Double événement chez les éditions Sedia. La sortie de Le rapport de Brodeck , prix Goncourt des lycéens 2007, la traduction en langue arabe de Les âmes grises, prix Renaudot 2003, de l'écrivain français Philipe Claudel, invité à rencontrer la presse lundi dernier. Ce n'est pas tout !La responsable des éditions Sedia, Radia Abed, a annoncé l'élargissement de sa collection Laurier, spécialisée dans la réédition des livres étrangers ayant reçu des prix. “ Laurier s'ouvrira dorénavant à d'autres ouvrages, best-sellers, ou coup de cœur qui paraissent à l'étranger ” a soutenu la patronne des éditions Sedia. Quoiqu'il ne croit pas trop aux prix, l'écrivain Philippe Claudel, juge quand même que “ le Goncourt des lycéens est relativement objectif, puisque lu avec le cœur” a-t-il révélé lors d'une conférence de presse animée au Théâtre de verdure avec son éditrice à Alger, Radia Abed. “Il existe a peu près 2 000 prix littéraires en France, certains sont connus d'autres pas, alors quand on écrit on est presque sûr d'avoir un trophée” soutient-il encore tout en avouant son bonheur de voir son livre “Les âmes grises ” traduit en langue arabe, et distribué dans les pays arabes par El Farabi. Selon lui, un écrivain écrit dans l'espoir de rassembler autour de son œuvre “ des communautés humaines”. Revenant sur son Rapport de Brodeck, un livre tragique, Philippe Claudel explique que pour lui “ la littérature est tragique. Les grands livres qui ont ponctué la littérature, ont été tragique”, ajoutant que la littérature est “ là pour inspecter notre vie.” Forcément inspiré d'une expérience personnelle, Le rapport de Brodeck semble parsemé par des passages autobiographiques. L'écrivain ne s'en dément pas, signalant que “ toute littérature est une autobiographie. C'est le récit de l'individu par rapport à la brièveté de la vie”, a-t-il signalé. Annonçant la sortie de son film Il y a longtemps que je t'aime pour le 19 mars prochain en France, l'écrivain et cinéaste, Philippe Claudel avoue qu'il n'a, à aucun moment, rêvé que le “ cinéma soit la prolongation de la littérature”. Selon lui il n'y aurait aucun lien entre le 7e art et la littérature. La quête de cet écrivain dont les livres sont traduits dans une trentaine de langues, est “ d'explorer le seul continent encore à découvrir, celui de l'Homme et de l'Humanité” avoue-t-il encore, ajoutant que quand il était gamin, il rêvait d'être explorateur. Philippe Claudel remet en question le système des ventes, de la pub, des prix littéraires qui mettent parfois à mal certains textes de haute facture. “ Il y a souvent des livres excellents qui passent inaperçus, alors que certains qui reçoivent des prix sont médiocres ” constate-t-il en avouant qu'un livre de qualité peut marcher de bouche à oreille ou grâce à un bon libraire. Avant de décoller pour Paris, l'invité devra rencontrer, aujourd'hui, dans l'après-midi le public à la librairie du Tiers- Monde, pour une vente dédicace. Les deux ouvrages coûtent chacun 800DA.