Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, a reçu mercredi à Alger, le sous-secrétaire d'Etat au minist ère des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale italien, Vincenzo Amendola. "La réunion a été axée principalement sur la coopération bilatérale, notamment, en ce qui concerne la prochaine Grande commission mixte algéro-italienne prévue en automne prochain, laquelle sera précédée par une réunion du comité de suivi à Rome pour discuter, entre autres, de la mise en uvre des décisions ayant sanctionné la dernière visite effectuée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal en Italie", a déclaré M. Messahel à la presse à l'issue de l'entretien. Il a mis en exergue, à cette occasion, les relations "traditionnelles" qu'entretiennent les deux pays depuis longtemps, soulignant que "l'Italie est un grand partenaire, un pays qui a accompagné l'Algérie pendant les moments les plus difficiles, et ce, depuis la Guerre de Libération nationale". Il a souligné, en outre, que "la relation entre l'Algérie et l'Italie est forte, particuli èrement dans le domaine économique, avec un volume d'échanges d'environ dix milliards de dollars", faisant part, à cet égard, de "l'ambition des deux pays d'élargir et d'approfondir leur coopération". "Nous voulons, à travers les capacités dont disposent les deux pays et leur bonnes relations politiques, faire en sorte à ce que leur coopération économique se conforte davantage", a-t-il dit, ajoutant, qu'au delà du plan bilatéral, l'Algérie et l'Italie "peuvent jouer un rôle dans le rapprochement entre les continents africain et européen". Pour sa part, M. Amendola s'est félicité des "relations solides liant l'Italie à l'Algérie, caractérisée par une perspective de travail commun porté sur l'avenir et des projets économiques multiples au profit des deux pays". Il a ajouté que les deux pays ont une "vision commune" sur nombre de questions, plaidant pour le "rapprochement entre l'Afrique et l'Europe". Le responsable italien a indiqué que l'entretien a porté, également, sur la sécurité dans la région, en particulier le conflit libyen et les moyens de parvenir à une solution permettant à ce pays de sortir de la crise. DES EFFORTS DEPLOYES POUR LE RÈGLEMENT DU CONFLIT LIBYEN Malgré que lors de son déclanchement, la crise libyenne était un conflit interne, elle constitue aujourd'hui un conflit mondial, opposant la communauté international et le groupe terroriste Etat Islamique. Le terrorisme s'est vu grandir depuis que le régime du leader libyen Mouammar Kadhafi a chuté suite à une révolution populaire, et depuis deux autorités se disputent le pouvoir, un Gouvernement d'unité national (GNA) présidé par Fayez al Serraj, soutenu par la communauté international et les forces du maréchal Khalifa Haftar. C'est pour cette raison que, l'Algérie et l'Italie "coordonnent de façon permanente" leurs efforts sur de nombreuses questions, notamment sur la situation en Libye, a affirmé, mardi à Alger, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "Nous avons une coordination permanente de nos efforts avec l'Italie sur de nombreuses questions importantes notamment la situation qui prévaut actuellement en Libye", a déclaré M. Messahel à l'issue de la 3ème session du dialogue stratégique algéro-italien sur les questions politiques, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. M. Messahel a présidé les travaux de cette session avec le secrétaire d'Etat au minist ère des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale italien, Vincenzo Amendola. Il a réitéré à l'occasion la position algé- rienne "favorable à une solution politique et à un dialogue inclusif des parties libyennes, sans exclusion, à l'exception de celles considérées par l'ONU comme étant des organisations terroristes". M. Messahel a indiqué avoir évoqué avec le responsable italien la réunion tripartite (Algérie-Tunisie-Egypte) qui s'est tenue à Tunis dans "le cadre de la coordination des efforts par les pays voisins de la Libye". Cette rencontre sera suivie, a soulign é M. Messahel, par la 11ème Réunion des pays du voisinage de la Libye, avec la participation de l'Algérie, Tunisie, Egypte, Soudan, Tchad, Niger. "Nous soutenons le processus onusien pour résoudre la crise en Libye et nous considérons que cet accord politique constitue la plate-forme à même de permettre aux Libyens de trouver une solution à la crise que vit leur pays. LES LIBYENS SONT LIBRES Il a précisé, à ce propos, que les Libyens "sont libres d'apporter les modifications qu'ils jugeront, eux-mêmes, utiles pour aboutir à la solution recherchée". M. Messahel a relevé avoir évoqué avec le responsable italien la question de la migration clandestine, estimant que l'Algérie "est devenu aujourd'hui un pays de destination", soulignant que les "approches algérienne et italienne sont très proches". Ces approches "se fondent sur le lien entre le développement et la migration clandestine", a-t-il soutenu, estimant qu'il "ne peut y avoir de règlement de la crise de la migration clandestine sans que ne soit réglée la question du développement". Il a fait remarquer, dans ce sens, l'existence d'une "nouvelle dimension" dans cette équation, qui est celle de la sécurité, plaidant pour "un traitement des causes" de ce phénomène. Pour sa part, Vincenzo Amendola a indiqu é que la coopération algéro-italienne dans la lutte contre le terrorisme, "donne et donnera des résultats concrets", ajoutant que "cette lutte constitue la première priorité des pays de la Méditerranée. Au sujet de la Libye, il a souligné que l'Algérie et l'Italie "partagent la même vision qu'ils soutiennent dans tous les forums internationaux", défendant le principe selon lequel "la solution doit émaner des Libyens, eux-mêmes, sans aucune interférence étrangère". Il a déclaré, dans le même sillage, que "l'Algérie et l'Italie feront tout leur possible pour que la Libye retrouve sa stabilité".