Pékin prendra de nouvelles mesures pour soutenir l'investissement privé, a annoncé lundi un responsable de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), avec pour objectif de maintenir une forte croissance dans le pays tout en mettant en œuvre des réformes structurelles. Un net coup de frein à l'investissement privé l'an dernier a poussé la Chine à s'appuyer davantage sur les dépenses publiques et des entreprises d'Etat moins rentables pour assurer son objectif de croissance, ce qui a créé des déséquilibres. Mais Zhang Yong, l'un des vice-présidents de la NDRC, a dit à la presse que l'investissement privé se stabilisait et que les mesures déjà prises commençaient à porter leurs fruits. Il a ajouté que Pékin allait abaisser les barrières à l'entrée pour l'investissement privé, simplifier la réglementation et stimuler l'investissement via des partenariats public-privé. La Chine veut réduire les risques provoqués par plusieurs années de croissance alimentée par un recours massif au crédit, tout en maintenant un rythme de croissance élevé. Le gouvernement a ramené son objectif de croissance pour cette année autour de 6,5%, a annoncé dimanche le Premier ministre Li Keqiang à l'occasion de la réunion annuelle du Congrès national du peuple (Parlement chinois) contre une fourchette de croissance de 6,5% à 7% en 2016, signe de la priorité donnée à l'encadrement des risques sur le soutien à l'activité. Le président de la NDRC, He Lifeng, a déclaré pour sa part à la presse "que la possibilité était très élevée" de voir la Chine maintenir un rythme moyen, voire soutenu, de croissance pour atteindre ses objectifs de développement à long terme. Les investissements en capital fixe des entreprises privées ont augmenté de 3,2% l'an dernier, après avoir progressé de plus de 10% au cours des années précédentes, dans un environnement économique jugé plus difficile par les entrepreneurs chinois. La NDRC compte également focaliser son attention sur la stabilisation des prix cette année, alors que les prix à la production ont fortement augmenté en janvier, a déclaré lundi de son côté Ning Jizhe, un autre vice-président de l'agence. La Chine "a beaucoup de conditions favorables lui permettant d'atteindre son objectif (d'inflation)" cette année, a-t-il dit. Le Premier ministre Li Keqiang a maintenu un objectif d'inflation de l'ordre de 3% pour l'année 2017 contre 2% l'an dernier. La hausse des prix à la production s'explique en partie par la campagne de réduction des capacités excédentaires de production d'acier et de charbon, une campagne qui, selon Ning, se prolongera au moins jusqu'en 2018. La China a fait savoir qu'elle avait réduit de 65 millions de tonnes sa capacité de production d'acier en 2016, un niveau supérieur à l'objectif fixé, et elle compte la réduire encore de 50 millions de tonnes cette année, même si les observateurs notent que les baisses annoncées englobent une bonne partie des capacités déjà inutilisées. Objectif de croissance abaissé à environ 6,5% La Chine a abaissé son objectif de croissance cette année par rapport à 2016, signe de la priorité donnée à l'encadrement des risques sur le soutien à l'activité. La Chine vise une croissance pour 2017 autour de 6,5%, a annoncé dimanche le Premier ministre chinois Li Keqiang à l'occasion de la réunion annuelle du Congrès national du peuple, le Parlement, contre une fourchette de croissance de 6,5% à 7% l'année dernière. Le record des nouveaux prêts bancaires et une augmentation de la dépense publique, ont alimenté les craintes des responsables chinois quant à un surendettement et une surchauffe du marché immobilier. La Chine vise une croissance de sa masse monétaire M2 autour de 12% cette année, un objectif inférieur à celui de 2016, autour de 13%. L'objectif de déficit budgétaire est maintenu à 3% du produit intérieur brut (PIB) pour 2017, inchangé par rapport à l'an dernier. Sur l'ensemble de l'année 2016, le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté de 6,7%, au milieu à peu près de l'objectif du gouvernement qui était compris entre 6,5% et 7%. La croissance de 2016 est la plus faible depuis 26 ans. La Chine va continuer à appliquer une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente, a déclaré dimanche le Premier ministre, ajoutant que le gouvernement mettrait en œuvre des réformes axées sur l'offre et prendrait des mesures pour garantir la sécurité du secteur financier. "En général, la position de politique de la Chine s'est tournée vers le 'contrôle des risques' et le 'dégonflement des bulles'. Cela veut dire que la politique monétaire va graduellement se resserrer", estime Zhou Hao, économiste spécialiste des marchés émergents pour Commerzbank AG à Singapour. L'objectif d'inflation des prix à la consommation a été maintenu à un niveau inchangé de 3% pour l'année. La croissance doit atteindre au moins 6,5% par an sur la période 2016-2020 pour que soit tenu l'objectif officiel d'un doublement du produit intérieur brut (PIB) et du revenu par habitant par rapport aux niveaux de 2010.