Deux membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués lundi dans une attaque de drone américain dans le sud du Yémen, au lendemain d'une opération commando menée par les Etats-Unis contre le réseau extrémiste dans le centre de ce pays, selon un responsable des services de sécurité. L'attaque a été menée à Baïhan, dans la province de Chabwa, où "un drone américain a pris pour cible un véhicule, tuant ses deux occupants, des combattants d'Al-Qaïda", a ajouté le responsable. Dimanche, l'armée américaine a mené dans la province de Baïda (centre) une opération commando contre Al-Qaïda, la première menée au Yémen depuis l'accession de Donald Trump au pouvoir. Cette opération, effectuée à l'aide de drones et d'hélicoptères, s'est soldée par la mort d'au moins 14 jihadistes et un soldat américain selon l'armée américaine. Pour sa part, un responsable yéménite a fait état d'un bilan de 57 morts, dont 16 civils. Après l'opération, Al-Qaïda a placé ses combattants et ses partisans en état d'alerte dans les provinces de Baïda et de Chabwa ainsi que dans celle de Marib, à l'est de Sanaa, où le groupe jihadiste a eu une forte présence, ont indiqué des sources tribales. Désormais, les militants d'Al-Qaïda ne se séparent plus de leurs armes et sont ceinturés d'explosifs dès qu'ils sortent dans la rue, ont précisé ces sources. Les Etats-Unis, les seuls dans la région à disposer de drones pouvant atteindre des cibles au Yémen, considèrent Al-Qaïda comme la branche la plus dangereuse du réseau jihadiste. Ils mènent régulièrement des frappes aériennes par drones contre Al-Qaïda, mais les opérations au sol ou avec des hélicoptères d'attaque sont beaucoup plus rares. Les forces gouvernementales yéménites, soutenues depuis mars 2015 par une coalition arabe sous commandement saoudien, affrontent à la fois des rebelles Houthis, qui contrôlent une partie du territoire dont la capitale Sanaa (nord), et les groupes jihadistes bien implantés dans le sud et le sud-est du Yémen. Depuis mars 2015, plus de 7.400 personnes ont été tuées et près de 40.000 blessées dans la guerre, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).