Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, et le secrétaire d'Etat italien aux Affaires étrangères et la Coopération internationale, Vincenzo Amendola, ont présidé vendredi à Rome la deuxième session du dialogue stratégique bilatéral sur les questions politiques et sécuritaires. Au cours de cette session, les deux parties ont passé en revue les importantes échéances inscrites à l'agenda bilatéral, notamment la tenue du Comité bilatéral de suivi de la coopération et la troisième session du dialogue stratégique bilatéral, prévues respectivement à Rome et à Alger, avant la fin de l'année 2016. Ils ont également examiné les questions régionales politiques et sécuritaires d'intérêt commun, notamment celles liées à la Libye, au Sahel, à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier, ainsi qu'à la question migratoire. Sur la situation en Libye, les deux parties ont relevé une convergence de vue sur les progrès importants réalisés par le Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale libyen, depuis son retour à Tripoli, dans le cadre du règlement définitif de la crise, par la mise en oeuvre du processus politique mené par les Nations Unies. MM. Messahel et Amendola ont souligné l'urgence d'un dialogue inclusif et ont appelé à la mise en oeuvre d'une politique de réconciliation nationale à même de préserver la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale, son unité et la cohésion de son peuple. A cet égard, ils ont réitéré leur appui au Gouvernement d'entente nationale pour répondre aux attentes politiques, sécuritaires et économiques et mettre fin aux souffrances endurées par le peuple libyen. Ils ont, en outre, exhorté la communauté internationale à accompagner les efforts en vue du rétablissement définitif de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays. Concernant la lutte contre le terrorisme, les deux parties ont exprimé leur préoccupation face à l'aggravation de cette menace globale et de sa jonction avérée avec le crime organisé transnational, insistant sur la nécessité d'une réponse commune et coordonnée de la communauté internationale pour faire face à ces facteurs d'instabilité et d'insécurité, notamment au niveau de la région du Sahel. La question de la cyber-sécurité a fait l'objet d'échanges lors des discussions. A cet égard, M. Messahel a renouvelé l'appel de l'Algérie à l'urgence de la mise en place d'une charte internationale sous l'égide des Nations Unies aux fins de mettre Internet et les réseaux sociaux au service de la paix, de la tolérance, de la compréhension mutuelle et du rapprochement entre les peuples et les civilisations. M. Messahel a mis en exergue l'expérience algérienne en matière de déradicalisation et annoncé la tenue prochaine à Alger, les 7 et 8 septembre 2016, de la conférence internationale sur le rôle de la démocratie dans la prévention de la radicalisation et la lutte contre le terrorisme. S'agissant de la situation au Mali, MM. Messahel et Amendola ont renouvelé leur soutien à la mise en oeuvre intégrale de l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation dans ce pays et ont exprimé leur préoccupation face à la recrudescence des attaques terroristes ciblant la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Ils ont appelé la communauté internationale, notamment les Nations Unies, à poursuivre son appui pour le retour définitif de la paix et de la stabilité dans ce pays. Ils ont abordé, par la même occasion, la question migratoire à laquelle les deux pays accordent une importance particulière et ont convenu d'approfondir la concertation et la coopération à ce propos.