L'année 2017 sera "particulière" pour le secteur de l'emploi dans les wilayas de l'Ouest du pays car il s'agira de consolider les résultats jugés importants enregistrés l'année d'avant, marquée par un dynamisme sur tous les plans. En effet, l'année dernière a été "exceptionnelle sur tous les plans" pour la Direction régionale de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) qui couvre cinq wilayas. Les objectifs tracés ont été atteints à 100 % et, dans certaines wilayas, ce taux a dépassé les 154 %, comme c'est le cas pour Oran. Ces résultats reflètent les "grands efforts" déployés par les cadres du secteur, a souligné le directeur régional de l'ANEM, Kahloul Daoud, dans un entretien à l'APS. Grâce à un travail de longue haleine, la Direction régionale a placé environ 47.330 demandeurs d'emploi dans des postes au niveau des wilayas d'Oran, Sidi Bel Abbès, Ain Témouchent, Tlemcen et de Mostaganem, soit un taux de placement de l'ordre de 82 % des offres émanant des différentes sociétés, soit 58.000 offres contre 156.061 demandes d'emploi déposés dans la région Ouest. En procédant à plus de 24.000 placements, la wilaya d'Oran a dépassé les objectifs qui lui ont été assignés avec un taux de réalisation de 154 %. Cette wilaya devra dépasser davantage ce taux, cette année 2017, en terme de projets qu'elle compte réaliser, ajoute le même responsable. La wilaya d'Oran représente un véritable gisement en matière d'emploi eu égard à ses potentialités industrielles et touristiques. Par contre, les cadres de l'ANEM sont appelés à fournir davantage d'efforts dans les autres wilayas pour prospecter les marchés du travail afin de réaliser le maximum de placements. "Ces résultats sont le fruit des efforts déployés par les cadres de l'ANEM, par le biais de la sensibilisation, de l'information et de la modernisation de moyens du travail", a souligné Kahloul Daoud, ajoutant que ces performances ont été réalisées grâce aux mécanismes et applications adoptées par l'Agence et par la mise en place d'un médiateur, ce qui a permis de traiter les offres de manière "transparente et rapide". La formation, un élément déterminant Les cadres de l'ANEM considèrent que la formation est un élément déterminant pour toute demande d'emploi. Dans ce cadre, il est donné la possibilité aux jeunes âgés entre 16 et 20 ans ayant un niveau d'instruction moyen ou sans instruction de rejoindre un centre de formation, tout en leur assurant une indemnité mensuelle de 3.000 DA, en plus de la couverture sociale. Cette formation qualifiante, lancée à titre expérimental en 2008, en vertu d'une convention signée entre les ministères du Travail et de la Formation professionnelle, est destinée aux jeunes chômeurs sans niveau d'instruction ou formation professionnelle. Ces jeunes sont intégrés à ce dispositif pour bénéficier d'une formation de six mois dans les spécialités très demandées par le marché de l'emploi, surtout dans les secteurs de l'agriculture et du bâtiment. Dans ce cadre, une première expérience a été menée dans la wilaya de Tlemcen, en 2016, au profit de 207 demandeurs d'emploi. Ces bénéficiaires exercent actuellement dans des entreprises publiques ou privées. Dans la wilaya d'Ain Témouchent, 8 jeunes ont bénéficié de cette formule et 60 autres à Oran, a-t-on indiqué. Dans la région Ouest du pays, les secteurs de l'agriculture et du tourisme sont les plus pourvoyeurs de richesses et les plus attractifs pour l'emploi. Dans ce sens, le Directeur régional de l'ANEM souligne l'importance qui sera accordée, cette année, à ces deux secteurs en termes de formation. "Il est nécessaire de changer les mentalités des jeunes réticents envers certains métiers agricoles qui peuvent relancer ce secteur dans la région", a-t-il expliqué. Pour le tourisme, il a estimé qu'en dépit des grands projets hôteliers et touristiques lancés dans la région, la formation reste très faible dans ce créneau, a-t-on relevé. L'université, un partenaire incontournable Dans ce contexte, le même responsable a exhorté la direction de la formation et de l'enseignement professionnels à lancer des spécialités au niveau des CFPA adaptées au tissu économique existant. A Arzew et Bethioua, localités à vocation industrielle, les formations doivent être orientées vers ce secteur, alors que les localités de Boutlélis et Misserghine, à vocation agricole, doivent orienter la formation vers ce secteur pour répondre aux besoins de ce dernier en matière de main d'œuvre et aider à la stabilité des citoyens dans leurs régions. S'agissant de la relation université-emploi, M. Kahloul a relevé que l'université est le plus important fournisseur de demandeurs d'emploi. "Les relations entre l'Université et l'ANEM doivent être denses et fortes. C'est pourquoi, l'ANEM est toujours présente à l'université pour raffermir et renforcer davantage ces relations", a-t-il souligné. Ainsi, des bureaux de l'ANEM ont été installés à l'université d'Oran 2 "Mohammed Benahmed", à l'Institut de maintenance et sécurité industrielles de l'université d'Oran 1. Ces bureaux sont encadrés par des cadres de l'Agence, avec pour mission de se rapprocher constamment de la communauté estudiantine et de répondre aux besoins de la région en main d'œuvre qualifiée. La mission dévolue à ces structures est d'aider les étudiants en phase de fin d'études et en quête d'un emploi, en les informant des modalités d'inscription et en les initiant aux techniques de recherche d'un emploi, de rédaction de demandes d'emploi, de CV, aux techniques d'entretien d'embauche, entre autres. Incontestablement, l'université est un partenaire incontournable de l'ANEM en matière d'emploi. "Nous communiquons à cette institution les spécialités demandées par le monde de l'emploi et elle forme des étudiants selon les besoins exprimés", a expliqué le même responsable, soulignant que ce rapprochement et cette relation étroite avec l'université ont prouvé leur efficacité.