Le roi Salmane d'Arabie saoudite a entamé dimanche par la Malaisie une tournée asiatique qui doit le mener entre autres au Japon et en Chine au moment où Ryad veut diversifier son économie trop dépendante de l'or noir. La visite du roi Salmane au Japon, prévue à partir du 12 mars, sera la première d'un monarque saoudien dans ce pays en 46 ans et un des points forts de cette tournée. "Elle sera symboliquement très importante", a indiqué, Shigeto Kondo, chercheur à l'Institute of Energy Economics du Japon. Ryad souhaite que le Japon, troisième économie mondiale, puisse investir en Arabie notamment dans des domaines comme les énergies renouvelables, l'intelligence artificielle ou les divertissements, selon Makio Yamada, chercheur au Centre de recherches et d'études islamiques du roi Fayçal à Ryad. Confronté à la chute des prix du pétrole dont il est le premier exportateur mondial et par ricochet à un creusement spectaculaire de son déficit public, le royaume saoudien a lancé l'année dernière un vaste programme de diversification de son économie baptisé "Vision 2030". Le père de cette réforme, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, s'était déjà rendu à Tokyo en septembre pour jeter les jalons d'un renforcement des liens entre Japon et Arabie. Des firmes japonaises ont commencé à former de jeunes Saoudiens appelés à remplacer les millions de travailleurs étrangers qui font tourner l'économie de ce pays du Moyen-Orient. Le Japon importe un tiers de son pétrole d'Arabie saoudite, selon des chiffres officiels japonais et exportait vers le royaume saoudien des voitures, des équipements et des métaux à hauteur de 6,9 milliards d'euros en 2015.
Quête d'investissements "On peut s'attendre à l'annonce durant la visite (du roi Salmane) d'un programme cadre de coopération", selon M. Yamada. Avant le Japon, le roi d'Arabie effectuera une première étape en Malaisie avec qui l'Arabie saoudite cherche à nouer des coopérations dans les domaines de l'industrie, du commerce, des investissements et des ressources humaines, selon un compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres saoudien. Il se rendra également en Indonésie, plus grand pays musulman du monde, à partir de mercredi. Ce pays envoie chaque année le plus gros contingent de pèlerins étrangers à La Mecque, le premier lieu saint de l'islam dans l'ouest de l'Arabie saoudite. Avant la tournée, le Conseil des ministres saoudiens a approuvé lundi un programme de coopération avec Jakarta dans le domaine des PME. Selon les médias officiels saoudiens, le roi Salmane prévoit également des étapes en Chine et aux Maldives. Le souverain saoudien avait reçu à Ryad en janvier 2016 le président chinois Xi Jinping. La Chine, deuxième économie mondiale, est le premier importateur en Arabie saoudite et selon l'agence de presse chinoise Chine nouvelle, les échanges entre les deux pays se sont élevés à 69,1 milliards de dollars (65,3 milliards d'euros) en 2014. Ils avaient alors inauguré un co-projet, celui d'une raffinerie présentée comme un symbole d'une plus forte présence économique de la Chine au Moyen-Orient. En août, le vice-prince héritier saoudien avait conduit en Chine une forte délégation économique de son pays.