Les principales Bourses européennes évoluent sans grand changement mardi dans un contexte de marché toujours positif après le premier tour de l'élection présidentielle en France mais les investisseurs se tournent désormais vers les Etats-Unis, avec la saison des résultats en cours et avant des annonces attendues sur la réforme fiscale. À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,09% à 5.264,19 points vers 07h50 GMT, après avoir grimpé de plus de 4% la veille. À Francfort, le Dax avance de 0,08% et à Londres, le FTSE gagne 0,14%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est inchangé, le FTSEurofirst 300 grappille 0,05% et le Stoxx 600 0,07%. La qualification d'Emmanuel Macron pour le second tour de l'élection présidentielle a écarté les scénarios les plus redoutés par le marché, d'autant que l'ancien ministre de l'Economie est crédité d'une nette avance dans les sondages face à sa rivale Marine Le Pen. La campagne pour le second tour pourrait désormais passer en arrière-plan jusqu'à la semaine prochaine - peut-être jusqu'au débat du mercredi 3 mai - alors que l'actualité américaine s'annonce très chargée dans les prochains jours, souligne Tangi le Liboux, analyste marchés chez Aurel BGC. "Avant la publication vendredi de la première estimation du PIB américain au premier trimestre, les investisseurs vont suivre avec intérêt le projet de loi promis demain par la Maison blanche sur la réforme du taux d'imposition des entreprises", indique-t-il. Donald Trump a indiqué qu'il ferait une annonce "importante" mercredi sur sa grande réforme fiscale, l'une des promesses phares de sa campagne, qui doit notamment se traduire par une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés. D'après le Wall Street Journal, la Maison blanche envisagerait de ramener ce taux de 35% à 15%. Les investisseurs se préparent aussi à une semaine particulièrement chargée en termes de résultats d'entreprises avec les publications trimestrielles de plus de 190 valeurs du S&P 500, dont des poids lourds comme Alphabet, maison-mère de Google, et Microsoft. Jusqu'ici, la saison de publications s'avère positive, puisque 77% des 100 entreprises du S&P 500 ayant déjà publié leurs résultats ont battu le consensus des analystes. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) rendra sa décision de politique monétaire jeudi, mais elle devrait prolonger le statu quo sur les taux comme sur son programme d'achats d'actifs (QE). Aux valeurs, LVMH grimpe de 2,9%, touchant un nouveau plus haut historique, après l'annonce d'un projet de rachat de la marque Christian Dior Couture pour une valeur d'entreprise de 6,5 milliards d'euros et une offre du groupe familial Arnault sur les minoritaires de la holding Christian Dior. Cette annonce fait bondir l'action Christian Dior de 11,8%, mais pèse sur Hermès (-5,4%), lanterne rouge du SBF 120, alors que LVMH compte payer en partie le rachat des minoritaires de Christian Dior avec des titres du sellier. A Paris, Plastic Omnium (+3,05%) a également touché un nouveau plus haut historique, le groupe ayant dit s'attendre à une forte croissance de son activité pour le premier semestre. Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Volvo grimpe de 6,5% après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre. Sur le marché des changes, l'euro repart en légère hausse face au billet vert, à 1,0889 dollar, après avoir déjà fortement progressé lundi grâce aux résultats du premier tour de l'élection française. Le dollar recule aussi face à un panier de devises de référence mais progresse face au yen, les investisseurs se détournant des actifs refuges. Les marchés obligataires continuent également de réagir à la détente sur le risque politique français : le rendement de l'OAT française à 10 ans recule à 0,7530%, au plus bas depuis le début de l'année. Celui du Bund allemand de même échéance, actif refuge par excellence, progresse à 0,341%, ce qui permet un resserrement supplémentaire du spread France-Allemagne autour de 42 points de base. Sur les marchés pétroliers, les cours du brut reprennent des couleurs après avoir perdu près de 8% sur les neuf derniers jours. Le baril de Brent se traite juste sous les 52 dollars et le baril de brut léger américain sous les 50 dollars.
Wall Street termine en nette hausse Wall Street a terminé en nette hausse lundi et le Nasdaq a inscrit un nouveau plus haut avec le regain d'appétit des investisseurs pour le risque au lendemain des résultats du premier tour de la présidentielle française, qui écartent les scénarios jugés les plus risqués. La tendance a aussi été soutenue par des informations rapportées par le Wall Street Journal selon lesquelles la maison Blanche considère les baisses d'impôts comme plus importantes que la réduction du déficit public et envisage de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés à 15% contre 35% actuellement. L'indice Dow Jones a gagné 216,13 points (+1,05%) à 20.763,89. Le S&P-500, plus large, a pris 25,46 points, soit 1,08%, à 2.374,15. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 73,3 points (1,24%) à 5.983,82, ce qui représente un plus haut en clôture, sous un plus haut en séance à 5.989,91. L'indice MSCI des principaux marchés boursiers mondiaux a inscrit lui aussi un record lundi à 453,70 points avant de terminer à 453,41. Avec l'arrivée d'Emmanuel Macron en tête à l'issue du premier tour de la présidentielle française, les investisseurs voient s'écarter le duel redouté entre deux eurosceptiques, Marine Le Pen, sa rivale pour le second tour, et Jean-Luc Mélanchon. "Les marchés sont en net rebond car les attentes liées aux résultats du premier tour de l'élection française sont réjouissants", a dit Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. Les sondages d'intentions de vote créditent Emmanuel Macron d'une nette avance pour le deuxième tour, ce qui éloigne les risques d'un Frexit, une sortie de la France de l'Union européenne et de la zone euro, prônée par Marine Le Pen. Le net rebond des valeurs bancaires en Europe a alimenté une forte hausse des indices boursiers, l'Eurostoxx 600 clôturant sur un gain de 2,11%, emmené par Paris où le CAC 40 a bondi de 4,14%. Les valeurs bancaires américaines ne sont pas restées en reste, leur indice sectoriel prenant près de 2,2%, en tête des hausses sectorielles. Les investisseurs se préparent aussi à une semaine particulièrement chargée en termes de résultats d'entreprises avec les publications trimestrielles de plus de 190 valeurs du S&P 500, dont des poids lourds comme Alphabet, maison-mère de Google, et Microsoft. Les bénéfices du S&P 500 sont attendus en hausse de 11,2% au premier trimestre, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, contre +10,1% au tout début de la période des publications. Aux valeurs, Hasbro, le numéro deux américain du jouet, a terminé en hausse de 5,90%, deuxième plus forte hausse du S&P 500, après la publication d'un bénéfice trimestriel meilleur que prévu, en raison notamment de la solide demande pour ses jeux numériques. Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le spécialiste des matériels médicaux CR Bard a fini en hausse de 19,50% après l'annonce de son rachat par son concurrent Becton Dickinson (-4,44%), une opération de 24 milliards de dollars (22,1 milliards d'euros). Le volume d'échanges s'est étoffé, 6,8 milliards d'actions changeant de mains contre une moyenne de 6,3 milliards au cours des vingt dernières séances. Les cours de l'or, traditionnelle valeur-refuge, ont cédé 0,64% à 1.276,10 dollars l'once et l'indice Vix de la volatilité des options sur le S&P 500, considéré comme un indicateur de l'aversion des investisseurs au risque, a chuté de près de 26%, au plus bas depuis le 14 février. Les emprunts du Trésor américain et les Bunds allemands ont reculé avec la dissipation des incertitudes sur l'avenir de la zone euro. Le rednement des Treasuries à 10 ans s'est en conséquence tendu pour terminer la séance à 2,273% contre 2,253% vendredi en clôture.
L'euro monte un peu face au dollar L'euro montait un peu face au dollar mardi, après avoir été porté la veille par les chances du pro-européen Emmanuel Macron de l'emporter face à l'eurosceptique d'extrême droite Marine Le Pen, mais la prudence revenait sur le marché. Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), l'euro valait 1,0893 dollars, contre 1,0867 dollar lundi vers 21H00 GMT. La devise européenne montait également face à la monnaie nippone, à 120,31 yens pour un euro contre 119,29 yens lundi soir. Le dollar aussi montait face à la devise japonaise, à 110,45 yens pour un dollar contre 109,78 yens la veille. Vers 09H00 GMT, la livre britannique était quasiment stable face à la monnaie européenne, à 85,01 pence pour un euro, et montait face au dollar, à 1,2814 dollar pour une livre. La monnaie suisse baissait face à l'euro, à 1,0833 franc pour un euro, atteignant même vers 08H40 GMT 1,0838 franc, un nouveau plus bas depuis début décembre. Le franc montait un peu face au billet vert, à 0,9944 franc pour un dollar. La devise chinoise perdait un peu de terrain face au dollar, à 6,8855 yuans pour un dollar contre 6,8847 yuans lundi à 15H30 GMT. L'once d'or valait 1.270,20 dollars, contre 1.269,40 dollars lundi soir.