Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse, lundi en Asie, les investisseurs s'inquiétant de la hausse de la production américaine de pétrole de schiste. Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, reculait de 13 cents à 47,84 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour le mois de mai, cédait 7 cents à 50,73 dollars. Le groupe Baker Hughes a fait état vendredi d'une nouvelle hausse, pour la dixième semaine consécutive, du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, ce qui est une preuve supplémentaire de l'augmentation de la production des groupes de pétrole de schiste. Le nombre de puits en activité est désormais à un plus haut de 18 mois à 652. Cette information a supplanté l'impact positif sur les prix des discussions entre certains producteurs pour reconduire des accords de baisse de production entrés en vigueur en janvier. L'annonce a été faite au terme d'une réunion d'un jour à Koweït d'un comité ministériel, formé l'an dernier par l'Opep et des producteurs non membres du cartel pour vérifier les engagements de réduction de l'offre afin de rééquilibrer le marché. Dans son communiqué final, le comité "se déclare satisfait des progrès réalisés pour un total respect des ajustements volontaires de la production et exhorte tous les pays participants à agir pour parvenir à un respect à 100%" des réductions décidées l'an dernier. L'objectif de ces réductions est de favoriser une remontée des cours qui ont dégringolé depuis la mi-2014. Fin novembre, l'Opep a pris l'engagement de réduire pendant six mois à partir du 1er janvier sa production de 1,2 million de barils par jour (mbj). "Les réserves américaines augmentent depuis trois mois et le nombre de puits en activité grimpe depuis juin", a déclaré Margaret Yang, de CMC Markets. "Les marchés réalisent que si l'Opep produit moins, les Etats-Unis augmentent leur production, ce qui fait que les prix vont baisser."
Des producteurs "satisfaits" des réductions de l'offre Des pays pétroliers membres et non membres de l'Opep ont exprimé dimanche "leur satisfaction" pour le respect des accords sur les réductions de l'offre et indiqué qu'ils étudiaient une reconduction de ces accords, entrés en vigueur le 1er janvier pour six mois. L'annonce a été faite au terme d'une réunion d'un jour à Koweït d'un comité ministériel, formé l'an dernier par l'Opep et des producteurs non membres du cartel pour vérifier les engagements de réduction de l'offre afin de rééquilibrer le marché. Dans son communiqué final, le comité "se déclare satisfait des progrès réalisés pour un total respect des ajustements volontaires de la production et exhorte tous les pays participants à agir pour parvenir à un respect à 100%" des réductions décidées l'an dernier. L'objectif de ces réductions est de favoriser une remontée des cours qui ont dégringolé depuis la mi-2014. Fin novembre, l'Opep a pris l'engagement de réduire pendant six mois à partir du 1er janvier sa production de 1,2 million de barils par jour (mbj). En décembre, des producteurs non membres de l'Opep, conduits par la Russie, se sont eux engagés à une réduction de production de 558.000 barils par jour. Le communiqué indique qu'en février ces pays ont respecté à 94% leurs engagements, en hausse de 8 points par rapport à janvier. Le respect par les pays de l'Opep de leurs engagements a été de 106% et celui des producteurs non membres du cartel d'environ 65%, a annoncé le président du comité, Essam al-Marzouk, ministre koweïtien du Pétrole, lors d'une conférence de presse au terme de la réunion. Début mars, M. Marzouk estimait que l'Opep respectait à 100% ses engagements mais que les non-Opep les respectaient à 50/60%. Les ministres du Pétrole ou de l'Energie de Russie, d'Oman, d'Irak, des Emirats arabes unis et du Venezuela ont participé à la réunion. Le comité ministériel a par ailleurs étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires. Il a demandé à sa commission technique de coopérer avec le secrétariat général de l'Opep pour "examiner les conditions du marché pétrolier" et de lui faire un rapport lors de sa prochaine réunion en avril. Le comité "délibérera avant de soumettre ses recommandations aux pays" engagés par les réductions, selon le communiqué. A l'ouverture de la réunion, M. Marzouk, a déclaré qu'avec un respect total des engagements de réduction, le marché pourrait revenir à "l'équilibre pendant le troisième trimestre de 2017". Le ministre a averti que les stocks restaient élevés et que la volatilité des prix augmentait.
Prolonger leur accord Une commission conjointe réunissant des ministres aussi bien de pays membres de l'Opep que des pays producteurs du pétrole non-Opep a convenu dimanche de se pencher sur l'opportunité de prolonger de six mois un accord mondial de réduction de la production de pétrole. Dans une première ébauche du communiqué de la commission, cette dernière avait évoqué "un degré élevé de respect de l'accord" et recommandé "une extension de six mois." Mais, dans sa version finale, il est seulement dit que la commission a demandé à un groupe technique et au secrétariat de l'Opep de "passer en revue les conditions du marché pétrolier et de revenir (vers elle) en avril 2017 concernant l'extension des ajustements volontaires de production". Selon des analystes du secteur pétrolier, l'absence de l'annonce immédiate d'un prolongement de l'accord de réduction de la production de pétrole pourrait peser sur les cours de l'or noir, qui connaissent déjà un très mauvais mois de mars en raison du retour des craintes concernant la saturation du marché. "Le fait de ne plus faire mention de la recommandation de prolonger la réduction et de parler à la place d'une commission d'évaluation technique est susceptible de donner lieu à une bonne dose de déception (...)", a déclaré Harry Tchilinguirian, chargé de la stratégie matières premières chez BNP Paribas. Les raisons de ce changement de formulation n'étaient pas claires à ce stade, mais une source industrielle a souligné que la commission ne disposait pas du mandat juridique nécessaire pour recommander une extension. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les pays non membres du cartel qui participent à l'accord de réduction de pétrole conclu en décembre se sont réunis au Koweït pour faire le point sur cet accord, surtout destiné à faire remonter les cours du brut, qui restent divisés par plus de deux par rapport à leur dernier pic de la mi-2014.
Des cours en baisse depuis le début de 2017 L'Opep et 11 autres pays producteurs, dont la Russie, ont convenu en décembre d'une réduction de leur production cumulée de près de 1,8 million de barils par jour. Cet accord est entré en vigueur au début de 2017 pour une durée de six mois, avec la possibilité de le prolonger jusqu'à la fin de l'année. Après avoir bondi de quelque 50% en 2016, portés notamment par la perspective puis la conclusion de l'accord mondial de réduction de pétrole, les cours du pétrole accusent un repli de plus de 10,5% depuis le début de l'année en raison des interrogations au sujet de l'efficacité de cet accord. La remontée des cours observée l'an dernier a en effet encouragé les producteurs de pétrole de schiste américains - les Etats-Unis n'ont pas signé l'accord de réduction - à augmenter leur production. La commission conjointe a noté que certains facteurs, tels qu'une baisse saisonnière de la demande, une maintenance des raffineries et une hausse de l'offre non-Opep, avaient conduit à l'accumulation des stocks de pétrole. "Cependant, la fin de la période de maintenance des raffineries, un ralentissement marqué de l'accumulation des stocks aux Etats-Unis et la diminution des capacités de stockage flottant vont contribuer aux efforts positifs entreprise pour arriver à une stabilité du marché", a-t-elle ajouté. Le ministre russe de l'Energie Alexander Novak a déclaré qu'il était à ce stade trop tôt pour dire s'il allait y avoir une extension de l'accord, ajoutant que ce dernier fonctionnait bien et que tous les pays impliqués étaient déterminer à le respecter à 100%. Il a précisé que, en février, le taux des respect des objectifs de réduction des pays Opep et non-Opep était de 94%, soulignant qu'il s'attendait à voir une baisse des stocks mondiaux de pétrole au deuxième trimestre. Aux yeux du ministre du Pétrole koweïtien Essam el-Marzouk, le marché pétrolier pourrait retrouver l'équilibre dès le troisième trimestre si les producteurs respectent pleinement leurs objectifs de réduction.