Le gouvernement a récemment approuvé un programme destiné à revitaliser les zones rurales du pays – où vivent plus de treize millions d'Algériens, soit 40 % de la population. Les responsables de l'agriculture recruteront près de vingt mille formateurs avant la fin du mois de juin pour mettre en œuvre le Programme du renouveau rural (PRR), développé par le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural. Après le succès d'une expérience pilote qui s'est achevée en 2007, il sera officiellement généralisé au cours des cinq prochaines années. Le PRR enseignera aux responsables et aux citoyens à utiliser pleinement les ressources des différentes régions du pays – y compris les compétences et initiatives locales, ainsi que les dispositifs financiers existants – pour impulser une dynamique de développement intégré et durable. Ce programme cherche également à améliorer les conditions de vie et de travail des populations rurales et veiller à ce qu'elles bénéficient des avantages de la mondialisation. Il vise enfin à améliorer la sécurité alimentaire des ménages. La pierre angulaire de cette stratégie est le Projet de proximité de développement rural (PPDR). Les projets jugés bénéfiques pour le développement durable pourront bénéficier de l'appui du gouvernement, à condition toutefois qu'ils répondent à un certain nombre de critères. Les initiateurs de ces projets pourront être des personnes ou des groupes, mais les projets devront être économiquement viables, socialement acceptables, et respectueux de l'environnement. Les projets ne sont pas limités à la seule agriculture – ils peuvent aussi être liés au commerce, à l'artisanat, au tourisme, à la pêche, à l'éducation, à la culture, à l'environnement, à l'industrie ou aux nouvelles technologies. Vérifier la faisabilité des projets et comprendre leurs procédures et considérations financières n'est toutefois pas chose aisée. Des cellules ont été mises en place au niveau sous-régional et local pour mutualiser les compétences des experts locaux et les appliquer au processus d'évaluation. C'est à ce niveau qu'interviennent les formateurs. Leur mission consiste à apprendre aux animateurs de ces cellules à faire un diagnostic du territoire pour valoriser les ressources existantes, à choisir les projets qui font preuve de rationalité et d'innovation, à encourager les projets culturels et à créer des liens entre la recherche universitaire et le secteur économique. Une première session de formation des formateurs s'est ouverte le dimanche 27 janvier. Les participants ont été choisis en fonction de leurs compétences : experts de terrain, universitaires, chercheurs, enseignants et travailleurs agricoles constituent ce premier panel. Le ministre en charge du développement rural, Rachid Benaïssa, qui présidait l'ouverture de ce premier séminaire, a souligné la nécessité d'effacer les disparités entre les zones urbaines et rurales et de restaurer l'importance historique de la population locale en Algérie. Réaffirmant sa conviction qu'”il n'y a pas de territoires sans avenir, il n'y a que des territoires sans projets”, M. Benaïssa a expliqué que la réussite de ce programme est conditionnée par l'émergence des compétences locales et la décentralisation du processus de décision. Le PRR, a-t-il ajouté, permettra une meilleure gouvernance des zones rurales et assurera la stabilité des populations locales.