Un déficit important dans les assiettes foncières destinées à l'investissement est actuellement constatée au niveau des zones d'activités de la wilaya de Bouira, où les nouveaux promoteurs ne trouvent plus de “place” pour l'implantation de leurs projets. Ce déficit s'explique par “l'épuisement du foncier public durant les premières années de création du Comité d'aide à la localisation et à la promotion de l'investissement (CALPI)”, lorsque des terrains d'assiette étaient attribués à “tour de bras” en vue de l'implantation de projets ne cadrant aucunement avec l'objectif escompté, à savoir l'amorce d'une dynamique économique forte, selon un rapport de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Le bilan des investissements privés concrétisés à ce jour, dans ce cadre, n'est guère reluisant, selon l'administration, qui estime “insignifiante” la contribution du privé en la matière et ce, au double plan qualitatif et quantitatif, proportionnellement aux “facilitations offertes, à l'époque, aux investisseurs, notamment en matière de moyens fonciers”, est-il affirmé. Il est fait état, à ce titre, de la réception de 1 439 projets d'investissement par le CALPI depuis sa mise en place en 1994, dont 775 dans divers créneaux tels que l'industrie (247), l'agroalimentaire (74), l'immobilier (119), le tourisme (38), l'artisanat (34), et le commerce et les services (63), selon un décompte du CALPI. Réagissant à la “lenteur” ayant caractérisé la concrétisation de ces projets par leurs promoteurs, la wilaya a procédé, en 2000, à l'assainissement de cette situation, ayant abouti à l'annulation de 502 projets. Cette mesure s'imposait impérativement au vu de la spéculation foncière effrénée qui prévalait à l'époque, souligne-t-on. L'assainissement achevé, il ne restait, alors, que 273 projets avalisés, parmi lesquels 77 ont été concrétisés, créant un total de 870 postes d'emploi. 90 autres projets sont en cours de réalisation, dans le secteur de l'immobilier, notamment. Une fois opérationnels, ils devront générer 1 017 postes de travail, assure t-on. Parallèlement, la même source fait état de l'existence de 106 autres projets, dont les travaux n'ont pas encore été lancés. Ils se répartissent à raison de 41 dans le secteur industriel, 26 dans la transformation des produits agricoles, 15 dans l'immobilier, 18 dans les services, quatre dans le tourisme et l'artisanat et deux dans le commerce. Selon un rapport du CALPI, présenté lors de la dernière session de l'APW, le non lancement, à ce jour, de ces projets serait dû à leur implantation dans des zones exposées à des risques d'inondations, outre d'autres réserves émises par les services de l'urbanisme. Parmi les mesures prises par les autorités publiques en vue de pallier le déficit du foncier dans la wilaya et mettre fin aux spéculations qui l'entourent, il y a lieu de citer l'option de concession proposée aux promoteurs depuis 2002. Néanmoins, il semble que cette formule n'a pas été en mesure d'endiguer définitivement le phénomène de “vacance” de lots destinés à accueillir des projets d'investissement. Cette situation a amené les autorités compétentes à envisager la possibilité de création de nouvelles zones susceptibles de répondre aux nouveaux besoins d'investissement exprimés. La wilaya de Bouira compte actuellement 10 zones d'activité en exploitation, outre la zone industrielle de Oued El-Bardi, où sont localisés des projets d'investissement nécessitant de grandes assiettes pour le déploiement de leurs activités. De par sa situation géographique stratégique, faisant d'elle un carrefour d'échanges avec plusieurs régions du pays, cette wilaya est appelée à jouer un rôle important dans l'attraction des investissements, au vu de ses potentialités économiques, valorisées par le passage de l'autoroute Est-Ouest sur son territoire, ainsi que sa proximité des centres urbains et économiques d'envergure, à l'instar des ports du centre du pays.