Pour assurer la pérennité et la durabilité des micro-entreprises, créées dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), le financement des jeunes promoteurs dans le cadre de ce dispositif est désormais subordonné à une formation préalable dans les domaines de la gestion.Le financement de tout nouveau projet de création de micro-entreprise est subordonné à une formation qui sera dispensée aux jeunes investisseurs dans le domaine correspondant, a indiqué dimanche à Collo (Skikda), Mme Fatma Seddaoui Charef, directrice générale de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) lors d'une rencontre qui a regroupé de nombreux jeunes promoteurs. A cette occasion, une exposition consacrée aux activités et aux produits d'entreprises créées grâce au dispositif de l'Ansej et qui activent, pour la plupart, dans les domaines de l'artisanat traditionnel, la couture, l'agriculture, la vannerie, la plongée sous-marine et du matériel de pêche, a été organisée en marge du séminaire. Le volet de l'accompagnement et du suivi des jeunes promoteurs, dans le programme de l'Ansej pour la création de micro-entreprises, sera appliqué à partir de 2008 au cas par cas. Mme Charef, qui a précisé que la décision a été prise "récemment", a souligné, par ailleurs, au cours d'un séminaire sur le dispositif de l'Ansej, qu'un diagnostic établi par les services de l'Agence a permis de déceler un certain nombre de dysfonctionnements qui affectent le dispositif et qui sont à l'origine des lourdeurs des procédures et des difficultés de financement. La première responsable de l'Ansej a affirmé, dans ce contexte, que l'absence d'une pédagogie à même de permettre au jeune promoteur d'acquérir la mentalité d'entrepreneur et la non prise en compte des spécificités locales ont été, dans une large proportion, à l'origine de nombreux échecs. La formation devient "une priorité" dans la politique de l'Ansej, car étant nécessaire pour la réussite des projets. Il s'agit notamment de la formation des promoteurs en matière de gestion des entreprises ainsi que la formation des cadres de l'Ansej chargés de suivre et d'accompagner les promoteurs. A cet effet, "l'Ansej a programmé pour l'année en cours, un programme de formation au profit de 8 000 jeunes promoteurs passage obligé pour financer des projets d'activité, et réduire les échecs dans la création d'entreprises", a indiqué pour sa part, M. Mohamed Tahar Chaalal, secrétaire général à l'Ansej. Cette formation concernera le marketing et les ressources humaines pour la bonne gestion de l'entreprise. Sur les perspectives de l'Ansej pour l'exercice 2008, le même responsable a souligné qu'une opération de décentralisation progressive dans la gestion des dossiers d'activités s'effectue dans 10 wilayas du pays. Une opération qui concerne notamment les antennes ANSEJ de Tiaret, Béchar et Illizi, pour traiter localement les dossiers, sera généralisée avant la fin du premier semestre 2008. Cela permettra à la centrale de jouer son véritable rôle "de pivot de dispositif", à savoir confectionner et étudier les programmes, engager des partenariats avec d'autres secteurs et jouer son rôle de contrôle local pour veiller au respect de la procédure du dispositif. "Nous avons constaté des lenteurs bureaucratiques dans la gestion du dispositif et du traitement des dossiers de projets d'activités y compris au niveau de la centrale, d'où cette décentralisation", a affirmé, M.Chaalal. L'autre objectif à court terme, a-t-il dit, est de mettre en place des fiches de projets permettant d'orienter les jeunes vers le développement local en les amenant vers des activités économiques locales, notamment les métiers de la collecte et la transformation du lait et l'élevage dans les zones montagneuses.