La certification et la labellisation de l'huile d'olive algérienne dépasse désormais l'effet d'annonce puisqu'un dispositif est déjà mis en place pour sensibiliser et accompagner les oléiculteurs afin d'améliorer la qualité de l'huile d'olive ainsi que le design et l'expertise en marketing. L'objectif principal demeure la conquête des marchés extérieurs. Cette opération de sensibilisation est lancée en premier lieu dans les régions à fort potentiel comme Jijel. La chambre d'agriculture de la wilaya, citée par l'APS, a , en effet, annoncé la mise en place de ce dispositif de sensibilisation . Dans ce cadre, deux producteurs d'huile d'olive de cette wilaya, tous deux membres d'associations locales chargées de promouvoir l'olivier et l'huile d'olive, viennent d'achever un stage de formation au Centre national de certification et de contrôle (CNCC), à Alger, dans le cadre du programme euro-méditerranéen MEDA. La participation de ces deux producteurs à cette formation encadrée par un expert de l'Union européenne, avec la participation d'instituts algériens spécialisés dans l'arboriculture, répond à la préoccupation de la corporation concernant la labellisation de ce produit agricole, a précisé la même source. Le principal objectif de ce stage a porté sur les procédés de mise en place d'un dispositif de normalisation, d'attribution de signes de qualité, de contrôle et de certification en prévision d'éventuelles exportations de quantités d'huile d'olive sur le marché européen, a indiqué l'un des participants à la formation. La wilaya de Jijel, qui a mis en place deux associations professionnelles, agréées en 2007 et activant dans le domaine oléicole, dispose d'une superficie de 14 300 hectares d'oliviers qui permettent, en moyenne, une production annuelle d'huile de l'ordre de 5 millions de litres. Cette région totalise 134 huileries (47 modernes et 87 traditionnelles) et 1 408 agriculteurs qui s'adonnent à la culture de l'huile d'olive, selon la Chambre d'agriculture de la wilaya.Il faut dire que le label est une garantie pour le produit algérien qui cherche à tout prix à se positionner sur le marché international. L'absence de label remet en cause la traçabilité des produits de terroir et les confrontent à une concurrence déloyale. L'exemple de la datte algérienne Deglet Nour commercialisée sous un label tunisien est des plus édifiants. Pour revenir à l' huile d'olive, il faut savoir que la quasi-totalité de l'huile algérienne est exportée en vrac. Le produit est cédé souvent à des prix sacrifiés. Pour l'heure, le conditionnement de l'huile d'olive en Algérie est à ses premiers pas pour ne pas dire inexistant. La prise en charge de cette filière, en termes d'organisation, d'infrastructures et de réglementation aura pour effet de maintenir, voire d'augmenter l'engouement des conditionneurs et des exportateurs qui parfois, sont découragés au bout de leurs premières démarches infructueuses sachantn bien évidemment, que la particularité du produit exige la mise en place d'opérateurs spécialisés tout le long du circuit. Pour ce qui est des huileries, elles sont disponibles en nombre suffisant depuis quelques années déjà et sont d'un niveau technologique tout à fait indiscutable puisque des marques internationales, notoirement connues, équipent nos oléiculteurs. Il n'y a donc pas de raisons pour que l'huile d'olive algérienne reste à la traîne. Aussi, pour s'exporter dans des conditions conformes à la réglementation internationale, notre huile doit obéir aux normes internationales et, de ce point de vue, nous devons savoir que seule l'huile extra vierge est acceptée par les opérateurs du commerce de cette denrée, donc d'acidité inférieure à 0.8. Les oléiculteurs commencent à cerner les enjeux. Ils s'y mettent. Améliorer la qualité et le conditionnement du produit ouvrirait à l'huile d'olive algérienne des perspectives certaines sur le marché mondial de plus en plus demandeur.