L'épouse du candidat de la droite à l'élection présidentielle en France, Penelope Fillon, atteste dans un entretien au Journal du dimanche de la réalité de ses activités auprès de son mari, alors que le couple est inquiété par la justice pour des emplois fictifs présumés. Alors que François Fillon est fragilisé par cette affaire au sein des Républicains, elle dit souhaiter que son mari aille "jusqu'au bout" dans la course à l'Elysée tout en précisant que l'ancien Premier ministre "prend ses décisions seul". "Moi, je lui ai dit qu'il fallait continuer jusqu'au bout. Chaque jour je lui ai dit ça. C'est lui qui décidera", dit-elle. Si elle décrit la politique comme "un monde terrible", Penelope Fillon affirme soutenir son mari dans son dessein, jugeant qu'"il n'y a que lui qui peut être président". "Être capable d'endurer ça, c'est une preuve de courage remarquable. C'est le seul candidat qui ait l'expérience, la vision, le projet et la détermination nécessaire pour diriger la France", estime-t-elle. Penelope Fillon s'explique aussi sur le fond de l'affaire, à savoir ses activités rémunérées de collaboratrice parlementaire auprès de son mari. "Il avait besoin de quelqu'un qui accomplisse ces tâches très variées. Si cela n'avait pas été moi, il aurait payé quelqu'un pour le faire. Donc on a décidé que ce serait moi", explique-t-elle à propos de ces activités qui ont cessé en 2013. "Je ne considérais pas que je faisais de la politique. Je travaillais pour mon mari", ajoute-t-elle. Penelope Fillon a été employée par son mari comme assistante parlementaire de 1988 à 1990 puis de 1998 à 2002 et de mai 2012 à novembre 2013, un poste qui n'a pourtant jamais été "officialisé", comme elle l'a elle-même reconnu devant les enquêteurs, selon son procès verbal d'audition révélé par Le Monde. François Fillon a déclaré qu'elle avait été employée par ses soins pendant quinze ans, pour un salaire mensuel moyen de 3.677 euros nets. Dans le Journal du dimanche, Penelope Fillon explique qu'elle était "bien sûr" au courant. "J'étais au courant. Bien sûr que je comprenais ce que je signais quand je signais des contrats", dit-elle. "Cela m'a choquée qu'on puisse penser que j'étais une ignorante et une imbécile". Elle raconte aussi avoir "réalisé des notes et des fiches de lecture" pour la Revue des deux mondes, dirigée par Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de son mari. Un travail rémunéré au total 100.000 euros selon le Canard enchaîné, sur lequel la justice enquête également.