Le président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l'homme (CCNPDH), Farouk Ksentini, a préparé un rapport sur la situation des droits de l'enfant en Algérie, qu'il remettra au président de la République à l'occasion de la journée mondiale de l'enfance célébrée le 1er juin de chaque année. Une question qu'il considère importante et qui nécessite plus d'attention. Farouk Ksentini n'est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer les enlèvements d'enfants qui se terminent souvent par l'assassinat. Des actes qu'il assimile au " terrorisme ", a-t-il expliqué sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Globalement, la situation des droits de l'enfant n'est pas meilleurs au vu des cas d'enfants abandonnés, de scolarité compromise, c'est ce qui est noté dans le rapport de la CCNPDH. Cette situation " n'est pas imputable seulement à l'Etat mais aux parents ", a souligné Farouk Ksentini. Comme solution, il suggère la création dune juridiction spéciale pour combattre les crimes commis contre les enfants. Autre solution, procéder à la " déchéance de l'autorité parentale aux parents qui maltraitent leurs enfants et ceux qui les utilisent pour la mendicité ". Pour l'heure, ce ne sont que des " propositions " et la dernière décision revient au président de la République. Farouk Ksentini est revenu, par ailleurs, sur la situation des droits de l'homme en Algérie qui ont enregistré des " progrès mais restent insuffisants car le retard à rattraper est considérable, sauf que le point positif est l'existence d'une volonté politique pour aller de l'avant ", a-t-il dit. Pour le président de la CCNPDH, la prochaine visite en Algérie d'une délégation onusienne est une " bonne chose et l'Algérie n'a rien à cacher ; d'ailleurs les membres de cette délégation seront agréablement surpris de l'état des droits de l'Homme chez nous ". Abordant le processus de réconciliation nationale, Farouk Ksentini a réitéré sa satisfaction des résultats obtenus. " La réconciliation nationale a atteint ses objectifs même si elle est coûteuse et heureusement que les caisses de l'Etat sont pleines ", a-t-il expliqué. Mais, Farouk Ksentini continuera à défendre les droits, ceux qu'il appelle les oubliés de la réconciliation. Il s'agit des personnes ayant subi un préjudice matériel et moral lors de la tragédie nationale. Dans ce registre, il met en avant les déportés dans le Sud qui n'ont pas été jugés. leur nombre varie entre " 1500 et 1800 mais ce n'est pas un chiffre officiel qu'il faut indemniser ", a-t-il affirmé.