«Nous tenterons d'unir nos forces et de procéder à d'autres manifestations, pour faire entendre nos doléances», affirment les syndicalistes. C'est sur des chiffres et appréciations contradictoires que le mouvement de protestation, initié par la Coordination des syndicats de la Fonction publique, a pris fin hier. Les responsables du Syndicat autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), affichent un optimisme «démesuré» quant au taux de suivi enregistré à travers les 48 wilayas du pays. «Dans 60% des secteurs de la Fonction publique, le débrayage a été suivi à hauteur de 75%», déclare M.Louklayad Ben Lamouri, secrétaire national chargé de l'information, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siége du Snapap. En réplique à certains propos ayant qualifié cette grève d'exploitation de l'innocence des élèves, le conférencier sort de son mutisme et accuse. «C'est plutôt le gouvernement qui se contredit dans ses positions qu'il n'arrive pas à assumer», réplique-t-il. Dans le même contexte, et lors d'une conférence de presse animée à Tizi Ouzou, l'Unpef souligne que «l'appel à la grève émanant des tréfonds de la souffrance de la famille éducative a été reçu avec la brutalité, la terreur et la tromperie du chef du gouvernement avec la complicité de l'Ugta, à travers les menaces de ponction et la qualification de cette action d'illégale.» Le recours à la justice pour suspendre des grèves légales, reste en travers de la gorge des grévistes. Des décisions diffamatoires, a-t-on dit. «A quoi bon de reconnaître le multisyndicalisme, si au lendemain de chaque grève, le gouvernement opte pour ce genre de décisions répressives», poursuit M.Louklayad. A se fier à ses propos, les portes sont fermées en dépit de leurs nombreux appels. Les promesses d'ouvrir le dialogue à cette section syndicale, sont demeurées lettre morte. Pourtant, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a affirmé que le gouvernement reste ouvert au dialogue avec ses partenaires sociaux. «A ce jour, rien de concret n'a été réalisé», a tenu à préciser notre vis-à-vis. Interrogé sur le taux de suivi dans le secteur de l'éducation, où plusieurs établissements, en période d'examens, n'ont pas été paralysés, M.Ferrah Atmane, secrétaire général chargé du contentieux au niveau du Snapap, soutient que ce manque de suivi est négligeable. Et le chiffre de 5% annoncé par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lui paraît invraisemblable. La guerre des chiffres, faut-il le rappeler, n'est pas nouvelle. Qui dit vrai et qui avance des statistiques oniriques? Aussi, M.Ferrah a précisé que si manque de suivi il y a, c'est parce que les élèves n'ont pas voulu se voir sanctionnés au lendemain des examens. Plus loin encore, le conférencier a précisé que «le secteur de l'éducation ne représente que 20% de l'ensemble des secteurs représentant la Fonction publique.» Quant à l'enseignement supérieur, l'orateur a laissé entendre que le débrayage observé a été une réussite. Le taux de suivi, à se fier à ses propos, a atteint les 80% à l'échelle nationale. Et d'enfoncer le clou en déclarant: «C'est parce que la hogra dont nous sommes victimes a atteint son paroxysme, que cette grève a eu lieu aujourd'hui». «Nous tenterons vaille que vaille d'unir nos forces et de procéder à d'autres manifestations, celles-ci sont inévitables pour faire entendre nos doléances», a-t-il conclu.