Les Bourses européennes ont clôturé en baisse lundi, pénalisées par le recul des cours du pétrole alors que plusieurs éléments font douter d'une réduction de l'offre mondiale. Ainsi, à Londres, "des secteurs du FTSE sont montés mais les pertes des secteurs minier et pétrolier, qui pèsent lourd, ont entraîné un repli de la cote tout compris". Par ailleurs, les investisseurs redoutent le resserrement à venir de la politique monétaire de la Fed, "après de nouvelles déclarations de deux membres de la Réserve fédérale américaine concernant une probable hausse des taux d'intérêt américain le mois prochain", signale John Plassard, chez Mirabaud Securities.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,99% La Bourse de Paris a baissé de 0,66%, l'indice CAC 40 perdant 28,80 points à 4 325,10 points, dans un volume d'échanges modeste de 2,4 milliards d'euros. Le secteur des matières premières a été mal orienté. Total a perdu 1,43% à 42,39 euros, Technip 0,69% à 47,36 euros, CGG 1,59% à 0,62 euro, Vallourec 3,16% à 3,00 euros et ArcelorMittal 3,20% à 3,84 euros. Bourbon a lâché 0,96% à 10,34 euros. Le groupe est ouvert à des rapprochements ou des partenariats pour compléter son offre en cette période difficile pour les producteurs d'or noir. Axa a perdu 0,73% à 21,09 euros. Vinci a pris 0,52% à 66,35 euros. A Francfort, l'indice vedette Dax a baissé de 0,74% à 9 842,29 points, lesté par le repli de l'action Bayer. Le groupe allemand s'est dit prêt à débourser 62 milliards de dollars pour mettre la main sur son concurrent américain Monsanto. Cette annonce matinale a fait plonger de 5,72% à 84,42 euros le titre de Bayer. Les valeurs automobiles suscitaient aussi la défiance des investisseurs: Volkswagen a lâché 1,04% à 128,30 euros, BMW 1,23% à 70,82 euros et Daimler 1,57% à 56,92 euros. Les titres du fabricant de semi-conducteurs Infineon (+1,44% à 12,67 euros) et du groupe aérien Lufthansa (+0,84% à 114,05 euros) étaient au contraire recherchés. La Bourse de Londres a terminé en très léger recul de 0,14%, l'indice FTSE-100 perdant 8,79 points à 6 147,53 points, à cause d'un repli des compagnies pétrolières et minières affectées par le repli des cours du brut. BP a perdu 1,11% à 357,50 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 1,30% à 1 667 pence. La plupart des compagnies minières ont cédé du terrain : BHP Billiton a lâché 0,79% à 811,40 pence, Rio Tinto 0,44% à 1 944 pence et Anglo American 0,32% à 598,40 pence. Autre perdant: le secteur de la grande distribution. Tesco a reculé de 1,49% à 161,85 pence, Marks and Spencer de 0,81% à 441,10 pence et Sainsbury's de 0,88% à 258,30 pence. Parmi les hausses notables, les compagnies aériennes étaient dopées par les annonces de l'irlandaise Ryanair, qui a vu son bénéfice net annuel bondir. Le groupe IAG (compagnies British Airways et Iberia, entre autres) s'est élevé de 1,16% à 522,50 pence et la compagnie à bas coûts EasyJet a gagné 1,90% à 1 498 pence. Milan a clôturé en nette baisse, l'indice FTSE Mib perdant 2,74% à 17 325 points. Parmi les valeurs ayant le plus souffert, le groupe automobile italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a perdu 4,44% à 6,03 euros, après des informations de presse affirmant que le groupe aurait truqué ses moteurs pour déjouer les normes anti-pollution, comme Volkswagen. Autre secteur ayant chuté lourdement : les assurances. Unipol Sai a perdu 8,22% à 1,698 euro. A noter la faible performance du premier établissement bancaire d'Italie, Unicredit (-3% à 2,914 euros), à la veille d'un conseil d'administration qui devrait voir son P-DG, Federico Ghizzoni, être débarqué. Intesa San Paolo (-6,14% à 2,172 euros) et Ubi Banca (-5,10% à 3,278 euros) ont chuté dans son sillage. La Bourse de Madrid a perdu 0,65% à 8 714,00 points. Le géant des télécoms Telefonica a perdu 1,08% à 9,09 euros. La première banque espagnole, Banco Santander, a lâché 1,76% à 4,07 euros, suivie par BBVA (-1,47% à 5,55 euros). Contre la tendance générale, la Bourse suisse a fini en hausse de 0,51%, l'indice SMI clôturant à 8.038,46 points. Novartis a connu la plus forte progression du jour, avec une hausse de 2,60% à 77 CHF. Le géant pharmaceutique a profité du soutien de cardiologues américains et européens pour son médicament Entresto. Parmi les perdants, Richemont reculait de 3,48% à 56,90 CHF. Swatch a abandonné 2,26% à 289,90 CHF. La Bourse de Bruxelles a reculé très légèrement, l'indice BEL 20 des valeurs vedettes cédant 0,08% à 3 387,70 points. Le groupe diversifié Ackermans et van Haaren a enregistré la plus mauvaise performance de la séance, cédant 1,57% à 112,60 euros. A l'opposé, l'entreprise de biotechnologie Galapagos a bondi de 7,26% à 51,25 euros. Onze des 20 valeurs ont terminé la séance dans le rouge. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a abandonné 0,41% à 432,57 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le sidérurgiste Arcelor Mittal (-3,21% à 3,84 euros), et par le groupe pétrolier Shell (-1,32% à 21,67 euros). La holding Altice a connu la plus forte hausse (+1,43% à 14,91 euros). Lisbonne a cédé 0,84% à 4 830,20 points. Le groupe électricien EDP a chuté de 2,03% à 2,84 euros et le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a reculé de 1,31% à 11,64 euros. Le groupe de grande distribution Jeronimo Martins a cédé 1,27% à 13,99 euros. La banque BCP a cédé 1,56% à 3,15 centimes d'euro alors que sa concurrente BPI a progressé de 2,29% à 1,16 euro.
Wall Street finit en petite baisse Wall Street a fini en petite baisse lundi après avoir oscillé autour de l'équilibre toute la journée, faute d'actualité assez forte pour motiver les investisseurs à la baisse ou à la hausse: le Dow Jones a cédé 0,05% et le Nasdaq 0,08%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 8,01 points à 17 492,93 points et le Nasdaq, dominé par la technologie, 3,78 points à 4 765,78 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 4,28 points, soit 0,21%, à 2 048,04 points. "C'est une journée très calme, ce qui n'est pas une mauvaise chose vu qu'on a passé le week-end à se demander si (une hausse des taux d'intérêt en) juin était possible, et ce qui est pris en compte ou ne l'est pas dans les valorisations", a déclaré Art Hogan, chez Wunderlich Securities. M. Hogan a précisé que la faiblesse des mouvements sur les places asiatiques et européennes, ainsi que la stabilité des marchés obligataires et des matières premières, n'avaient pu fournir aucune impulsion à la Bourse de New York. "Ce n'est pas comme si on avait des mouvements massifs dans quelque classe d'actifs que ce soit, ce qu'on a vu dans un marché très plat", a-t-il dit. "Il ne se passe vraiment rien", a également souligné Bill Lynch, chez Hinsdale Associates, estimant que certains investisseurs pourraient déjà préparer leur long week-end du Memorial Day à venir, qui marque traditionnellement le début de la saison estivale aux Etats-Unis. Les valeurs liées à l'énergie ont un peu baissé (-0,25%), vu le léger recul des cours du pétrole brut. Celles liées aux matériaux industriels affichaient la plus forte hausse du S&P (+1,19%), après l'annonce d'une opération géante de fusion dans la chimie agricole: le spécialiste américain des semences, OGM et pesticides Monsanto (+4,41% à 106,00 dollars) est convoité par l'allemand Bayer, moyennant une offre à 62 milliards de dollars. Enfin "les valeurs financières perdent du terrain malgré l'attention portée à la possibilité d'une hausse des taux par la Réserve fédérale cet été", notaient aussi les experts de Charles Schwab, alors que ce secteur a cédé globalement 0,09%. Le niveau plancher des taux actuel bride les gains des établissements de dépôts, mais depuis la semaine dernière les spéculations se multiplient sur la possibilité qu'ils soient prochainement remontés. James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed de Saint Louis (Missouri), a estimé lundi que la situation de plein emploi ou quasi plein emploi actuelle poussait les prix à la hausse, justifiant "la lente normalisation" des taux. Il a aussi jugé que les obstacles internationaux à une hausse des taux "s'estompaient".
Fiat-Chrysler chute Le groupe de presse Tribune, propriétaire notamment du Los Angeles Times et du Chicago Tribune, a chuté de 15,04% à 12,09 dollars après avoir repoussé une offre de Gannett (-2,36% à 15,74 dollars) le valorisant 864 millions de dollars. Viacom, propriétaire notamment de la chaîne de télévision MTV et des studios Paramount, a gagné 2,30% à 39,95 dollars en pleine bataille entre la fille du magnat Sumner Redstone et le P-DG Philippe Dauman, qui a lancé des poursuites pour stopper son éviction du trust devant gérer l'empire du nonagénaire. L'avionneur Boeing a gagné 0,15% à 127,58 dollars après l'annonce d'une commande à 11,3 milliards de la compagnie low-cost vietnamienne VietJet. Le conglomérat General Electric a cédé 0,24% à 29,49 dollars après l'annonce d'investissements industriels d'au moins 1,4 milliard de dollars en Arabie saoudite. Le constructeur Fiat-Chrysler a chuté de 5,11% à 6,68 dollars après des informations non confirmées de la presse allemande sur des trucages des dispositifs anti-pollution. Le groupe minier Freeport McMoRan, qui a renoncé à faire entrer en Bourse son activité pétrolière et gazière, a gagné 2,71% à 11,38 dollars. Le laboratoire de biotechnologies Valeant a perdu 4,59% à 26,21 dollars à l'annonce du départ d'un de ses vice-présidents, Brian Stolz.