Emmanuel Macron se place pour la première fois en tête des intentions de vote en vue du premier tour de la présidentielle, sauf dans l'éventualité d'une candidature d'Alain Juppé, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour l'émission "13H15 Dimanche" de France 2 publié vendredi. Dans l'hypothèse d'un maintien de François Fillon, l'ex-ministre de l'Economie serait premier avec 27% des voix (+2 points par rapport au 26 février), devant Marine Le Pen, créditée de 25,5% (-1,5 point), et l'ancien Premier ministre dans la tourmente, stable à 19%. Jamais, jusque-là, cet institut n'avait donné Emmanuel Macron en première position. Si Alain Juppé devait remplacer l'actuel candidat de la droite, le maire de Bordeaux prendrait la première place avec 26,5% de suffrages, devant Emmanuel Macron (25%). Dans ce cas de figure, Marine Le Pen serait à ce stade éliminée dès le premier tour, avec 24%. Ce sondage a été réalisé mercredi et jeudi, après l'annonce d'une possible mise en examen de François Fillon dans l'affaire des emplois de membres de sa famille, auprès d'un échantillon de 943 personnes inscrites sur les listes électorales. Le sondage quotidien d'Opinionway pour Les Echos et Radio Classique sonne également comme une mauvaise nouvelle pour le candidat de la droite, qui voit l'écart se creuser avec Emmanuel Macron, cinq points séparant désormais les deux concurrents. L'ancien protégé de François Hollande gagne un point, à 24% des intentions de vote, tandis que François Fillon en perd deux, à 19%. Dans cette même étude, réalisée auprès d'un échantillon de 1.654 personnes inscrites sur les listes électorales, Marine Le Pen est en tête, avec 27% (+2 points). Ces deux enquêtes d'opinion prêtent des scores fluctuant entre 11% et 15% des intentions de vote à Benoît Hamon, et entre 8% et 11% à Jean-Luc Mélenchon.
Réforme du statut de la fonction publique Emmanuel Macron s'est engagé vendredi à compenser la perte de recettes que représentera pour les communes l'exonération de taxe d'habitation pour 80% des ménages, qu'il a promise s'il est élu à la présidence de la République en mai. Le candidat d'"En Marche !", interrogé par RTL, a par ailleurs précisé qu'il réformerait le statut de la fonction publique et confirmerait plusieurs grands travaux en cours, comme la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. Au lendemain de la présentation de son projet présidentiel (), l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande s'est efforcé de rassurer les collectivités locales sur l'impact de certaines de ses propositions. En 2020, un couple avec deux enfants au revenu fiscal de référence de 5.000 euros par mois sera, comme quatre ménages français sur cinq, entièrement exonéré de taxe d'habitation, a expliqué Emmanuel Macron, qui juge cet impôt "injuste" en raison notamment de la disparité considérable de ses montants. Cette mesure représentera un manque à gagner de 10 milliards d'euros pour les collectivités locales. Mais "les communes ne perdront pas un euro, parce que nous sommes obligés de compenser", a assuré Emmanuel Macron. Leurs ressources seront sanctuarisées par l'Etat grâce à un effort de 60 milliards d'euros sur les dépenses publiques promis par le candidat sur la durée du quinquennat, dont un tiers sera consacré à alléger la pression fiscale : 10 milliards pour les entreprises, 10 pour les ménages. Ces dix milliards, "je les mets sur la taxe d'habitation", a expliqué Emmanuel Macron, qui a également promis de préserver l'autonomie fiscale des collectivités territoriales, avec lesquelles il veut conclure un pacte en début de mandat. En ce qui concerne le statut des fonctionnaires, il a dit vouloir "séparer la gestion des trois fonctions publiques" (Etat, hôpitaux, collectivités territoriales). Concernant les infrastructures de transport, auxquelles sera consacrée une partie des 50 milliards d'euros d'investissement public qu'il promet sur cinq ans, il a assuré qu'il confirmerait trois grands projets en cours : les liaisons ferroviaires à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Lyon-Turin et le canal Seine-Nord.