Désormais, les propriétaires de construction non achevées sont appelés à se conformer aux nouvelles règles établies par les pouvoirs publics. L'image, faut-il le rappeler, que renvoient ces habitations dans nos villes laissent à désirer. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme est catégorique à ce propos. Des mesures sont consignées dans la nouvelle loi sous forme de projet que le gouvernement a endossé la semaine dernière. " C'est une mesure d'exception" expliquera d'emblée Nourredine Moussa, qui s'est exprimé sur les ondes de la Radio Chaîne III. Le ministre fera savoir que des sanctions sont prévues dans la loi mais le plus important pour le gouvernement est d'arriver à "achever les constructions lancées". Autre détail, la loi a une durée limitée de "5 ans", le temps pour les propriétaires de terminer les travaux. Ainsi, les constructions déjà entamées avant la promulgation de la loi seront-elles concernées ? Le ministre expliquera que la question récurrente du permis de construire est prise en charge. Celle-ci sera réglée pourvu que les habitations soient conformes aux règles de constructions prévues par la loi. Certaines habitations sont déjà exclues de l'opération de régularisation dont celles érigées sur "la voie publique ou sur les différents réseaux". Autre nouveauté, Nourredine Moussa souligne la délivrance d'un "certificat de conformité avant toute exploitation qui prend en compte l'aspect esthétique qui reste une utilité publique". Pour le ministre l'anarchie a atteint son paroxysme dans les années 90, une période qui a profité à certains "pour construire sur des domaines de l'Etat". Par ailleurs, Nourredine Moussa a abordé l'habitat précaire, dont le nombre est estimé à " 400 000 logements au niveau national et 40 000 rien qu'à Alger". L'Etat, dira le ministre, a décidé de prendre en charge 100.000 constructions précaires" en précisant que "8% du parc national immobilier est précaire". Nourredine Moussa reconnaît que la lutte contre ce phénomène est très ardue mais l'Etat a mis les moyens dans la loi de finances 2008 qui prévoit la résorption de 70.000 habitations précaires. Le programme de 1 million de logements est bien avancé, rassure, en outre, le ministre qui étaye ses dires sur les chiffres annoncés par les responsables des différentes formules de logements. Pour lui, le travail d'évaluation entamé fait état d'un "taux d'avancement qui a atteint 47% à l'est comme à l'ouest du pays". Il juge ces réalisations satisfaisantes d'autant que le reste, soit l'équivalent de 560.000 logements, est en cours de réalisation au niveau national. Le taux d'occupation sera de 5 % qui est également "acceptable par rapport à l'OCDE et les pays voisins", ajoute le ministre. Des mesures sont prises, selon l'invité de la Radio, pour accélérer la cadence.