Les travailleurs de la Fonction publique pourront toucher leurs augmentations dans le cadre de la nouvelle grille des salaires malgré la non-finalisation des statuts particuliers de certains secteurs, en appliquant des mesures exceptionnelles et "provisoires". C'est ce qui a été annoncé, hier, par le ministre de la Communication M. Abderrachid Boukerzaza. A noter que ces mesures provisoires sont contradictoires avec ce qui a été paraphé entre le partenaire social (l'UGTA) et le gouvernement dans le texte de la nouvelle grille des salaires, puisque la loi stipule que cette grille ne peut être mise en vigueur sans la finalisation de tous les statuts particuliers. Ces nouvelles mesures interviennent au moment où la tension monte au niveau du front social, avec les mouvements de grèves déclenchés par les syndicats autonomes qui dénoncent déjà cette grille et ces statuts, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Il faut signaler le mécontentement de l'UGTA avec le blocage enregistré au niveau de la DGFP de 23 projets de statuts particuliers, 23 statuts incluant entre 100 et 110 articles, et qui concernent un effectif global estimé à quelque 800.000 travailleurs. Le porte-parole du gouvernement a expliqué que le chef du gouvernement a envoyé une correspondance spéciale à la DGFP (direction générale de la Fonction publique) assignant un ordre à cette dernière pour dépasser les contraintes qui ralentissent le rythme des travaux des différentes commissions, et sur lesquelles il y a un désaccord avec le partenaire social, et cela afin de permettre l'application de la nouvelle grille des salaires. M. Boukerzaza a expliqué également qu'après l'application de cette nouvelle grille, les deux partenaires, (l'UGTA et l'administration) peuvent relancer leur travail de concertation. Dans ce cadre, le ministre a expliqué que ces mesures ont été prises dans le cadre d'un conseil interministériel, tenu samedi dernier, regroupant le ministre des Finances et celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, MM. Karim Djoudi et Tayeb Louh, ainsi que le directeur général de la Fonction publique, sous la présidence du chef du gouvernement. Il est à rappeler qu'il s'agissait lors de cette rencontre de plancher sur l'état d'avancement du dossier relatif aux statuts particuliers de la Fonction publique et les possibilités de faire avancer le processus enclenché en janvier 2008. Il y a lieu de souligner que six projets de statuts particuliers devaient être remis à la DGFP au début de la semaine, comme l'avait annoncé le secrétaire général de l'UGTA lors de la rencontre d'évaluation tenue le 10 février dernier avec les représentants des fédérations du secteur. Pour rappel, les travailleurs concernés par le statut particulier des corps communs et les ouvriers professionnels, qui a été adopté par le gouvernement en janvier dernier, vont recevoir leurs augmentations en mars prochain, comme l'avait annoncé le ministre du Travail. Sur un autre volet, M. Boukerzaza a expliqué concernant l'affiliation de quelques SGP à leurs tutelles, qu'un groupe de travail d'experts a été mis en place pour étudier leur affiliation aux ministères concernés, tout en affirmant que cette décision est définitive mais le CPE (Conseil des participations d'Etat) sera maintenu. En outre, le conseil de gouvernement a examiné le plan national des droits de l'enfant impliquant 16 ministères, pour la période de 2008 à 2015. A ce titre, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar a expliqué, lors de ce point de presse, que ce plan consiste à relancer les mécanismes existants pour la protection des droits de l'enfant et mettre en place un observatoire national indépendant qui aura pour mission de surveiller l'amélioration de la situation de l'enfance et signaler les lacunes. D'autre part, le conseil de gouvernement a poursuivi l'examen du schéma directeur de la santé, un projet de décret exécutif présenté par le ministre de la Solidarité nationale, portant sur la mise en place des entreprises de travail protégé, destinées à la prise en charge morale et physique des handicapés. Et enfin, le projet d'un décret exécutif portant sur la définition des fonctions des structures sanitaires devant prendre en charge les malades, des structures qui seront créées par le secteur public et le secteur privé.