Une nouvelle fois, la paix sociale est menacée par les mouvements de protestation menés par les syndicats autonomes. Lors du point de presse hebdomadaire du ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, tenu ce mardi à Alger, ce dernier a souligné que le gouvernement demeure ouvert au dialogue avec les partenaires sociaux, notamment pour la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Dans sa réponse également à une question portant sur la position du gouvernement à propos de l'appel à la grève lancé par certains syndicats pour les prochains jours, il a précisé que l'Exécutif "préfère, dans tous les cas, dialoguer avec les partenaires sociaux" au sujet des grèves, assurant que le gouvernement sera à l'écoute des préoccupations de toutes les franges de la société. Depuis l'annonce de la nouvelle grille des salaires et le lancement de l'opération de mise en place des statuts particuliers des travailleurs de la Fonction publique, les syndicats autonomes n'ont pas cessé de dénoncer ces démarches. Le gouvernement a, pour sa part, affirmé qu'il n'est pas question de revenir sur la nouvelle grille des salaires. Et afin de sauvegarder le pouvoir d'achat des travailleurs, il a préféré recourir aux subventions des prix de certains produits de large consommation. De son côté, l'intersyndicale, regroupant les syndicats de l'éducation (Cnapest, CLA, Satef, SNTE et Ceca), de l'administration (Snapap) et des paramédicaux (SNPEPM), appelle à la grève les 10, 11 et 12 du mois courant. Ayant rejeté les statuts particuliers qui devraient être bientôt adoptés, dont le chapitre concernant les salaires, les indemnités et la retraite, ces syndicats autonomes persistent et signent dans leur franche volonté de faire aboutir leur plate-forme revendicative. Outre l'augmentation conséquente des salaires, le CLA et le Cnapest, par exemple, réclament au nom des enseignants de l'éducation une retraite au bout de la vingt-cinquième année de service. C'est le cas également de la Coordination nationale des syndicats autonomes qui prévoit, pour sa part, une grève nationale les 24 et 25 du mois courant. Elle regroupe douze syndicats autonomes, à savoir le Cnes, le SNCP, le SNPDSM, le SNMAM, l'Unpef, le Snapest, le SNTE, le SNPSP, le SNVPAF, le SNPSSP, le Snapap et le Satef. La grève a pour objectif la revendication de la révision de la nouvelle grille des salaires ou l'identification d'un nouveau système d'indemnisation pour combler le déficit induit par la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. Par ailleurs, les sections syndicales des différentes entreprises de la zone industrielle de Rouiba menacent de sortir dans la rue si les responsables des entreprises ne leur versent pas les dernières augmentations des salaires, d'autant que les conventions de branche ne sont toujours pas finalisées alors que l'UGTA continue d'affirmer que c'est pour bientôt, comme c'est le cas pour l'élaboration des 44 statuts particuliers de la Fonction publique, dont le rapport final est attendu pour le 10 février.