Selon une enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprises industrielles par l'Office national des statistiques (ONS), l'activité industrielle en Algérie a, dans l'ensemble, connu une baisse au 3e trimestre 2007, comparativement au trimestre précédent, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. En effet, entre autres croissances, celle réalisée par le secteur de l'industrie n'a pas dépassé le seuil de 1%, alors que les autres secteurs d'activité ont réalisé des performances qui donnent plus ou moins satisfaction. La faiblesse de la croissance industrielle en Algérie a déjà provoqué une réaction chez les pouvoirs publics avec le lancement aussi spectaculaire que surprenant d'une étude sur la stratégie industrielle. L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur les productions, révèle que près de 87% du potentiel de production du secteur public et plus de 91% de celui du privé ont connu un taux d'utilisation des capacités de production supérieur à 50%. Dans le secteur public, près de 82%, et plus de 58 % pour le privé du potentiel de production installé ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%, selon les résultats de l'enquête qui a touché 780 entreprises industrielles, dont 380 entreprises publiques et 400 privées. Cependant, près de 20% également du potentiel de production du secteur public et plus de 6% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à la majorité des entreprises concernées, selon les calculs de l'ONS. La demande en produits fabriqués a augmenté durant le 3ème trimestre 2007, selon la plupart des industriels publics. En revanche, elle a baissé selon ceux du privé, précise l'enquête. Par ailleurs, les prix de vente des produits ont encore augmenté selon les représentants de deux secteurs, mais la hausse est plus prononcée selon le privé. Plus de 82% des chefs d'entreprise du secteur public et près de 90% de ceux du privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues. En outre, 81% des entreprises du secteur public et 66% du privé déclarent avoir des stocks de produits fabriqués et la plupart des chefs d'entreprise des deux secteurs jugent que la situation des stocks n'est pas "normale". Selon l'enquête, on note aussi que plus de 15% du potentiel de production du public et près de 7% ayant répondu à l'enquête ont exporté durant ce trimestre. Près de 30% des entreprises publiques et plus de 8% de celles du privé ont des contrats d'exportation à satisfaire pour le prochain trimestre. Quant aux effectifs, ils continuent de chuter selon les représentants des deux secteurs à cause des départs en retraite (non remplacés) pour le secteur public et aux compressions du personnel, selon ceux du privé. Environ 61% des chefs d'entreprise du secteur public et seulement 15% de ceux du privé déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout les cadres et les agents de maîtrise. Quelque 12% des patrons publics et près de 20% du privé jugent que le niveau de qualification du personnel est insuffisant. Seuls 5% des industriels du secteur public et 29% de ceux du privé jugent qu'en embauchant du personnel, les entreprises vont produire davantage. Concernant la trésorerie, celle-ci a évolué positivement durant ce trimestre pour près de 41% des chefs d'entreprise du secteur public. En revanche, près de 74% des chefs d'entreprise du secteur privé déclarent que l'état de leur trésorerie a connu une évolution normale. Par ailleurs, l'allongement des délais de recouvrement des créances, les remboursements d'emprunts et le ralentissement de la demande continuent d'influencer la situation de la trésorerie des entreprises. Pour l'équipement, l'ONS précise que plus de 51% de la production du secteur public et 38% de celle du privé ont connu des pannes d'équipement, en raison de la vétusté des matériels et des problèmes de maintenance et de manque de la pièce détachée. Ces pannes, signale la même source, ont occasionné des arrêts de travail de plus de 6 jours pour près de 79% des entreprises publiques concernées dont près de 20% à plus de 30 jours. Toutefois, plus de 38% des chefs d'entreprise du privé déclarent avoir eu des pannes dont certaines à plus de 30 jours. Enfin, concernant les perspectives du secteur, les chefs d'entreprise prédisaient que la production et la demande connaîtront une hausse pour le secteur public. En revanche, elles connaîtront respectivement une baisse et une stabilité, selon ceux du privé.