L'un de nos plus anciens musées, le Musée national des arts et traditions populaires, devra, dans les prochains mois, connaître une transformation en “ largeur”. Situé à l'entrée de la vieille Casbah, ce vestige qui dépasse les quatre siècles d'âge, devra subir, selon sa responsable, des “transformations sur le plan de la superficie.”Aïcha Aziza Amamra, directrice de cette institution muséale, évoquait il y a peu une “ extension qui permettra de faire transférer les bureaux de l'administration du musée et convertir ces derniers en réserves ”. Autrement dit, les nouveaux espaces seront érigés en bureaux alors que les anciens serviront de lieux d'exposition d'œuvres récupérées, çà et là, lors de fouilles ou autres. Selon toujours la responsable du musée, cette nouvelle construction “ va conforter ” la façade “déchaussée”, causant de ce fait des infiltrations d'eau, suite à la démolition de la bâtisse vétuste mitoyenne, et sera “ conforme ” à celle de l'actuel Palais. Ce n'est pas sur la base de la superficie de cet ancien palais construit en 1575 par Yahia Raïs sur la zaouïa désaffectée de Sidi Ahmed Abdellah Ez-Zouaoui, que les travaux vont se faire. “Un autre terrain a été acheté, l'acte de propriété acquis et les études en voie de finalisation, avec la collaboration d'un architecte restaurateur, et ce, conformément aux textes d'application en date du 14 septembre 2005 relatifs à la restauration des monuments historiques ”, a précisé, Amamra, rappelant par ailleurs les études et les travaux de restauration réalisés et portant, notamment sur la mise hors d'eau du musée. Cette extension serait dictée, selon toute vraisemblable, non seulement par la vétusté de l'espace, mais aussi par son délabrement suite aux intempéries. “Nous envisageons des mesures d'urgence au niveau du patio, zone qui n'avait pas été touchée par les travaux et qui a connu d'importantes infiltrations d'eau, suite aux dernières et importantes chutes de pluie ”, a indiqué la directrice de l'institution, précisant que des travaux d'étanchéité, dont ceux de la terrasse, ont également “besoin d'être pris en charge”. En attendant l'extension du musée, qui annexera une partie de 100 m2 extra-muros, “les espaces perdus du palais Khedaoudj el-âmia, conçu comme lieu d'habitation et transformé en musée en 1961, tels que le hammam et El-Bartous (réserve de produits alimentaires et de literie) avaient été convertis à l'époque en réserves où ont été entassées les œuvres” la responsable de ce site projette d'équiper de matériel adéquat abritant, notamment les collections de tissus, de tissages et de bijoux, ainsi que l'entretien et la surveillance constante des collections des réserves. “ Nous continuons encore à concevoir et commander des meubles pour le rangement de nos textiles car nous avons plus de 300 pièces'', a poursuivi la responsable précisant que le Musée national des arts et traditions populaires, s'enrichit chaque année de nouvelles acquisitions. En 1789, Hassan, alors ministre des Finances (khaznadji) du dey Mohamed Ben Othmane, aurait fait l'acquisition de ce palais pour y loger sa fille Khdaouadj l'aveugle, d'où le nom de Dar Khdaouadj el amia. La famille Bacri y a élu domicile avant la conquête française et y installa la première mairie d'Alger. C'est sans doute à cette période, pense-t-on, que sa partie ouest fut agrandie, d'où des pièces d'une largeur inhabituelle. En 1947, il est affecté au service de l'artisanat (conservation des arts populaires). A l'indépendance, le palais est devenu le Musée des arts et traditions populaires.