Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a appelé avant-hier à partir de Boumerdes les agriculteurs à s'organiser en coopératives agricoles aux fins d'exploiter les opportunités d'investissement agricole offertes dans le Grand sud du pays. Intervenant devant près de 300 agriculteurs ayant pris part à une rencontre leur permettant d'exposer leurs préoccupations, M. Alioui a assuré que l'UNPA est "totalement disposée à aider et à accompagner les agriculteurs désireux d'investir dans le Sahara algérien dans toutes les filières agricoles". "Il existe de véritables opportunités d'investissement agricole dans le sud algérien", a-t-il soutenu, citant notamment la disponibilité de "grandes surfaces en jachère, dotées d'innombrables avantages dont des eaux souterraines, des avantages fiscaux et de l'électricité pour peu que quelqu'un daigne les mettre en valeur". Le sud algérien est un " réservoir agricole stratégique" pour le présent et l'avenir du pays, a relevé M. Alioui, estimant que l'investissement dans cette partie du pays est "garanti dans une large mesure, si l'on se base sur les expériences réussies qui y ont été tentées, à ce jour, en la matière". Par ailleurs, le SG de l'UNPA s'est félicité de la décision du Gouvernement d'interdire l'importation des agrumes de l'étranger, tout en invitant les parties concernées à "généraliser cette démarche (d'interdiction d'importation) à d'autres filières de production", soulignant la nécessité de "promulguer de telles décisions, en leur temps, soit avant le lancement des campagnes de récolte des différentes filières". M. Alioui a également plaidé pour l'impérative ouverture d'une "banque qui facilitera l'obtention de crédits saisonniers aux petits agriculteurs et éleveurs", tout en veillant à la réorganisation des marchés, à leur contrôle et suivi. Après avoir insisté sur l'impératif assainissement du foncier agricole, il a demandé des explications sur la non délivrance de contrats de concession à près de "39.000 agriculteurs à travers le pays, depuis 2010", avant d'appeler les parties concernées à procéder à leur indemnisation financière, du fait qu'ils "ont subi des préjudices à cause de cette situation", a-t-il affirmé. Les agriculteurs de la wilaya de Boumerdes, dont particulièrement les éleveurs bovins et les producteurs de lait, ont exposé leurs doléances devant M. Alioui. Kaceb Mohamed, éleveur bovin de son état, s'est ainsi plaint du "prix élevé" de l'aliment du bétail, estimant que la hausse des prix "menace la profession de disparition", avant de revendiquer l'augmentation du soutien accordé à la filière lait et aux fourrages "qui doit être directement accordé aux concernés", parallèlement à l'éradication des "intermédiaires" en matière de fourrages, en accordant de plus grandes quantités aux wilayas du Centre du pays, car ne disposant pas de vastes pâturages. D'autres paysans présents ont soulevé le problème de "facturation" qui se pose aux agriculteurs qui commercialisent eux mêmes leurs produits, estimant qu'il s'agit d'une "mesure administrative pour laquelle le Fellah n'est pas formé." Une exploitante agricole de la ville de Boumerdes, Samia.B, a, quant à elle, dénoncé l'"avancée effroyable du ciment" sur le foncier agricole dans la commune de Boumerdes, où de nombreuses terres agricoles, "à l'image de son exploitation", a-t-elle dit "sont prélevées au nom de l'intérêt public" pour l'implantation de projets de logements ou d'équipements publics entre autres. Les autres doléances exposées ont porté sur l'élargissement du soutien de l'Etat pour englober la consommation électrique dans le secteur agricole, la disponibilité des vaccins en quantités suffisantes et en temps opportun, la disponibilité des engrais en quantités nécessaires, la baisse de leurs prix et leur vente directement au profit des agriculteurs.