Les Palestiniens qui se battent pour leurs droits ne sont pas des criminels et la lutte pour les droits en Palestine ne doit pas être criminalisée, a affirmé le représentant de la mission palestinienne au Royaume-Uni, Manuel Hassassian, dans une contribution publiée jeudi par le quotidien britannique, The Guardian. "La lutte pour les droits des Palestiniens ne doit pas être criminalisée", lit-on dans la contribution, faisant partie du programme tracé pour dénoncer l'occupation israélienne de la Palestine tout au long de 2017 qui marque cent ans de la déclaration de Balfour, 50 ans d'occupation israélienne, et 10 ans du siège de Ghaza. La contribution intitulée "remuer le couteau dans les plaies palestiniennes durant un siècle est plus qu'assez, même pour les Britanniques", a également dénoncé l'"hostilité institutionnelle envers ceux qui critiquent l'occupation israélienne" au Royaume-uni. L'auteur rappelle que durant sa récente visite à Ramallah, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a réitéré le soutien britannique à la solution à deux Etats et réaffirmé que les colonies israéliennes illégales sont un obstacle à la paix. Il rappelle également que Londres qui a soutenu la résolution 2334 de l'ONU en décembre 2016 qui réitère l'illégalité de ces colonies, a choisi de s'abstenir au Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur les résolutions proposées le mois dernier, pour tenir l'occupant israélien responsable de violations des droits de l'Homme en Palestine. Cette situation "démontre clairement que le Royaume-Uni refuse de faire pression sur Israël pour arrêter de voler les terres palestiniennes", est-il souligné. En février dernier, Londres a également "déroulé le tapis rouge pour accueillir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui représente le gouvernement le plus raciste". Le Parlement et les principaux partis d'opposition britanniques "sont très critiques des violations israéliennes du droit international et ont soutenu des mesures pour sanctionner Israël et soutenu le droit des Palestiniens d'avoir un Etat", a-t-il écrit. A noter, le parlement de Westminster a voté majoritairement, en 2014, une motion qui reconnaît la Palestine. Le vote non contraignant a été considéré comme une avancée symbolique en faveur de la cause palestinienne. De nombreux débats parlementaires ont dénoncé les violations israéliennes du droit international, les cas des enfants en détention militaires ainsi que les colonies illégales. La contribution publiée par The Guardian dénonce, par ailleurs, l'intention du gouvernement britannique de célébrer le 2 novembre prochain, le "centenaire de la déclaration Balfour qui a conduit à la création d'Israël, meurtri le peuple palestinien et créé des générations de réfugiés". Elle estime que le centenaire de la déclaration de Balfour devrait être une occasion pour le Royaume-Uni de rectifier un siècle d'injustice et aider à l'instauration d'un Etat palestinien afin de mettre fin au conflit qui risque de déstabiliser la région, encore, pendant longtemps. Nécessité de mettre fin à la politique illégale D'autre part, les forces de l'occupation israéliennes doivent mettre fin à leur politique "illégale et cruelle" à l'égard des détenus politiques palestiniens et respecter le droit international des prisonniers, a plaidé jeudi, l'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International. L'ONG a souligné dans un communiqué que les prisonniers politiques palestiniens de Cisjordanie occupée et de Ghaza, sont privés de visites familiales régulières, affirmant qu'au-delà de la "cruauté" de cette situation, elle constitue "une violation flagrante du droit international". La réaction d'Amnesty intervient à quelques jours de la grève de la faim décidée par les prisonniers politiques palestiniens pour marquer "la Journée du Prisonnier palestinien", le 17 avril. L'organisation qui cite des témoignages auprès des prisonniers et des membres de leurs familles, évoque les souffrances de ces dernières pour avoir été privées de voir leurs proches détenus pendant de nombreuses années. Les détenus politiques palestiniens sont également empêchés d'appeler leurs familles par téléphone. L'ONG relève que les conséquences de priver une personne emprisonnée de voir ses proches pendant longtemps "peuvent être dévastatrices". Citée par le communiqué, la directrice régionale adjointe pour l'Afrique du Nord et le Moyen Orient d'Amnesty, Magdalena Mughrabi, a relevé que les autorités d'occupation israéliennes "doivent cesser d'imposer des restrictions excessives aux droits de visite afin de punir les prisonniers et leurs familles et veiller au respect des normes internationales relatives aux conditions d'emprisonnement". L'ONG relève qu'actuellement, 17 prisons israéliennes comptent 6.500 prisonniers palestiniens, dont au moins 300 enfants. Pas moins 1.000 détenus sont interdits de recevoir des visites familiales. Une vingtaine est à isolément. La grande majorité des prisonniers sont des hommes, 57 sont des femmes. 13 sont des filles de moins de 18 ans. "Au moins 500 personnes sont détenues sans inculpation ni procès, entravant les garanties exigées par le droit international pour prévenir la détention arbitraire", note Amnesty.