercice de la torture a totalement disparu dans notre pays", précise M. Ksentini qui souligne que "depuis trois ans, il existe dans le dispositif du code pénal des dispositions qui répriment d'une manière sévère les agents de l'Etat qui se livrent à ce genre d'activité illégale". Sur un autre chapitre, portant sur les droits de la femme, il a indiqué que "le code de la famille, qui a été révisé en 2005, a permis une évolution, il est vrai que pour atteindre l'égalité entre l'homme et la femme, il reste beaucoup à faire, mais on s'y emploie ; nous heurtons d'ailleurs à des résistances d'ordres religieux, philosophique et civilisationnel qui nous empêchent d'avancer", mais "les choses vont évoluer sur ce plan parce que l'Algérie est un pays moderne et ouvert, et l'égalité entre les personnes est un principe constitutionnel". D'autre part, M. Ksentini a affirmé que "le terrorisme est la négation totale et absolue des droits de l'homme". M. Ksentini a donné plus de détails sur le contenu du rapport de la commission, qui, renferme, entre autres le cas des prisonniers de Guantanamo, des compatriotes qui sont emprisonnés en Libye. D'ailleurs, M. Ksentini a dénoncé des décisions qui ont concerné l'imputation des mains de trois personnes parmi ces prisonniers. Toutefois, il a souligné que "l'Algérie ne s'est jamais désintéressée de ses ressortissants à l'extérieur, elle a toujours suivi leurs problèmes, tenté de les prendre en charge et de leur apporter des solutions". Pour conclure, le président de la commission recommande, en termes de préservation des droits de l'homme, une mobilisation accrue et un renforcement du respect entre l'administration et le citoyen.