Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont entamé des discussions sur un éventuel rassemblement de la gauche dans la perspective de l'élection présidentielle, a annoncé hier le candidat issu de le primaire du Parti socialiste. S'il reconnaît que le dialogue ne sera "pas facile", l'ancien ministre de l'Education voit des ponts avec le candidat de La France insoumise sur la question des institutions ou celle du travail mais de profondes divergences sur l'Europe. "Nous discutons et nous continuerons à discuter", a déclaré Benoît Hamon sur France info. "Nous nous sommes parlé et nous allons encore nous parler aujourd'hui." La veille sur BFM TV, le candidat écologiste à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, avait lui aussi reconnu avoir entamé des discussions avec Jean-Luc Mélenchon. Près de 90%, des écologistes ont voté cette semaine en faveur d'un dialogue de leur camp avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en vue des scrutins présidentiel et législatif. Benoît Hamon appelle pour sa part de ses vœux une "discussion de fond", alors que la multiplication des candidatures à gauche favorise une accession de la candidate du Front national, Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle. "Ce que nous devons discuter, ce sont les conditions dans lesquelles ce rassemblement est possible et qui est au bout du compte entre Yannick Jadot, entre Jean Luc Mélenchon, moi-même, le mieux à même de représenter la gauche demain au second tour de l'élection présidentielle sur un projet qui pourrait être commun", a expliqué Benoît Hamon. Il s'est gardé d'envisager clairement un éventuel retrait de sa part de la course à l'Elysée, ce que n'a jamais fait non plus Jean-Luc Mélenchon. Selon un sondage Odoxa pour France info publié vendredi, les Français interrogés veulent à 63% que le candidat issu de la primaire socialiste et celui de La France insoumise "se présentent l'un et l'autre car il n'y a aucune raison que l'un se désiste au profit de l'autre". La construction européenne sépare les deux candidats Chez les sympathisants de gauche, les choses sont plus tranchées, les sondés émettant à 44% le souhait que Jean-Luc Mélenchon se désiste en faveur de Benoît Hamon, contre 16% dans le sens contraire. Le candidat socialiste et celui de La France insoumise sont quatrième et cinquième dans les intentions de vote au premier tour, mais premier ou deuxième si l'on additionne leurs scores. "Ce ne sera pas facile, il le sait comme moi", a dit Benoît Hamon à propos des discussions avec Jean-Luc Mélenchon. Au chapitre des sujets de rapprochement, il a cité "l'aspiration à une VIe République, la volonté d'engager la conversion écologique de notre économie" ou encore "la volonté de partager le travail pour créer des emplois". "Ce qui nous sépare sans doute, c'est la conception de la construction européenne", a-t-il ajouté. Alors que Jean-Luc Mélenchon annonce dans son programme qu'il faudra dès sa victoire à l'élection présidentielle cesser de respecter les traités européens, l'ancien ministre de l'Education plaide quant à lui pour une relance de la construction européenne sur de nouvelles bases.