Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, prudentes à l'approche de plusieurs évènements de premier plan. Les investisseurs naviguent dans "un environnement toujours un peu incertain" qui alimente la volatilité, a résumé Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant bleu Gestion. Ils attendent notamment le verdict de la réunion de la FED, la seule incertitude ayant trait au rythme d'appréciation des taux pour le reste de l'année 2017. Une réunion de la Banque d'Angleterre est également au programme jeudi, alors que les deux chambres du Parlement ont approuvé définitivement lundi le projet de loi permettant à la Première ministre Theresa May de déclencher l'article 50 du traité de Lisbonne, qui lancera le divorce avec l'Union européenne. Enfin, les marchés font preuve d'une certaine nervosité avant des élections clef aux Pays-Bas. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,47% La Bourse de Paris a terminé en baisse mardi (-0,51%). L'indice CAC 40 a perdu 25,34 points à 4.974,26 points, dans un volume d'échanges modéré de près de 3 milliards d'euros. La veille, le marché parisien avant terminé en petite hausse de 0,13%. Parmi les valeurs, BNP Paribas a perdu 2,17% à 59,85 euros, Société Générale 1,48% à 46,95 euros et Crédit Agricole 1,44% à 12,34 euros. Total (-1,70% à euros) et TechnipFMC (-1,55% à 29,25 euros) ont également pesé sur la cote. La Bourse de Londres a terminé en légère baisse de 0,13%. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 9,23 points à 7.357,85 points. Symbole de la fébrilité du marché, les valeurs bancaires ont passé une mauvaise journée, à l'image de Barclays (-1,59% à 226,55 pence), Lloyds Banking Group (-1,01% à 67,85 pence) et RBS (-2,53% à 235,20 pence). Le groupe de services financiers Hargreaves Lansdown a quant à lui perdu 1,36% à 1.303,00 pence. Le secteur pétrolier a souffert de la baisse des cours du brut sur fond d'interrogations sur l'accord de réduction de la production de l'Opep et de ses partenaires. BP a lâché 1,40% à 457,00 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 1,73% à 2.183,50 pence. L'assureur Prudential a tiré son épingle du jeu (+3,03% à 1.715,00 pence). Enfin, les valeurs pharmaceutiques ont été recherchées. AstraZeneca a pris 0,82% à 4.854,50 pence et GSK 0,66% à 1.688,50 pence. La Bourse de Francfort s'est contentée de faire du surplace. À la clôture, l'indice vedette Dax a cédé 0,01%, à 11.988,79 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a grignoté 0,03% à 23.427,38 points. Sur le Dax, les meilleurs performances ont été enregistrées par l'énergéticien RWE (+6,48% à 14,62 euros). Cotée sur le MDax, l'action Innogy a quant à elle grimpé de 0,26% à 35,02 euros. Le transporteur aérien Lufthansa et le réassureur Munich Re ont perdu respectivement 1,12% à 14,16 euros et 0,83% à 179,35 euros. L'action Volkswagen a cédé 1,91% à 141,40 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,84% à 4.580,53 points, à nouveau sanctionnée par le titre du groupe de télécommunications NOS qui a chuté de 2,78% à 4,93 euros. Dans son sillage, le groupe diversifié Sonae a reculé de 1,96% à 85 centimes d'euro et la banque BCP a cédé 1,87% à 16 centimes d'euro. A l'inverse, le distributeur Jeronimo Martins a grignoté 0,61% à 15,65 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en recul de 0,91%, à 9.905,10 points. La première banque espagnole Banco Santander perdait 1,85% à 5,36 euros, tandis que Banco Popular enregistrait la plus forte baisse du secteur (-2,25% à 0,91 euros). Le groupe d'ingéniérie pétrolière Tecnicas Reunidas connaissait le plus fort recul de la séance, -2,52% à 36,56 euros, tandis que le groupe pétrolier Repsol perdait 2,12% à 14,10 euros. Seules deux valeurs de l'Ibex-35 étaient en légère progression, celle du géant espagnol du textile Inditex (0,35% à 31,39 euros) et celle du groupe Melia Hotels international (0,20% à 12,47 euros). La Bourse de Bruxelles a terminé dans le rouge, l'indice Bel-20 des principales valeurs reculant de 0,54% à 3.750,83 points. L'indice a été tiré vers le bas par le bancassureur néerlandais ING Group, qui a reculé de 1,51% à 14,33 euros. Parmi les six valeurs en hausse, le groupe Ontex (produits d'hygiène) enregistre la meilleure performance, prenant 1,04% à 31,10 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,36% à 510,06 points. A la baisse, le fournisseur de services maritimes Boskalis a chuté de 2,71% à 33,27 euros et le groupe de forage pétrolier et gazier SBM a perdu 1,75% à 14,29 euros. A la hausse, le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire Unilever a gagné 1,45% à 46,10 euros et le groupe de technologies Galapagos a grimpé de 0,71% à 73,73 euros. La Bourse de Milan a terminé en recul, l'indice FTSE Mib perdant 0,86% à 19.537 points. Hera a réalisé la meilleure performance, gagnant 1,35% à 2,404 euros. Suivaient Brembo (+0,68% à 66,45 euros) et Azimut (+0,58% à 15,5 euros). En revanche, les banques ont connu une séance difficile: Banco BPM a chuté de 3,01% à 2,514 euros, BPER de 2,56% à 4,488 euros, Ubi Banca de 2,45% à 3,27 euros. Mauvaise séance également pour UnipolSai (-2,32% à 2,024 euros), Yoox-Net-A-Porter (-2,28% à 21,9 euros) et Snam (-2,26% à 3,804 euros). Wall Street plombée par l'énergie La Bourse de New York a fini en baisse mardi, affectée par le repli des cours du brut à leurs plus bas niveaux depuis trois mois, dans un marché par ailleurs dominé par la prudence à la veille des annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed). L'indice Dow Jones a perdu 44,11 points, soit 0,21% à 20.837,37 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 8,02 points, soit 0,34%, à 2.365,45. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 18,97 points (-0,32%) à 5.856,82 points. Le comité de politique monétaire de la Fed, qui a entamé mardi une réunion de deux jours, devrait décider mercredi d'un nouveau relèvement d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds". Si ce relèvement est largement attendu, le calendrier du resserrement monétaire de la Fed en 2017 reste incertain et les opérateurs de marché guetteront toute indication à ce sujet lors de la conférence de presse de sa présidente, Janet Yellen. La chute des cours du brut après la publication du rapport mensuel de l'Opep a par ailleurs pénalisé les valeurs pétrolières. Selon ce rapport, les stocks mondiaux de pétrole ont continué d'augmenter au mois de janvier malgré l'entrée en vigueur en début d'année d'un accord de réduction de la production visant à soutenir les prix du baril. Le brut léger américain a touché un point bas de 47,09 dollars le baril dans la journée, puis s'est repris après la clôture. Mais il reste à ses plus bas depuis le 30 novembre, date de l'accord de l'Opep, après sept jours de repli d'affilée. L'indice S&P des valeurs de l'énergie (-1,10%) a accusé la plus forte baisse sectorielle du jour. Marathon Oil a perdu 3,28% et au sein de l'indice Dow Jones, Chevron a reculé de 1,82% et ExxonMobil de 0,53%. Le dollar s'apprécie Les compagnies aériennes ont également pesé sur la tendance, un blizzard dans le nord-est des Etats-Unis ayant entraîné l'annulation de milliers de vols à travers le pays. L'indice sectoriel a perdu 2,9% et United Continental Holdings a cédé 4,72%, deuxième plus forte baisse du S&P. De même, les hôpitaux et des compagnies d'assurance médicale ont été délaissées après un rapport non-partisan annonçant que quatorze millions d'Américains allaient perdre leur couverture santé dès l'année prochaine si les républicains honorent leur promesse de démantèlement de "l'Obamacare". Aux valeurs individuelles, Wal-Mart a gagné 1,1%, en tête des hausses du Dow, en réaction à des commentaires positifs de Bank of America Merrill Lynch. MoneyGram International s'est envolé de 24,57%. Euronet Worldwide a lancé une offre de rachat du spécialiste de transfert de fonds qui le valorise à plus d'un milliard de dollars (940 millions d'euros). Lantheus Holdings en revanche a décroché de 12,28%, certains actionnaires ayant cédé trois millions d'actions. Le laboratoire canadien Valeant Pharmaceuticals cotée à Wall Street a chuté de 10,1% en réaction à l'annonce par Pershing Square, le fonds spéculatif du milliardaire William Ackman, de la vente de toute sa participation. Snap, propriétaire de la messagerie Snapchat, a perdu 2,42%, le cabinet eMarketer ayant revu en baisse sa prévision de revenus publicitaires pour 2017 de 30 millions de dollars (28 millions d'euros). Quelque 6,23 milliards de titres ont changé de mains, un volume en légère baisse par rapport aux 6,93 milliards d'actions échangées en moyenne au cours des 20 dernières séances. Sur le marché des changes, le dollar s'apprécie de 0,43% face à un panier de devises de référence, soutenu par la perspective d'une hausse de taux de la Fed et l'inquiétude sur le résultat des élections législatives aux Pays-Bas mercredi. Les rendements d'obligations à long terme du Trésor américain ont baissé, le repli des cours du pétrole étant vu comme un facteur de ralentissement de l'inflation. Mais la baisse a été freinée par l'attente des décisions de la Fed.