«Cette fois-ci tout va changer. Il n'y aura que les projets porteurs qui passeront en priorité», s'est insurgé le wali de Bouira. L'investissement dans la wilaya de Bouira souffre de plusieurs anomalies. Ce qui fait que cette région de la Kabylie reste, à ce jour, à la traîne du développement. En matière de chiffres, le comité d'assistance et de promotion de l'investissement (Calpi), de Bouira, n'a pas été avare. Quant aux résultats, c'est une autre histoire. Depuis sa création en 1994, ce comité a enregistré 794 projets, dont 508 ont été annulés. Soit un taux de 80% de projets annulés! Une performance que seuls les pays les plus fuis au monde peuvent se targuer d'atteindre. Les raisons de l'annulation se résument en l'abandon des promoteurs qui se sont retirés La promotion immobilière avait une grande part avec 237 dossiers. Ce sont des projets de construction de l'habitat collectif de 10 à 20 logements. Ce qui a fait l'objet d'une annulation par le wali, tout en arguant que ces projets n'apportent rien et encore ne relèvent point de pôles d'investissements sur lesquels compte la région. S'agissant des lots de terrains disponibles au niveau des zones d'activités et industrielles à Bouira, il y a encore 109 lots qui n'ont pas été occupés. Pour cela, le wali a saisi l'occasion pour lancer un appel aux investisseurs des wilayas limitrophes, dont les demandes d'investir ont été rejetées faute d'assiettes foncières, de venir s'installer dans la région en leur facilitant toutes les démarches administratives. C'est à ce niveau justement que le nouveau wali de Bouira compte agir et prendre le taureau par les cornes. Lors d'une réunion à la wilaya, le chef de l'exécutif, Bouguerra Ali, n'a pas caché son mécontentement quant à la gestion du Calpi durant ces dernières années. Un mode de gestion qui a valu à la région une régression sans pareille. «Le Calpi n'est pas une chambre d'enregistrement», dira-t-il. Cette réunion qui s'est déroulée en présence des représentants, est, en fait, la première du genre depuis la création de ce Calpi. «Cette fois-ci, tout va changer. Il n'y a que les projets porteurs qui passeront en priorité.», s'est insurgé le wali de Bouira. Lors de cette réunion, le premier responsable de la wilaya a tenu à préciser qu'aucun terrain ne sera vendu à l'investisseur. Cette décision survient après le discours du chef de l'Etat, devant les 1541 présidents d'APC, prononcé samedi 26 juillet à Alger. Une manière de se ressaisir et de se mettre au travail, tout en appliquant de nouvelles méthodes qui consistent en premier lieu, en l'assainissement du dossier de l'investissement qui peine à prendre son envol. En cela, l'Etat se donne l'image du protecteur, au moins pour ce qui est du foncier. Un domaine qui constituera, désormais, la chasse gardée de l'Etat. De son côté, le wali de Bouira, et après quelques mois qui ont suivi sa nomination à la tête de la wilaya, a pu créer un climat propice. S'agit-il là d'une dynamique visant à redresser la barre et permettre de redonner le souffle au train du développement? La tâche est encore rude. Convaincre un promoteur de venir s ‘installer et remettre en ordre la politique de gestion du dossier de l'investissement dans cette région relèverait d'une grande prouesse, par ailleurs, largement réalisable. Et encore, en adoptant une nouvelle politique de recentrage, le wali de Bouira compte faire de l'année 2009, une année de la relance de l'investissement dans la région. La liste des facteurs à l'origine de cette panne, semble très longue. Un déficit en termes d'assiettes foncières en vue d'accueillir des projets d'envergure. Ce problème constitue une entrave sérieuse. L'absence d'une politique efficace et rationnelle pour une redynamisation de ce créneau porteur d'espoir. Pour justifier le fait que la région ne suscite pas l'attrait des investisseurs, plusieurs sont ceux qui avancent la thèse du foncier. Un argumentaire qui ne tient pas la route. Mais, la réalité est tout autre. D'autres investisseurs s'accordent à dire qu'il existe, encore des espaces au niveau des zones d'activités qui ont été, d'ailleurs, déclarées saturées.