Les massacres du 8 mai 1945 ont dévoilé le vrai visage du colonisateur français, a souligné Dr Ahmed Bendaoud du département d'histoire de l'Université de Tlemcen, lors d'une conférence abordant, lundi à Tlemcen, la portée de ces événements. Ces massacres renseignent sur les desseins du colonisateur français, qui utilisait tous les moyens pour affaiblir l'attachement du peuple algérien à la liberté et à l'indépendance, a soutenu le conférencier, lors de cette rencontre organisée à l'occasion de la commémoration du 72ème anniversaire de ces massacres. Dr Bendaoud a ainsi mis en exergue, les dimensions historiques des manifestations populaires du 8 mai 1945 et les crimes odieux perpétrés par le colonisateur à l'encontre de 45.000 Algériens et Algériennes revendiquant l'indépendance et brandissant le drapeau national. Ces massacres ont eu un effet sur le cours de l'histoire et un impact sur l'évolution du mouvement national appelant à l'indépendance du pays, a-t-il encore affirmé. Les manifestations, à travers lesquelles le peuple algérien exprimait son attachement indéfectible à la liberté et revendiquait ses droits légitimes, avaient commencé dans des villes de l'Est, notamment Sétif et Kherrata, avant de s'étendre rapidement aux autres villes du pays, a-t-il évoqué, rappelant que ces événements avaient pour conséquences de convaincre l'opinion publique nationale que l'occupant ne pourra quitter l'Algérie que par la force et de faire germer l'idée d'une guerre de libération nationale. Cette rencontre a été organisée au Centre de formation professionnelle (CFPA) de hai "Abdelmoumene" de Tlemcen par la direction locale des moudjahidine, en présence des autorités locales et de membres de la famille révolutionnaire, dans le cadre de cet commémoration de cette anniversaire. Le CFPA a été baptisé au nom des frères martyrs "Afif Abdelkader et Hachemi". Le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Adelhafid a honoré des moudjahidine et des ex-gardes communaux à cette occasion, marquée également par la tenue d'une exposition mettant en exergue des travaux de stagiaires de ce centre.
… Marche de la fidélité à Sétif Une foule imposante de Sétifiens a pris part lundi matin, contre l'oubli, à la marche de la fidélité pour rappeler la marche du sang d'un certain mardi 8 mai 1945. Pour les descendants de ceux qui ont manifesté pacifiquement, il y a 72 ans pour la liberté, la mémoire demeure intacte sur ces massacres qui débutèrent contre ces manifestants et se poursuivirent jusqu'à faire près de 45.000 victimes et qui ont ouvert la voie vers la Révolution de novembre 1954. Désormais une tradition annuelle, la marche de la fidélité s'est ébranlée presque au même moment que la marche ''mère'' avec la participation de centaines de citoyens, à leur tête les autorités locales et les moudjahidine. Les organisateurs ont formé des carrés avec en tête les jeunes scouts musulmans, des représentants des corps constitués, la Gendarmerie et la Sûreté nationale, les services des Douanes, les services de la Protection civile en hommage à ceux qui ont marché un certain 8 mai 1945, sur le même itinéraire et ont été sauvagement réprimés. Le groupe de scout portait une gerbe de fleur pour rappeler les événements sanglants qu'ont vécu les martyrs, Saâl Bouzid et ses compagnons. Les marcheurs ont suivi le même parcours à partir de la mosquée Abi Dhar El Ghafari (ancienne mosquée de la gare ferroviaire) en passant par l'avenue 1er novembre, anciennement George Clemenceau puis la rue ''8 mai 1945'' où une halte a été observée devant la stèle commémorative érigée en hommage à la première victime de ces massacres Saâl Bouzid. Pour Ahmed Djoudi, 53 ans, parmi les citoyens qui ont pris l'habitude de participer à la marche de la fidélité, ''c'est un moment de grande émotion''. M. Djoudi a affirmé à l'APS que même s'il n'a pas vécu les massacres du 8 mai 1945, ''ces événements ont bercé son enfance et les histoires des victimes innocentes réprimées dans une marche pacifique continuent d'alimenter la mémoire collective à Sétif et sa région''. Avant l'entame de la marche, les autorités locales, civiles et militaires accompagnées de moudjahidine, d'anciens walis de Sétif et de l'ambassadeur de la Palestine en Algérie, Louai Aissa se sont rendus au cimetière Sidi Saïd à la rue Bouaroua, au chef-lieu de wilaya, où ils se sont recueillis devant la stèle commémorative érigée à la mémoire des victimes du 8 mai 1945, ont lu la Fatiha et déposé une gerbe de fleurs. Sur le site, le président de la fondation 8 mai 1945, Abdelhamid Selakdji a souligné que ''ce cimetière englobe deux tombes collectives regroupant entre 21 et 23 martyrs''. Les festivités marquant la commémoration du 72ème anniversaire du 8 mai 1945, débutées dimanche dans la capitale des Hauts plateaux devront se poursuivre jusqu'au mardi à travers plusieurs activités dont le festival de wilaya des olympiades avec la participation de 4500 athlètes.
… L'entreprise régionale de maintenance transmission de Blida baptisée au nom du chahid Taleb Noureddine L'Entreprise régionale de maintenance transmission de la 1ère Région militaire de Blida a été baptisée lundi au nom du chahid Taleb Noureddine sous la présidence du commandant de la 1ère Région militaire (1ère RM), le général major Habib Chentouf. Le directeur de l'Entreprise régionale de maintenance transmission de la 1ère RM, le colonel Hamdani Samir, a exprimé, à l'occasion, sa fierté à l'égard de l'opération de baptisation de cette institution militaire au nom de l'un des héros de la glorieuse guerre de libération nationale, d'autant plus, a-t-il dit, que "l'événement coïncide avec la commémoration du 72ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 qui ont coûté la vie à plus de 45.000 Algériens dont le seul tort était de sortir dans des manifestations pacifiques pour revendiquer l'indépendance de leur pays", a-t-il souligné. Le colonel Hamdani a également exprimé la disposition des éléments de l'Armée nationale populaire "à défendre leur pays et à réduire à néant tous ceux qui oseront porter atteinte à la mémoire de nos vaillants chouhada et moudjahidine". Chahid Taleb Noureddine est né le 24 mars 1936 à Ouled Aich (Blida). Il acheva ses études primaires, avant d'opter pour le sport, en devenant un joueur fort réputé dans le club des cadets de l'Itihad sportif islamique de Blida. Parallèlement à sa carrière sportive, le chahid Taleb Noureddine s'est engagé dans le militantisme politique, à 17 ans à peine, grâce à ses rencontres avec son frère Taleb Mohamed, le chahid Kritli Mokhtar et d'autres moudjahidine de l'époque. Il intégra les rangs de la Révolution en touchant de nombreux domaines, dont le transport d'armes et les transmissions. Durant la guerre de libération, il prit part à de nombreuses actions armées, dont la bataille du 17 décembre 1956 à Ouled Aich, durant laquelle les moudjahidine vainquirent une unité militaire française de 35 éléments. Taleb Noureddine fut, par la suite, promu commissaire politique et responsable de région. Son action contre l'occupant français lui valut une condamnation à la peine capitale par contumace. Le chahid tomba au champ d'honneur en décembre 1960 lors d'une bataille dans la région d'Ouled Brahim, dans les monts de Médéa.