Un plan d'économie a été lancé par Danone, c'est ce qu'a annoncé mercredi l'entreprise. Ce plan porte sur un milliard d'euros d'ici à 2020, dicté par les difficultés du groupe dans les produits laitiers en Europe occidentale ainsi que dans l'eau et la nutrition infantile en Chine. Le propriétaire d'Activia, Actimel, Blédina ou Evian estime que dans un environnement économique qui devrait demeurer volatil cette année, il se doit d'adopter un "programme d'efficacité" pour réduire ses coûts et réinvestir dans sa croissance future. "Cela consiste à penser mieux, à acheter mieux et à réinvestir une partie de ces économies dans des initiatives de croissance pour atteindre nos objectifs 2020", a déclaré Cécile Cabanis, directrice financière, lors d'une conférence téléphonique avec la presse. En Europe, où l'environnement reste difficile et très concurrentiel, le groupe n'est pas parvenu à stabiliser ses ventes de produits laitiers. Surtout, la relance d'Activia, son yaourt vedette, tarde à porter ses fruits et le directeur général du groupe, Emmanuel Faber, a dit ne pas attendre d'amélioration avant 2018. En Chine, la boisson énergétique Mizone pâtit du ralentissement du marché et ses difficultés pourraient là aussi "perdurer en 2017", tandis que la nutrition infantile reste à la peine. La division ajuste sa distribution depuis les nouvelles réglementations chinoises visant à favoriser la consommation intérieure. Le lait maternisé de Danone, qui était acheté en Europe et revendu sur des plates-formes en ligne en Chine, doit maintenant être distribué de façon directe dans le pays, dans des magasins spécialisés ou sur des sites de e-commerce. "La transition devrait se poursuivre jusqu'à ce que la nouvelle réglementation soit pleinement appliquée en 2018, créant de la volatilité", note le groupe. Forte hausse de la rentabilité Danone a vu sa croissance fortement ralentir à 2,9% en données comparables en 2016 - après une progression de 4,4% en 2015 - et a dit tabler sur une croissance "modérée" en 2017. Sur le seul quatrième trimestre, la croissance organique est ressortie à 2,1%, comme au trimestre précédent. Ces chiffres n'ont pas surpris, Danone ayant averti fin décembre que sa croissance annuelle serait inférieure aux 3%-5% prévus en raison des difficultés d'Activia. Ce recul s'est toutefois accompagné d'une forte hausse (+8,4%) du résultat opérationnel courant à 3,02 milliards d'euros - en ligne avec les attentes - et d'une progression de 70 points de base de la marge à 13,77%, permise par un contrôle des coûts et une forte baisse des prix du lait, qui compte pour environ 30% des dépenses en matières premières. Pour les années à venir, Emmanuel Faber s'est dit "absolument confiant" dans la capacité de Danone à dégager une "forte croissance rentable d'ici à 2020". Le groupe s'était fixé pour objectif, fin 2015, de parvenir à une croissance supérieure à 5% d'ici à 2020. Pour mieux piloter sa croissance et son efficacité, il a aussi modifié son organisation, donnant des pouvoirs élargis aux membres de son comité exécutif, ramené à huit personnes, et davantage d'autonomie aux responsables régionaux. En Bourse, le titre Danone était inchangé à la mi-journée, dans un marché en légère hausse de 0,3%, les analystes étant rassurés par la capacité du groupe à préserver ses marges ainsi que par les économies et la réorganisation annoncées. "Le plan d'économies témoigne de la volonté du groupe de se doter de tous les moyens pour se rénover et innover sans menacer la croissance du bénéfice par action", commente un analyste. Danone n'a pas donné d'objectif de résultat opérationnel pour 2017, indiquant qu'il ajusterait ses objectifs après l'acquisition de l'américain WhiteWave attendue dans le courant du premier trimestre. Au total, les ventes 2016 ont atteint 21,94 milliards d'euros (+2,9% en comparable), en ligne avec le consensus. Le bénéfice net part du groupe a grimpé de 35,1% à 1,72 milliard d'euros (2,0 milliards attendus) et le dividende proposé a été porté à 1,70 euro par action (1,60 euro un an plus tôt).