La question sur le taux d'inflation en Algérie continue d'animer des débats contradictoires tant au niveau national qu'au sein des milieux monétaires et financiers internationaux. C'est le Fonds monétaire international (FMI), en fait, qui vient de remettre en cause les chiffres avancés par le gouvernement concernant l'évolution du taux d'inflation en Algérie durant l'année qui vient de s'écouler. En effet, l'institution de Bretton Woods, dans une récente étude dans laquelle elle a passé à la loupe les indices macroéconomiques du pays, a évalué le taux d'inflation en Algérie, en 2007, à un niveau de 4,5%, alors que les estimations qui ont été rendues publiques précédemment par l'Office national des statistiques (ONS) ont fait état de 3,5% seulement. Le FMI n'explique toutefois pas les indices sur lesquels il s'est basé dans l'étude qu'il a faite de l'évolution des prix à la consommation en Algérie durant l'année précédente. Ce taux d'inflation, en tout cas, est jugé par l'institution monétaire internationale, de plus élevé de ces dernières années. Car, en 2006, il n'a pas dépassé le niveau de 2,5%, alors que durant l'année d'avant (2005), il s'est stabilisé à 1,6% seulement et 3,6% en 2004. Avec une vision prospective, les estimations du FMI misent sur la poursuite de la tendance haussière des prix à la consommation et du taux d'inflation durant l'année en cours (2008). Les prévisions établies évaluent ainsi l'inflation en Algérie à la fin de cette année à un taux de 4,3%. Argumentant leur pronostic, les analystes du FMI estiment que l'inflation sera soutenue en 2008 par la persistance de la hausse des prix à la consommation des produits de première nécessité, en l'occurrence les produits alimentaires, dont, les céréales, les laits, les huiles végétales ainsi que les matériaux de construction. Ceci est dû, en effet, au maintien des prix de ces produits sur le marché mondial dont l'Algérie est étroitement dépendante pour son approvisionnement. Pour certains de ces produits, les besoins de l'Algérie pour la consommation locale sont couverts à plus de 50% par les importations, notamment pour des denrées alimentaires, comme le lait, les céréales et la farine. L'approvisionnement en matériaux de construction est également assuré par le recours aux importations afin de subvenir aux besoins du marché local qui est marqué ces dernières années par une forte demande due principalement au boom que connaît le secteur. Toutefois, tant que le marché national demeure dépendant des aléas du marché mondial, les prix à la consommation auront du mal à connaître une stabilité et, sans doute, la spéculation sur le taux d'inflation en Algérie se poursuivra. Certes, pour le moment le gouvernement a entrepris la politique de subvention de certains de ces produits, comme, le lait, les céréales et la farine, pour maintenir les prix à leurs niveaux actuels, mais cette solution demeure provisoire et ne fait qu'alourdir les dépenses publiques. Pour surmonter définitivement le défi de l'inflation, il n'y a que la réduction de la dépendance vis-à-vis des importations, et ce, à travers la consolidation de la production locale.