Les investisseurs étudieront de près les résultats des grands noms de la distribution aux Etats-Unis pour voir si Wall Street, où le Dow Jones est sur une série de sept records de clôture de suite, a encore des marges de progression à court terme. En publiant leurs chiffres trimestriels cette semaine, Wal-Mart Stores, Macy's ou encore Home Depot viendront clore une saison des résultats des résultats qui, en plus de la réaffirmation par le président américain Donald Trump de ses promesses de baisses des impôts, a été l'un des moteurs de l'élan haussier de Wall Street. Les acteurs de marché pourront ainsi se faire une idée de l'état de la consommation des ménages américains. Ils guetteront également le moindre commentaire relatif à la proposition de Donald Trump de taxer les importations. A l'issue d'une rencontre organisée la semaine écoulée avec le président américain, certains dirigeants du secteur de la distribution ont déclaré qu'une telle taxation nuirait au prix à la consommation et pèserait de ce fait sur leur activité. "Il ne s'agira peut-être pas tant de leurs résultats que de commentaires sur les propositions du président concernant les taxes aux frontières et l'immigration", a noté JJ Kinahan, chargé de la stratégie marchés chez TD AMeritrade. Au cours d'une semaine de quatre jours pour cause de journée fériée lundi, les indicateurs économiques seront plutôt rares et concerneront surtout le secteur immobilier avec, mercredi, les reventes de logements et, vendredi, les ventes de logements neufs. Sur l'ensemble de la semaine qui s'est achevée vendredi, le Dow Jones a gagné 1,7%, signant sa deuxième hausse hebdomadaire de suite. Le S&P 500 a pris 1,5% et le Nasdaq Composite 1,8%, tous deux enchaînant une quatrième progression hebdomadaire d'affilée. Le S&P a signé vendredi son sixième record de clôture en sept séances et le Nasdaq son septième en huit sessions. Les marchés européens dans le vert à l'ouverture Les principales Bourses européennes ont ouvert en hausse, dans le sillage de Wall Street qui a terminé vendredi sur de nouveaux records, soutenues par les valeurs des télécoms mais le décrochage d'Unilever freine la progression. À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,59% à 4.896,52 points vers 08h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,66% et à Londres, le FTSE avance de 0,17%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,39%, le FTSEurofirst 300 de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,30%. Wall Street a terminé vendredi sur de nouveaux records. La Bourse de New York est fermée lundi pour cause de Presidents Day, mais au cours de cette semaine écourtée, les investisseurs pourraient marquer une pause en attendant les premiers signes de mise en œuvre du programme économique de Donald Trump. En Europe, le compartiment des biens de consommation courante recule de près de 0,5%, après avoir inscrit un record vendredi. Unilever cède plus de 8,5%, plus fort recul du Stoxx 600 et du Footsie. L'américain Kraft Heinz a retiré son offre de rachat pour 143 milliards de dollars du géant néerlandais. A l'inverse, les télécoms progressent de 1,35%. A Francfort, Deutsche Telekom gagne plus de 2,4%, meilleure performance du Dax et de l'EuroStoxx 50. Des informations ont fait état d'une possible fusion entre T-Mobile US, filiale américaine du groupe allemand, et Sprint, filiale de l'opérateur télécoms japonais Softbank. Les bancaires prennent 0,87%. En tête du Footsie et du Stoxx 600, Royal Bank of Scotland s'adjuge plus de 5%. La banque a annoncé vendredi soir qu'elle comptait renoncer à vendre son réseau d'agences Williams & Glyn. Le secteur des ressources de base, notamment soutenu par un cours du cuivre au-dessus de 6.000 dollars la tonne, s'octroie 0,71%. Parmi les géants des matières premières, BHP Billiton gagne 0,97%. ArcelorMittal, en tête du CAC 40, prend plus de 2%. Casino avance de 3,42%, tandis que Carrefour cède 1,80%, plus fort repli du CAC 40. Société Générale a relevé sa recommandation sur le premier de "conserver" à "achat", et abaissé celle sur le second de "conserver" contre "achat". Sur le marché des changes, le dollar est stable face à un panier de devises de référence, son indice s'établissant à 100,8700, et prend 0,19% face au yen à 113,07. L'euro se stabilise face au billet vert à 1,0617 dollar, après avoir perdu 0,6% vendredi. La devise des 19 pâtit des incertitudes politiques en Europe, notamment de celles entourant l'élection présidentielle française. Sur le front pétrolier, les cours se reprennent, autour de 56 dollars pour le baril de Brent et de 53,55 dollars pour le baril de brut léger américain. Le marché balance toujours entre les efforts de réduction de la production conduits par l'Opep et la hausse des stocks de brut et la crainte d'une reprise des extractions de pétrole de schiste aux Etats-Unis. La Bourse de Tokyo finit quasiment inchangée La Bourse de Tokyo a fini lundi quasiment inchangée après son recul de fin de semaine dernière, la dépréciation du yen face au dollar en deuxième partie de séance lui ayant permis d'effacer ses pertes de la matinée. L'indice Nikkei a gagné 16,46 points, soit 0,09%, à 19.251,08 et le Topix, plus large, a pris 2,47 points (0,16%) à 1.547,01. Le Nikkei a reflué depuis un pic de six semaines touché en début de semaine dernière dans l'attente de précisions en provenance des Etats-Unis sur la politique commerciale de Donald Trump. "Nous avons assisté à quelques améliorations au cours de cette saison des résultats (d'entreprise). Mais même en tenant compte de cela, le marché n'est pas vraiment abordable pour le moment", dit Shingo Ide, responsable de la stratégie sur les marchés actions au NLI Research Institute. "A moins que le yen ne s'affaiblisse davantage, il y a peu de raisons d'acheter des actions japonaises de manière énergique", ajoute-t-il. Dans ce climat d'attente, d'autant plus fort que Wall Street est fermée ce lundi, Softbank s'est distingué avec une progression de plus de 3%. Des sources ont rapporté à Reuters que l'opérateur télécoms japonais était disposé à céder le contrôle de sa filiale américaine Sprint à T-Mobile US, émanation de Deutsche Telekom aux Etats-Unis, en vue d'arriver à une fusion entre les deux opérateurs mobiles. L'euro stable face au dollar L'euro se stabilisait lundi face au dollar, dans un marché suspendu aux annonces fiscales promises par Trump. Vers 07H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,0614 dollar contre 1,0612 dollar vendredi vers 22H00 GMT. La devise européenne gagnait du terrain face à la monnaie nippone, à 120,80 yens pour un euro contre 119,80 yens vendredi soir. Le billet vert aussi montait face à la devise japonaise, à 113,16 yens pour un dollar contre 112,89 yens vendredi. "La semaine dernière, Trump a promis des annonces fiscales +phénoménales+ d'ici deux ou trois semaines. Alors que le compte à rebours est enclenché, l'inertie va donc régner sur le marché", a indiqué Ray Attrill, co-responsable de la stratégie des changes de la National Australia Bank. Les cambistes continuent également à soupeser les chances d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) dès sa réunion des 14 et 15 mars. Si sa présidente Janet Yellen a paru très légèrement plus encline à un resserrement monétaire dans ses propos tenus mardi devant le Congrès, ce sentiment est ensuite passé au second plan. De l'autre côté de l'Atlantique, la campagne électorale française est observée de près par les cambistes et notamment les chances de la candidate du Front National Marine Le Pen puisqu'elle est en faveur d'un retour à une monnaie nationale. Vers 07H00 GMT, la livre britannique montait légèrement face à la monnaie européenne, à 85,41 pence pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 1,2426 dollar pour une livre. Le franc suisse baissait face à l'euro, à 1,0650 franc pour un euro, et était quasiment stable face au dollar, à 1,0033 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,8731 yuans pour un dollar contre 6,8665 vendredi à 15H30 GMT.